Information
MARSEILLE / HATEM BEN ARFA :
« J’étais prêt à arrêter le foot »
Christian RODAT - mercredi 02 juillet 2008 - 15h19
Au lendemain de l’officialisation de son transfert à Marseille, Hatem Ben Arfa a donné sa première conférence de presse à la Commanderie. L’ancien Lyonnais explique les raisons de son arrivée à l’OM.
Hatem Ben Arfa, vous voilà enfin marseillais. Mais n’avez-vous pas pris un risque en venant à Marseille avant que tout ne soit réglé avec Lyon ?
La vie est faite de risques. Parfois, il faut savoir en prendre. On sait que ça peut basculer mais lorsqu’on a fait un choix, il faut aller jusqu’au bout. A partir du moment où je suis venu signer ici, c’était clair dans ma tête que j’allais jouer à l’OM. Dès le début, j’ai dit que je ne retournerai pas à Lyon. Et si Lyon avait refusé de me laisser partir, j’aurais arrêté le foot. Vraiment ! C’est pour cela que mardi, devant la commission de la LFP, j’ai parlé avec mon cœur. J’ai dit ce que je pensais profondément et j’ai exposé mes valeurs.
Pourquoi ce conflit avec l’OL ?
Au delà des contrats et du juridique, il s’est passé des choses avec Lyon et aujourd’hui, c’est fini. En réalité il y a eu des paroles et des promesses non tenues. Et pendant que je venais à Marseille, parce que ça les arrangeait pour plein de choses, les dirigeants de Lyon m’ont envoyé des gens du Real Madrid qui m’ont incité à signer en Espagne. Mais mon choix était de signer à Marseille. Je suis très heureux d’être là et de rejoindre ce club. J’ai vraiment voulu venir ici parce que je sais qu’à l’OM, on peut franchir très rapidement des paliers.
Quelle est la principale différence entre Marseille et Lyon ?
Lyon et Marseille sont les deux meilleurs clubs de France. Mais l’engouement n’est pas le même. Ici, le public est plus chaleureux, plus chaud, plus enthousiaste. Et pour moi, ça compte beaucoup. On sait que l’OM est un grand club, que Marseille est une grande ville. Et toute la ville est derrière l’OM. Partout, on parle de l’OM. C’est comme à Milan, à la Juve… C’est la chaleur du Sud et c’est ce que j’aime vraiment. Ici, pour un joueur de football, c’est l’idéal.
Votre départ de Lyon est-il la conséquence de vos nombreuses mises à l’écart l’an dernier ?
J’ai beaucoup appris de ce mauvais passage à Lyon. Quand je ne jouais pas, cela a été une épreuve. Mais maintenant, je veux en récolter les fruits avec Marseille. Lyon, pour moi, c’était fini. C’était la fin d’un cycle et il fallait que je change d’air. Quand j’ai eu la proposition de l’OM, ça m’a touché parce que c’était aussi mon désir. Aujourd’hui, je suis vraiment très heureux.
« Je n’ai aucune pression »
Claude Puel a-t-il essayé de vous retenir ?
Je n’ai pas discuté avec le coach. Lui voulait discuter avec moi mais mon choix était déjà fait. Quand je décide quelque chose, je veux aller au bout pour avoir la conscience tranquille.
Avez-vous prix conseil auprès d’autres joueurs ?
C’est un choix personnel. J’avais une profonde envie de jouer ici même si je sais tout ce qui peut se passer. J’ai tout pris en compte. Parfois, les supporteurs sont sévères mais quand ça ne va pas, c’est normal qu’on vous le reproche. Parce que quand ça va bien, on vous monte tout en haut. Je trouve ça très juste. Mon choix a donc été clair et net et aujourd’hui, je ne regrette rien. Au contraire, c’est un soulagement. Je me souviens de l’attitude des supporteurs lors de mon dernier match au Vélodrome et peut-être que cette ambiance a pesé dans mon choix.
On attend beaucoup de vous…
Je n’ai aucune pression. Je suis très pressé de jouer au stade Vélodrome et j’espère que le public va m’aider à m’adapter. Après, c’est à moi de faire ce qu’il faut. Mais je n’ai vraiment aucune pression. Au contraire. Ça me pousse et j’aime ça.
« Pas un esprit de revanche »
Savez-vous déjà comment Eric Gerets va vous utiliser ?
J’ai parlé avec lui avant de signer. Il m’a dit son envie que je vienne ici mais on n’a pas encore parlé de mon positionnement. Je peux jouer dans tout le secteur offensif et je suis à la disposition du coach qui me dira où je dois jouer.
Arrivez-vous avec un esprit de revanche ?
Pas un esprit de revanche, non. Plutôt un désir de réussite. Je sais que je peux le faire dans ce club et je veux me prouver que je peux réussir.
On dit que vous avez mauvais caractère…
Demandez à ceux qui me connaissent vraiment ! Les journalistes disent ça parce qu’ils ne me connaissent ça. Dans six mois, vous demanderez à mes coéquipiers et au président. Et on verra la réponse. Quand une image est collée à un joueur, elle le suit partout. A moi de prouver le contraire.
Pape Diouf vous compare à Waddle et Magnusson…
Moi, je suis Hatem Ben Arfa. Je sais qui je suis et je vais tout donner pour l’OM. Et si mon nom est inscrit après eux, ce sera très bien.
De notre correspondant à Marseille, Christian RODAT