Merci à Kenshi, qui a retranscrit ce qu’il a pu suivre de la conférence de presse de Marcelo Bielsa.
Journaliste : Après vos déclas de la semaine dernière, peur d’une sanction de Labrune ?
Bielsa : Je ne peux pas me référer à une situation que je ne connais pas
Journaliste : Vous avez rdv avec Labrune dans les prochains jours, avez vous été en contact avec lui ?
Bielsa : Oui, on m’a fait part de la réunion.
Journaliste : Estimez vous que vous êtes allé trop loin dans vos déclas la semaine dernière ?
Bielsa : Le vrai problème est de savoir si ce que j’ai dit est exact ou pas ?
Journaliste : Pas de regrets malgré les répercussions ?
Bielsa :Je considérais nécessaire et juste de dire ce que j’ai dit.
Journaliste : Qu’attendez vous de la réunion ?
Bielsa : Je ne peux pas avoir d’attente alors que j’ignore le contenu de cette réunion.
Journaliste : Alors ces déclarations étaient vraies ?
Bielsa : Oui. J’ai revu points par points ce que j’ai dit, et j’ai la certitude que tout ce que j’ai dit était vrai.
Il aurait été irresponsable de ma part de dire quelque chose et d’après revenir en arrière.
Journaliste : Face aux sanctions éventuelles, pouvez vous cesser la collaboration ?
Bielsa : Quelle est la question exacte ?
Relance du journaliste : En cas de sanction, vous pouvez quitter l’OM ?
Bielsa : Non. J’ai un engagement et il est peut probable que je ne le respecte pas.
Je ne veux pas montrer que je suis fort, mais je ferais l’impossible pour réaliser ce que j’ai dit. S’il y a sanction, j’en ignore le contenu donc je ne peux en parler ?
Journaliste : Comment avez vous trouvé le groupe pendant la trêve ? les joueurs ont ils été touchés par cette histoire ?
Bielsa : Non absolument pas.
Journaliste : Quels sont vos rapports avec Labrune ? On dit que vous ne vous parlez plus depuis plusieurs semaines.
Bielsa : Ecoutez, je réponds aux contacts que me proposent le président du club, et j’utilise les voies qui m’ont été indiquées pour exprimer mes besoins. Si on se base la dessus, il n’y a pas d’obstacles dont je pourrais parler. Si on me demande, je répond, et si j’ai besoin de communiquer avec lui, je le dis par les voies qui m’ont été indiquées.
Journaliste : Quelles sont ces voies ?
Bielsa : Les voies internes, on parle pas directement au président, il y a une hiérarchie.
Journaliste : Passer par la presse plus que par une discussion avec le président c’est pas se retrouver dans une impasse ?
Bielsa : Pour ce que j’ai a dire je n’utilise jamais la presse comme instrument, excepté pour communiquer avec les supps.
Journaliste : Ça veut dire que les reproches de la semaine dernière avaient déjà été présentés au président ?
Bielsa : Bien sur
Journaliste : S’agissait il de se dédouaner en cas de mauvais résultats ?
Bielsa : En cas de mauvais résultats, les entraîneurs n’ont aucune excuse. Cette question, avant que vous me la posiez, comme je sais que c’est souvent ce que font les journalistes, j’y avait déjà répondu la semaine dernière dans la conférence de presse.
Journaliste : Vous avez évoqué les supps, ils sont inquiets de ce qui se passe au club. Vous pouvez les rassurer ?
Bielsa : La seule manière de les rassurer, c’est en gagnant le prochain match. Le seul responsable des résultats de l’équipe, c’est moi.
Journaliste : Pendant le rdv de lundi avec Labrune, parlerez vous du mercato hivernal pour faire face aux départs de la CAN ?
Bielsa : Non, non. Je suis convoqué à cette réunion, et j’y vais pour écouter.
Journaliste : Pour faire face à cette CAN, attendez vous des renforts ?
Bielsa : C’est une stratégie qu’il faut que le club choisisse.
Journaliste : Vous espérez que Labrune corrige le tir pendant le mercato hivernal ?
Bielsa : Non, je ne sais pas quelle position il va prendre pour les futures décisions. Mais c’est pas pour tout de suite.
Journaliste : Avez vous écouté ou entendu les différentes réaction dans le milieu du foot français ? Si oui, quels enseignements vous en tirez ?
Bielsa : Ceux qui ont des responsabilités dans d’autres clubs ont apparemment considéré que son comportement avait été inadéquat.
Journaliste : Que voulez vous dire ?
