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Devant un parterre de journalistes et de photographes bien plus fourni que d'habitude, Didier Deschamps a donné sa dernière conférence de presse jeudi avant le quart de finale France-Allemagne de vendredi. Pour le sélectionneur, c'est bien l'Allemagne, du fait de son expérience supérieure, qui part avec les faveurs des pronostics, contrairement à ce qu'a déclaré son vis-à-vis Joachim Löw.
Sentez-vous un peu de peur, d’appréhension dans votre groupe à l’approche de ce quart de finale ?
Non, pas du tout, il n’y a pas de raison d’en avoir, on a un quart de finale à jouer contre une équipe allemande avec sa solidité, son expérience. Il n’y aucune crispation, c’est réellement un plaisir et on se prépare au mieux pour le match de demain.
Tout le monde parle de l’histoire de la rivalité franco-allemande, comment ne pas se mettre de pression inutile avant ce match ?
Les joueurs ne l’ont pas, la pression. En revanche, de l’excitation oui, car nous avons une nouvelle page à écrire demain, faisons en sorte qu’elle soit la plus belle possible pour nous.
Avez-vous vous vu la chute de Thomas Müller sur la combinaison allemande sur coup franc et qu’en avez-vous pensé ?
Oui, on l’a vu, il l’a fait exprès, non ? Moi, je pense que oui. Müller joue dans un grand club, il est très important pour l’équipe allemande car il est capable de donner beaucoup de profondeur. C’est un joueur très généreux qui fait beaucoup d’efforts défensifs. Depuis le début de la Coupe du monde, c’est un des éléments moteurs de cette équipe allemande.
Comment jugez-vous cette équipe qui n’a pas eu un parcours si facile ?
Je ne peux pas dire qu’elle a eu un parcours difficile, peut-être un match un peu plus compliqué contre le Ghana. C’est une équipe qui ne change pas de philosophie, solide, calme, qui joue sa ligne directrice, qui aime bien avoir le ballon pour imposer son jeu avec de fortes individualités. Il y a plusieurs possibilités sur la composition, jusqu’à maintenant, il y a eu des changements de joueur mais pas de système, le même que le nôtre. On a le même positionnement, mais des joueurs aux profils différents à certains postes, qui font que les animations offensives et défensives sont légèrement différentes.
Phillip Lahm peut jouer au milieu ou latéral, qu’est-ce que ça change ?
S’il joue sur le côté, il a un apport de latéral différent, mais il a surtout été utilisé au milieu jusqu’à maintenant, même si la presse allemande pousse apparemment pour le mettre arrière droit. Il peut faire les deux, on l’a vu cette saison, c’était pareil au Bayern avec Guardiola.
"Il n 'y a rien au-dessus de ce maillot"
L’Allemagne joue avec quatre défenseurs centraux de métier dont deux sont utilisés en latéraux, est-ce un avantage pour vous ?
Un avantage, certainement pas, et un joueur comme Höwedes, ça fait depuis un moment qu’il joue latéral en sélection. Il avait déjà joué arrière gauche en février 2013 quand on avait joué contre eux. Mais des joueurs qui ont une préférence pour l’axe et jouent sur un côté, j’en ai connus, quand je jouais. Il y en avait un qui jouait dans l’axe en club et qui jouait arrière droit en sélection (Lilian Thuram, ndlr). A ce niveau, beaucoup de joueurs sont polyvalents. En revanche, ça ne demande pas les mêmes efforts.
Joachim Löw a déclaré cette semaine que vous étiez les favoris, qu’en pensez-vous ?
Oui (sourire ironique)… Il est gentil, Joachim. Il peut déclarer des choses, moi aussi, mais au début de la Coupe du monde, l’Allemagne faisait partie des équipes auxquelles on avait attribué l’étiquette de favorite. Nous, jusqu’à maintenant, nous avons fait une très belle Coupe du monde, mais l’adversité va s’élever. Et l’Allemagne a l’habitude, elle va pratiquement au bout sur les deux dernières compétitions. Il y a plus d’expérience de leur côté, mais on va jouer notre jeu à fond.
Pensez-vous que la qualification pour les quarts va libérer votre équipe et qu’elle va montrer autre chose ?
L’adversité augmente forcément. Même si le Nigeria est une bonne équipe avec de la densité et de bons joueurs, l’équipe allemande est largement au-dessus sur le papier. Donc, nous allons essayer de jouer comme nous l’avons fait, mais il faudra que ce soit plus élevé à tous les niveaux, car les exigences sont plus importantes.
Quelle est, selon vous, la clé qui a transformé votre équipe en deux ans ?
Le 19 novembre. Soit on se qualifiait, soit on restait à la maison, ça a tout changé. Il y a eu d’autres choses importantes, mais l’histoire des joueurs, la mienne et celle de mon staff sont bien différentes depuis la qualification.
Comment jugez-vous ses qualités ?
Nous avons toujours eu des joueurs compétitifs, beaucoup jouent au très haut niveau dans de très grands clubs européens. Après, il faut faire en sorte qu’il y ait une unité de pensée et d’objectif, parce que le maillot de l’équipe de France amène des devoirs, il n’y a rien au-dessus de ce maillot. Et l’état d’esprit est excellent depuis le début, le mental est important dans une telle compétition.