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Au moment de retrouver son club formateur, l'attaquant olympien peine toujours à retrouver son niveau
Lancé pour le dernier quart d'heure contre Lille, Loïc Rémy a confirmé qu'il n'était toujours pas dans le coup. Au sein du club, pourtant, tout est mis en oeuvre pour le relancer.
Photo nicolas vallauri
Au sein du club, le sujet est sensible. Depuis le début de saison, le staff olympien ne sait plus sur quel pied danser avec Loïc Rémy. Sa présence demain face à Lyon, son club formateur, est même sujette à caution. "On verra, il doit passer une radio de contrôle demain (aujourd'hui, ndlr)", détaillait hier Élie Baup. Un examen pourtant prévu de longue date. Mais avec Rémy, ces derniers temps, la prudence est toujours de mise.
Fer de lance de l'OM la saison dernière, l'international n'est plus que l'ombre de lui-même, incapable d'enchaîner ne serait-ce qu'une action digne de ce nom. Une timidité et une maladresse aux antipodes de l'image de puissance qu'il dégageait la saison dernière.
Blessures, manque de confiance, le club marseillais fait son possible pour remettre son poulain sur pied, d'autant qu'avec la blessure d'André-Pierre Gignac, le secteur offensif repose essentiellement sur les épaules - solides certes, mais encore inexpérimentées - du seul Jordan Ayew.
Mais ce qui agace le plus dans les arcanes de l'OM, ce n'est pas seulement le sort qui s'acharne sur Rémy. Son attitude est également pointée du doigt.
Déjà, lors de la reprise de l'entraînement, en juillet dernier, le staff médical déplorait le manque de sérieux de son attaquant durant ses vacances. Frustré de ne pas avoir pu participer à l'Euro à cause d'une lésion du quadriceps gauche survenue le 13 mai contre l'AJ Auxerre, l'Antillais, longtemps injoignable, s'est laissé aller pendant ses congés, avec une hygiène de vie pas vraiment en adéquation avec le protocole nécessaire à une bonne cicatrisation. La rechute fut inévitable dès sa deuxième sortie en match amical, contre Benfica, après seulement une demi-heure de jeu, sa blessure mal cicatrisée refaisant surface.
Un épisode qui aurait pu lui servir de leçon. Lors des semaines qui ont suivi, Loïc Rémy a serré les dents, multipliant les efforts à l'entraînement pour combler son retard en préparation. Tout en rêvant secrètement d'un départ avant la fin du mercato estival...
L'OM a apposé son veto à celui-ci, déclinant une ultime offre de Chelsea. Le club le regrette-t-il aujourd'hui ? Le débat semble clos. Mais il est de moins en moins sûr qu'une telle offre survienne à nouveau lors du prochain marché des transferts hivernal.
Barré par l'explosion d'André-Pierre Gignac, Loïc Rémy a dû se contenter d'un temps de jeu famélique en début de saison. Alors que l'OM naviguait en pleine euphorie, lui sombrait peu à peu dans le doute, au gré de ses occasions ratées. Moins concerné par son quotidien au centre Robert Louis-Dreyfus, davantage tenté par les à-côtés clinquants qui s'offrent à un sportif de haut niveau, Rémy donne l'impression d'avoir renoncé.
Si bien que lorsque APG se blesse à Troyes, il n'est plus dans le coup pour reprendre le flambeau. Sa sortie précoce face à Nice a ainsi laissé planer un doute sur la véracité de sa blessure, rapidement dissipé. Mais sa virée nocturne, quelques heures plus tard, a en revanche fait jaser à La Commanderie. Comme conditions de récupération, on a en effet connu mieux...
Rémy a-t-il perdu la foi dans son métier ? Lui qui évoquait une éventuelle reconversion en tant que... facteur, lorsque son problème cardiaque fut diagnostiqué à son arrivée à l'OM, a-t-il encore l'envie ? Au sein du club, tout est mis en oeuvre pour le ramener dans le droit chemin. Mais certains perdent patience.
Dimanche, quand Élie Baup fait appel à lui pour remplacer Joey Barton, Rémy s'inquiète d'une légère douleur, ce qui a le don d'énerver une partie du staff. Alors même que Mathieu Valbuena (dos) et Jérémy Morel (mollet), notamment, serrent les dents sur le terrain pour tenir leur place, repoussant les limites de la souffrance... Rémy est finalement entré en jeu, sans tirer son épingle de celui-ci. L'esprit visiblement ailleurs. L'OM a pourtant grandement besoin de lui.