Bielsa : Je veux dire que les observateurs extérieurs qui ont des postes similaires dans d’autres clubs ont considérés que mon comportement était mauvais.
Journaliste : Le milieu du football se serre les coudes ?
Bielsa : Non, je ne pense pas. Je pense qu’il y a, de mon point de vue, 2 questions à se poser. 1. Etais-ce vrai ou non ?
2. Etait-ce bien de le dire ?
Si c’était faux, bien sur c’était pas bien de l’avoir dit. Et si c’est vrai, y’en a qui trouveront ça bien de le dire, et d’autres non.
J’observe que dans cette situation, les donneurs d’opinions se sont plutôt focalisés sur savoir si c’était bien ou non.
Journaliste : N’allez vous pas être obligés de demander plus de pouvoirs et un droit de regard plus important sur le mercato pour mener à bien votre projet ?
Bielsa : Je n’aspire pas à avoir le pouvoir de décision. Il y a une mauvaise de mon comportement, et ce que j’ai reclamé, c’est que les procédures soient claires. Je vais vous donner un exemple :
J’imagine que par exemple si Doria lit le journal, il va croire que je ne l’estime pas sur ses qualités de footballeur. Mais vous pouvez vérifier, je n’ai jamais parlé des qualités de jeu de Doria, parce que je n’ai pas eu l’occasion de les voir, de les connaitre. Je me suis opposé à la venue de DOria parce qu’on ne m’a pas demandé mon opinion. Dans le cas d’Alessandrini, j’ai été consulté, j’ai pu examiner son jeu et j’ai pensé que c’était la bonne décision que le club allait prendre. Mais ce n’est pas moi qui ait proposé son arrivée. Dans le cas de Michy, c’est la même chose, je n’ai pas proposé son arrivée, le club a fait ce qu’il avait à faire, et j’ai étudié ses caractéristiques et était d’accord.
Dans le cas de Barrada, la différence que j’ai indiqué au club. D’abord, sachez que j’estime énormément un joueur comme Barrada parce que je l’ai vu jouer en Espagne et ait eu l’occasion de voir ses qualités. Je travaillais dans un club qui ne faisait pas venir de joueurs étrangers, et par simple curiosité j’ai dit qu’il jouait très bien, on lui a dit ça va etre le Real ou le Barca qui va le prendre. Quand après on m’a consulté sur la possibilité de prendre Barrad, quand on commence à developper cette idée. J’ai demandé si c’était une venue définitive ou un prêt. Les analyses que je fait ne sont pas les mêmes si on a un an pour construire une position définitive, ce qui est le cas d’un joueur prêté avec option, ou si c’est un achat définitif. Au début, l’arrivé de Barrada, c’était un prêt avec option, et finalement on a pu le prendre définitivement.
Je veux que ça soit bien clair.
Si vous pensez que je me trompe, j’attend de vous que vous me le fassiez savoir en argumentant.
Journaliste : Pour revenir sur le cas de Doria, quand il était au Qatar avec la sélection, certains journalistes lui ont rapportés vos propos. Il est rentré depuis, avez vous eu une explication avec lui ou comptez vous en avoir une ?
Bielsa : Tout ce que j’avais a dire sur Doria, je vient déjà de le dire.
Que devrais je lui expliquer ?
J’ai juste dit que je ne le connaissais pas en tant que footballeur comme je ne connais pas 95% des joueurs du monde.
Journaliste : Comptez vous sur lui ?
Bielsa : Bien sur.
Journaliste : Avez vous eu le temps de l’étudier depuis son arrivée ? Est-ce un bon joueur, une bonne recrue ?
Bielsa : Non, je n’ai toujours pas d’opinion sur lui. Doria ainsi que les 30 joueurs qui composent le groupe auront la possibilité de s’exprimer tous les jours. Il fait partie du club, 30 joueurs travaillent, et il fait partie du groupe.
Journaliste : La presse fait état d’un incident avec votre interprète, vous confirmez ?
Bielsa : Non. Ecoutez, le plus facile dans cette situation est de répondre par oui ou non. Mais la réponse que je donne est qu’il y a des situation internes dont je n’ai pas l’obligation de parler.
Ce que je veux dire, c’est aucun membre du groupe qui travaille avec moi n’est mis à l’écart.
Journaliste : Vous ne l’avez pas menacé ?
Bielsa : Je pourrais répondre par oui ou non, mais je n’ai aucune obligation de vous répondre sur des affaires internes.
