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Djibril, la qualité de votre jeu est-elle aussi réjouissante que vos deux buts ?
ui, et il faut que ça continue ainsi. J'essaie de me fondre dans le collectif et j'arrive à réaliser plus de choses que d'habitude, sans faire d'efforts particuliers. C'est mon jeu qui a progressé, ça s'est fait naturellement.
Ce sont vos blessures qui vous ont fait évoluer ainsi ?
Entre autres, oui. Et puis, notre équipe a besoin d'autre chose ; j'essaie de lui apporter ce qui peut faire du bien.
Beaucoup de gens en sont restés au Djibril d'il y a un an, qui rouspétait beaucoup pour lui-même, alors que vous avez à présent une attitude plus collective...
Je vieillis (rire), je me calme, j'arrive à mieux gérer les choses. Ça ne peut être que bénéfique pour moi d'élargir ma panoplie, de nepas me limiter aux appels en profondeur. Savoir garder le ballon, ça fait du bien à l'équipe. Le foot est un sport collectif.
Le premier but contre Valenciennes est pourtant du Cissé tout craché...
Exact. Départ de loin, finition en ajustant le gardien. J'avais l'habitude de mettre ce type de buts, puis je l'avais perdue. Mais ce n'est pas que dans cette action que je me suis retrouvé ; il ya eu les accélérations, les débordements, mes caractéristiques passées à Auxerre. Il me manquait de la vélocité que le match contre Valenciennes a semblé ramener au premier plan.
Être passé sur le banc ne vous empêche pas d'être redevenu un leader.
Au contraire même. Ma réaction a montré à mes partenaires que je n'étais pas un égoïste. J'aurais pu me plaindre, me manifester autrement. J'ai prouvé que j'avais un bon esprit, que je songeais au groupe avant tout. Je ne suis pas aussi individualiste qu'on le croit ; mon attitude m'a valu un certain un respect.
On vous retrouve aujourd'hui comme vous étiez au cours de la préparation estivale: efficace, concerné, responsable...
C'est vrai. Dommage que je n'ai pas pu enchaîner avec le début du championnat ; j'ai perdu six mois. À moi de bien finir. Que s'est-il passé ? Je ne peux pas l'expliquer. Même avec le recul, je ne comprends pas pourquoi après avoir été aussi bien, je me suis bloqué dès la première journée. C'est vraiment le passage sur le banc qui m'a fait réagir. J'ai analysé la situation et, à présent, j'ai faim. De jeu, de buts. Et surtout très envie de montrer qu'on s'est trompé sur mon compte.
À l'OM, le club de vos rêves d'enfance, l'amour-propre est votre moteur ?
Oui, oui, oui ! J'ai un amour-propre, une fierté au-dessus de la moyenne. J'ai fait beaucoup d'efforts pour venir ici ; alors je veuxy réussir. Mon idole Jean-Pierre Papin est passé par là et je veux marcher sur ses traces.
À Beauvais, vous étiez énervé qu'on vous fasse dire que vous vouliez quitter l'OM...
Je n'ai jamais dit que je voulais partir ! À un moment, j'ai dit que sije n'avais pas plus de temps de jeu, je ne pouvais pas me contenter de rester sur le banc. Mais là, ça va mieux, il n'y a aucune raison de partir. J'ai dit que j'étaislà pour l'instant parce qu'on ne sait jamais ce qui peut se passer. Et, normalement, il ne se passera rien. Mais c'est énervant. Pendant une semaine, j'ai été bombardé. Moi, j'assume, mais je ne supporte pas de voir que ma mère est mal, que ma fille me raconte qu'àl'école ses copains lui disent : "Ton père est nul". Elle n'a que six ans !
Vous voulez aller au bout de vos idées en réussissant à l'OM ?
J'ai beaucoup de comptes à régler et ça passe par debonnes prestations sur le terrain.
Et l'équipe de France à retrouver...
Ça a toujours été mon objectif. Même s'il s'agit de jouer avec les A'? Il y a encore les A'? Pfff, ce n'est pas l'idéal, je préfère directement jouer avec les grands. Mais s'il faut en passer par là, je suis prêt. La concurrence s'est accrue, il faut faire ses preuves...