Bel hommage de gaby
André-Pierre,
A Metz, il y a dix jours, tu as passé le cap des 100 buts en Ligue 1 (avant le match de ce soir, 101 buts en Ligue 1, dont 58 avec l’OM). Tu rejoins le cercle fermé des centenaires. Oui, ce clan réservé des mecs qui ont marqué cents fois minimum en championnat de France. Une reconnaissance logique et méritée. Tu es désormais dans la même catégorie qu’Albert Emon (110 buts en Ligue 1, dont 37 avec l’OM), Daniel Xuereb (105 buts en Ligue 1, 3 avec l’OM), François Brisson (103 buts), Gunnar Andersson (179 buts en Ligue 1, dont 169 avec l’OM), qu’Alain Giresse (163 buts en Ligue 1), Josip Skoblar (151 buts en Ligue 1 avec l’OM), JPP (156 buts en Ligue 1, 134 avec l’OM), Sonny Anderson (138 buts en Ligue 1, 15 buts avec l’OM) ou Mamadou Niang (100 buts en Ligue 1, dont 71 avec l’OM)…
Ton répertoire est simple. Tu ne surjoues pas. Tu n’es ni JPP, ni Giresse. Tu es toi-même. Simple. Sobre. Efficace. Tu es surtout un mec qui se connaît parfaitement. Qui utilise à la perfection ses qualités. A Lorient, déjà, tu étais l’attaquant du championnat qui cadrait le plus.
Il y a vingt-deux ans qu’un Olympien n’avait pas réussi à atteindre, voire dépasser, les 20 buts en une saison. Le dernier, c’est Alen Boksic. Le Croate, successeur de JPP à la pointe de l’attaque marseillais avait marqué à 23 reprises. Un total que tu pourrais égaler (voire dépasser), c’est en tout cas tout le mal que je te souhaite. Comme lui (Boksic), tu es un buteur. Un vrai. Un pur. Devant le but, tu es direct. Franc. Comme tu l’es également dans la vie. Tu n’es pas du genre à baratiner l’auditoire. Cela dit, l’exercice médiatique n’est pas le truc dont tu raffoles. Mais tes rares interventions se caractérisent par un franc-parler inouï et bouleversant.
Quoi qu’il en soit, tu préfères mettre tout le monde d’accord sur le terrain plutôt que de compliquer la vie à t’exprimer à tort et à travers. C’est toi qui as raison, des actes valent bien mieux que toutes les plus belles paroles.
D’autant que tu as traversé des tempêtes. Mais contre vents et marées, tu as parfois ramé, mais tu n’as jamais coulé. Pour devenir ici, chez toi, à Marseille où il n’est pas du tout facile de réussir --Et je sais de quoi je parle--, plus fort que jamais. Une espèce de pied de nez, de réplique aux critiques, aux jugements souvent injustes et injustifiés qui ne semblaient pas t’atteindre.
Tu es annoncé sur le départ. Tu sais, nous allons te regretter mais le foot moderne est ainsi fait. Ta route est dégagée.
Alors, avant, peut-être, de nous quitter dans quinze jours, on compte encore sur toi.