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Taye, tu viens de prolonger ton contrat.
C'est un grand honneur pour moi, c'était mon souhait et tout s'est vite passé avec les dirigeants. Nous étions sur la même longueur d'onde et j'en suis fier. Cela me réconforte dans l'idée que l'on tient à moi et c'est évident que cela a beaucoup joué. Je ne peux pas le cacher, des clubs étrangers ont été en pourparlers avec mon agent mais je suis jeune et travailler avec Eric Gerets est quelque chose d'exceptionnelle et je sais qu'avec lui, je vais continuer à progresser. Sa présence et la promesse d'étoffer l'équipe pour la rendre plus compétitive a beaucoup joué dans mon esprit.
Justement en parlant d'Eric Gerets, comment a t'il réussi là ou Albert Emon a échoué ? Il y a une différence de compétences entre les 2 ?
Albert Emon est très compétant et il l'a prouvé l'année dernière. On est pas deuxième du championnat comme ça. Il y a tout un travail derrière et Albert est le principal artisan de cette saison magnifique.
En début d'année, tout marché bien pour nous. On enchainait les victoires en Amical et tous les observateurs étaient tous d'accord pour signaler que l'on allait être l'équipe pour gêner Lyon. Après le championnat à commencé et les premiers mauvais résultats ont mis le doute dans les têtes. Et sans confiance, l'équipe devient malade et une spirale négative s'enchaîne.
Le seul reproche que l'on peut faire à Albert, il est là. C'est de n'avoir pas trouvé la méthode pour redonner cette confiance au groupe. Mais il était "trop du club" pour pouvoir le faire. L'arrivée de Mr Gerets, qui vient de l'extèrieur et surtout qui a une expérience du haut niveau que Albert Emon n'a pas, a permis aux joueurs de se remettre complètement en question. Il n'a pas hésité à mettre tous les joueurs devant leurs responsabilités et en mettant tout le monde sur la même ligne de départ. Ceux qui ne jouaient pas ont retrouvé la joie de s'entrainer et ceux qui jouaient souvent avec Emon se sont sentis menacés. Ce qui a donné un super esprit de guerrier et il faut avouer que la victoire à Liverpool a beaucoup joué dans la réussite du club. C'est pas pour faire injure à ce club, mais gagner à Anfield, ca te rend plus fort que de gagner à Metz par exemple. Ca a libéré beaucoup de monde.
Donc c'est pas un problème de compétences, il en ont tous les deux. Après chacun à ses méthodes de travail mais l'expérience et le charisme d'Eric Gerets ont fait franchir un palier à l'équipe.
Revenons en à toi. Tu as prolongé, mais cela signifie t'il que tu seras à l'OM l'année prochaine ?
(Catégorique !) Oui ! Comme je l'ai dit, je suis en train de progresser avec Mr Gerets. Je deviens même un joueur de tête maintenant. (Rire) Et je me sens de mieux en mieux sur le terrain, je me place mieux et je sais mieux contrôler mes efforts. Et puis j'aime ce club, ses supporters, je me sens bien ici. Il y a une super ambiance dans les vestiaires, on a un super groupe. Et j'ai encore beaucoup de choses à apprendre avant de partir à l'étranger et l'année prochaine, je suis certain qu'on va avoir une belle équipe.
L'étranger, ça te fait rêver ?
Oui, c'est clair. Surtout le championnat anglais. C'est un championnat qui me correspond bien, physique et porté vers l'attaque. Et cette ferveur dans les stades, c'est magnifique. Quand on aime le football et qu'on est joueur, on ne peut que rêver de rejoindre un jour l'Angleterre.
Un club en particulier ?
Non. Manchester, Chelsea, Arsenal ou Liverpool, ça me convient tout à fait. (Rire)
On a souvent parlé de toi à Valence, à la Juventus. Tu as été approché ?
Pas directement mais il est vrai que mon agent m'a fais pars plusieurs fois de l'intérêt de Valence. Mais je suis bien à l'OM et l'ambition du club grandit chaque année. Et le Valence d'aujourd'hui n'est plus aussi fort que les années précédentes. Ils ont beaucoup de problèmes là-bas. Ce ne serait pas une bonne chose pour moi. Pour ce qui est de la Juventus, c'est sur ça fait rêver. Ce club à une histoire mais il n'y a jamais eu de réels contacts, que des renseignements. Mais je le répète, moi je veux rester à l'OM l'année prochaine.
Revenons au terrain. Tu as été beaucoup critiqué avant ton départ à la CAN. L'OM a recruté Krupoviesa, tu n'a pas paniqué et tu es revenu au top et n'a plus lâché ta place. Tu as douté un moment ?
Non. Avant de partir à la CAN, Eric Gerets m'avait dit de bien profiter de jouer avec mon équipe nationale et d'oublier tout ça. Ca fait toujours du bien à un joueur de retrouver son pays. Mais moi, je me connais et je sais de quoi je suis capable. J'ai beaucoup entendu que c'était le recrutement de Krupo qui m'a boosté, mais non j'ai toujours été à 100%, je me suis toujours donné à fond, je n'ai jamais triché. Beaucoup de monde ont oublié d'où je viens et que je suis encore jeune, j'ai encore beaucoup de choses à apprendre. Mes bonnes prestations depuis le retour de la CAN sont le fruit d'un travail sans relâche. J'ai pu faire un peu le vide dans ma tête mais il y a surtout le travail de mon entraîneur qui m'apporte beaucoup. Alors quand il a y a un bon entraîneur, de bons dirigeants, des supporters exceptionnelles et une bonne ambiance dans une équipe, on ne peut que faire de bons matchs. C'est ça la force de l'OM aujourd'hui.
Alors, pourquoi ne tires-tu plus les coup-francs ? C'est une consigne du coach ?
Non. Nous somme plusieurs à pouvoir les tirer. Il y a Samir, Benoît ou même Djibril. Donc ça tourne. Mais maintenant on les tire moins directs. Quand on a la précision de la passe comme Benoît ou Samir, il faut s'appuyer sur leurs qualités. C'est ce que l'on fait et Mr Gerets s'appuie sur ça. Il m'a dit qu'avec mon physique, je devais avoir tout les ballons de la tête. Ca a pas mal marché puisque j'ai marqué plusieurs fois.
Sinon, pour les directs, c'est beaucoup de feeling. Le premier qui prend le ballon et qui veut le tirer s'en charge. Et vu que moi je suis le plus loin pour aller le chercher (Rire). Non sérieusement, j'ai toujours envie d'en tirer. Je vais encore en marquer, ne vous inquiétez pas.