[info]Marseille - Valbuena, 69 jours plus tard...
(AFP) Dimanche 9 décembre 2007
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Né aux yeux de l'Europe le 3 octobre, où son but lumineux à Liverpool en Ligue des champions déverrouilla l'histoire du football français, le milieu offensif de Marseille Mathieu Valbuena est entré depuis dans une autre dimension, qu'il assume sans s'enflammer.
Anfield Road, 77e minute: héritant d'un nouveau ballon gagné par Cana et remisé par Zenden, Valbuena trouve des 20 m la lucarne de Reina d'une frappe enroulée qui fera un tour du monde cathodique. Marseille l'emporte 1-0. L'exploit est historique: jamais un club français n'a battu Liverpool dans son fief.
Pour Valbuena, c'est la gloire. Première titularisation en Ligue des champions, premier but, prestation énorme et hommage appuyé du nouveau coach Eric Gerets. "Le petit a fait un match incroyable", dira l'entraîneur belge, qui, dès sa nomination, décela son potentiel et plaça l'attaquant de poche (1,67 m) derrière Niang, libre de mouvement entre les lignes anglaises.
"On me regarde différemment"
Deux mois plus tard, la mobylette n'est pas franchement tombée en panne... Au point d'ailleurs que Gerets lui conseille de "ne pas courir pour courir, 90 minutes durant, mais pour créer de l'espace". Titulaire indiscutable sur la droite de l'attaque, voire en meneur de jeu lorsque Samir Nasri est absent, ce qui pourrait être le cas mardi, Valbuena a fait le plus dur: confirmer.
"On me regarde peut-être différemment, je suis sur le bon chemin, mais je ne m'enflamme pas et je ne me prends pas pour un autre. J'essaie de faire ma place, en gardant les pieds sur terre, en restant humble. J'ai l'entourage familial pour cela. On a tellement vu des joueurs très bons se griser puis disparaître...", tempère l'ancien milieu de Libourne, recruté pour 80.000 euros par l'OM en 2006 après une saison canon en National, trois ans après avoir été "éjecté" du centre de formation de Bordeaux.
De cette rude épreuve-là, "car on rêve de signer pro dans son club formateur", il en conclut que "dans le foot, il faut être patient". Vertu cardinale, inculquée par son père, Espagnol de Valladolid employé au service Espaces verts d'une commune de la banlieue bordelaise et par sa mère, infirmière. Et sans laquelle il avoue qu'il serait "peut-être devenu vendeur dans un magasin de sport, comme je l'ai fait en stage durant mon Bac Pro commerce".
10 millions d'euros pour un transfert
Patience encore, comme lors de sa première année à l'OM, plombée par une blessure, l'adaptation à un milieu professionnel parfois hostile et les passages sur le banc de touche, voire les tribunes. Celles notamment du stade de France lors de la défaite en finale de Coupe contre Sochaux "qui m'a profondément ébranlé". Son pire souvenir à ce jour. Le meilleur, évidemment, c'est Anfield...
A 23 ans, ce match et ses autres prestations en droite ligne ont en tout cas "métamorphosé son image aux yeux du grand public", assure son agent Christophe Hutteau. Celui-ci en perçoit d'ailleurs les effets au quotidien: "il y a par exemple les sollicitations des équipementiers qui, à l'époque, te riaient au nez quand tu parlais de Mathieu et qui m'appellent aujourd'hui. J'ai également été sollicité par une agence de publicité travaillant pour un annonceur souhaitant communiquer à travers Mathieu. Voici trois mois, cela aurait relevé de l'imaginaire!".
La cote de Valbuena, son agent la mesure aussi aux sollicitations des clubs français. "Mais cela ne va guère plus loin, car la plupart d'entre eux ne pourront se l'offrir", affirme Hutteau, chiffrant "jusqu'à 10 millions d'euros" le montant d'un éventuel transfert à l'étranger. Peut-être un jour vers l'Espagne, cette terre de foot que Valbuena affectionne. En attendant, et dès le lendemain du 3 octobre, l'OM a prolongé son contrat jusqu'en 2011, forte valorisation salariale à la clé.[/info]