Enorme itw de notre ex-Argentin encore que je relisais dans OMmag de ce mois (propos recueillis par Jean-Robert Escande et Jérôme Andréacchio). Ci-dessous, j'ai cité qqes passages intéressants en essayant de trancher dans le vif qd même pas mal pour pas mettre ici tout le contenu de l'itw et aussi volontairement j'ai essayé d'inclure des passages qui peuvent donner une autre image de Gabi, histoire d'être le + fidèle possible dans la retranscription.
Point de vue de Gabi sur l'âge des joueurs :
"On me pose souvent des questions sur les joueurs trentenaires. Ce sont généralement les journalistes qui parlent d'âge. Et je dis toujours que les journalistes n'en savent rien, car ils n'ont jamais joué sérieusement au foot. En fait, comme ils ne connaissent pas, je les laisse dire. Cela ne me dérange pas + que ça. On m'a toujours appris que ce sont les actes qui comptent et non pas les paroles. L'an dernier, l'Inter Milan a tout gagné avec des joueurs de 30 ans et plus, c'est un bon exemple, non ? Cela veut bien dire quelque chose."
Sur son retour d'expérience de cette dernière année :
"Après ces 17 ans sans rien - il parle de la saison 2009-2010 -, nous gagnons 2 voire même 3 titres. Parfois, cela me met mal à l'aise, car j'ai l'impression que cela a été vite oublié, tant par les journalistes que par les supporters. Ils ont oublié que ce club n'avait plus rien gagné depuis si longtemps. C'est pour cela qu'à certains moments, les critiques m'ont fait mal. Je les ai trouvées très injustes, compte tenu de ce que nous avions réalisé auparavant. Je me disais : "Mince, ils ont déjà oublié ce qu'il s'est passé la saison dernière ?".
Sur l'expérience des + anciens et le fait d'être un pilier dans le groupe :
"Nous [Cheyrou, Lucho, Cissé, Diawara et lui] somes des joueurs d'expérience et nous devons être responsables des autres et notamment des + jeunes joueurs. C'est à nous de diriger ce groupe et ce vestiaire. Cette responsabilité nous incombe. Tu ne peux pas demander à Loïc Rémy, qui est jeune et qui vient d'arriver, de prendre la parole dans le vestiaire. Si les choses vont mal, ce sont nous les responsables, les anciens, si j'ose dire, et non pas les jeunes. Et j'en fais une règle personnelle : s'il y a un problème dans le groupe, s'il se passe qqc au sein de l'équipe, c'est de ma responsabilité."
Sur sa perception de son travail :
"J'essaie d'être exemplaire. Je m'entraîne souvent seul et avant les autres. J'ai quand même un certain âge, il faut que je m'entretienne. Quand j'avais 21 ans, je ne le faisais pas, j'étais loin d'être un exemple. A 21 ans, il m'arrivait parfois d'aller en discothèque jusqu'à 5 ou 6 heures du matin puis d'aller m'entraîneur à 9 heures. J'arrive à un âge où il faut que je fasse attention à moi. C'est mon corps qui en a besoin et je sais que si je veux être au niveau pour jouer dans ce club, il faut que je fasse des "extra" à l'entraînement, sinon je ne serais pas au niveau. Jouer dans un club comme l'OM impose au joueur d'être à 100 %, c'est le haut niveau. Je le dis sincèrement : si je n'avais pas une bonne hygiène de vie et si je n'en faisais pas chaque jour un peu plus à l'entraînement, je ne mériterais pas d'être dans ce club. Je me dois de travailler deux fois plus pour être au niveau du club et de mes partenaires."
Sur les valeurs qu'il souhaite transmettre :
"J'essaie d'être dans le droit chemin, celui de la vérité. Dans le football, c'est assez difficile, c'est pour cela que j'essaie de suivre les valeurs que m'ont inculquées mes parents. (...) Prenons le cas de mes enfants. Je veux qu'ils se souviennent certes d'un papa vieux et fou, mais que ce vieux fou choisissait toujours le droit chemin. Le chemin de la vérité que l'on m'avait enseigné. (...) Il y a pas mal de joueurs qui arrivent à bon niveau mais qui ne parviennent pas à s'y maintenir. C'est le + compliqué. Je ne dis pas que footballeur est le métier le + difficile du monde. Surtout quand on compare avec un gars qui travaille à la mine vingt heures par jour et dont la vie est pleine de sacrifices et de souffrances. Mais le footballeur doit savoir qu'il doit faire aussi plein de sacrifices dans la vie."
Et enfin, un dernier extrait sur la façon de percevoir le football et ceux qui sont aux commandes :
"Cela fait un moment déjà que ce sont les "costards-cravates" qui décident de tout. C'est fou de voir des personnes qui n'ont jamais mis les pieds sur un terrain de foot décider de ce qui est bien ou pas pour ce sport. Ce sont ces gens-là qui dominent le football et c'est navrant. Les joueurs ont de moins en moins de pouvoirs. Ils ne décident plus de rien. Parfois, cela me fait sourire quand on dit que les salaires des joueurs sont trop importants, je pense au contraire que le footballeur devrait gagner +, parce que tous ces gens dans ces bureaux gagnent encore + d'argent grâce aux footballeurs. Je souris quand les journalistes ou d'autres parlent des salaires des joueurs. Pourquoi ne parlent-ils pas des salaires mirobolants de tous ces "costards-cravates" ? Nous sommes les acteurs, sans nous ils ne sont rien. Je crois que maintenant, les décisions sont prises par des personnes qui ne tiennent pas compte des problèmes des footballeurs ou du football en général."