Journaliste : Combien de joueurs avez vous à disposition ? vous attendiez 22 joueurs, vous en aviez 16, combien de joueurs pouvez vous utiliser en match ?
Bielsa : A la base j’attendais un groupe de 22, puis de 20, 18, 16, plus les 13 jeunes qui nous accompagnent, mais il ne faut pas être trop précis parce que c’est variable.
Journaliste : Cheyrou bientôt de retour dans le groupe ?
Bielsa : C’est quelque chose entre lui et le club, je me suis déjà exprimé.
Journaliste : Contre Avignon on a vu Gignac à droite. Solution envisagée sur la durée ?
Bielsa : Et bien je ne peux pas écarter l’idée que Gignac et Michy jouent ensemble. Contre Montpellier à un moment du match, ils ont joué l’un avec l’autre, les deux comme attaquants centraux. Dans le match à domicile gagné 1 à 0, j’avais essayé Gignac à droite et Michy au centre. Pour le premier match Gignac était à gauche et Michy au centre. Ce sont des variantes que j’ai testées.
Journaliste : Tout le monde est dispo contre Evian ?
Bielsa : Oui. Ils sont revenus des matchs internationaux en bonne forme. Avant de donner une réponse définitive, je vais encore vérifier ajd et demain, mais je pense que oui.
Journaliste : Avec les récents bons résultats, est-ce que vous allez changer l’équipe qui vous a donné satisfaction sur le dernier match ? Intégrer Doria par exemple ?
Bielsa : Doria est arrivé à l’OM sans que j’ai pu m’exprimer à ce sujet, ça ne signifie pas que j’ai donné une opinion dessus. Simplement je n’ai pas pu l’observer tranquillement. Ca m’aurait plu qu’on me demande mon opinion, mais une fois qu’il fait partie de l’institution, il entre en compétition avec les joueurs de l’OM qui jouent au même poste. Morel, Sparagna, Fanni, il sera en compétition avec tous ces joueurs, et c’est normal. Y’a rien de nouveau, ça se passe partout comme ça.
Journaliste : Arrivée de Doria + Retour de Fanni, envisagez vous de changer l’équipe ?
Bielsa : S’il ne se passe rien de spécial, on jouera avec les mêmes joueurs (il cite l’équipe qui s’est imposée dans les 2 derniers matchs), et les mêmes remplaçants (il les cite, mais ne cite pas Doria)
Journaliste : Pas Doria donc ?
Bielsa : Regardez dans quelle situation je me trouve. Doria n’est pas habilité à jouer cette semaine. Il faut que je dise ça pour acquérir de l’innocence face à l’acidité de la question.
C’est pas que ça me gène, mais simplement dans la position dans laquelle je serais dorénavant, si Doria n’est pas meilleur que les autres je serais suspect.
Journaliste : On a compris qu’il fallait que vous le voyiez jouer pour lui faire confiance.
Bielsa : Comme pour n’importe quel autre joueur. C’est l’essence du foot pro, la lutte pour une place
Journaliste : Un mot sur Alef, recruté cet été ?
Bielsa : C’est un joueur qui est prêté et s’entraîne avec les joueurs de son âge.
Journaliste : Avez vous rencontré MLD ou aimeriez vous la rencontrer ?
Bielsa : Je l’ai salué, je l’ai connu, mais mon avis c’est que j’ai mes opinions et je ne les donnerai pas. Il y a des vases communiquants. C’est le président qui établit la communication avec MLD, pas moi, et c’est normal.
Journaliste : Vous vous sentez bien ici ou c’est + compliqué que prévu ?
Bielsa : Ce qui convient que je réponde, c’est que je vais faire tout mon possible pour qu’on gagne. La seule chose qui me donne le plaisir et la tranquilité c’est de gagner. Si quelqu’un est bien placé pour voir ça, c’est les médias parce qu’ils décrivent bien la cata qu’est une défaite.
Journaliste : Vous avez repoussé votre arrivée en Juin, vous sentiez que vos attentes ne seraient pas comblées ? Vous avez hesité à venir ?
Bielsa : Ca a été repoussé une seule fois, pas plusieurs. Je ne préfère pas donner le motif parce que je ne pense pas que c’est nécessaire.
Journaliste : Vous apprenez le français ? a quel rythme ?
Bielsa : Avec la même lenteur que mon intelligence. Je crois que ça va être dur pour moi et je pense qu’il est pour l’instant préférable que je continue à m’exprimer dans la langue que je maîtrise le mieux. »
Commentaire de Kenshi : A noter que la traductrice a l’air de trouver cette situation très drôle.