Beaucoup de questions se posent sur ce départ souvent attendu mais le timing de ce dernier est dérangeant, Bielsa est « spécial » mais prendre cette décision alors qu’il souhaitait visiblement poursuivre avec l’OM jusqu’en 2017, a laissé les supporters sans voix. Le coup d’assommoir est terrible. La saison dors et déjà mal engagée. Le président qui se refuse à tout commentaire et en publie un dans la foulée. Les joueurs qui sont déçus, d’autres pour qui ça passe sans souci. L’avocat de Margarita Louis Dreyfus qui s’invite à la « réunion ». Tout cela est flou, étonnant, ésotérique. Que s’est-il vraiment passé pour que Bielsa prenne la mouche ?
Pendant la conférence de presse d’OM-Caen, Bielsa a répondu aux questions des journalistes. Les propos ont été recueillis par Jean-Claude LEBLOIS pour la Provence. En voici les passages qui permettront peut être d’y voir un peu plus clair… quoique.
Pouvez-vous détailler les points contractuels qui ont été modifiés ?
Non, cet accord est privé.Le recrutement a-t-il joué un rôle dans votre décision de quitter l’OM ?
Non. Ce sont les changements qui voulaient être apportés à l’accord que nous avions conclu.Avez-vous informé vos dirigeants avant le match?
Non. J’ai donné la lettre au président avant de venir vous voir.Et aux joueurs ?
Non, j’attends de partir de la salle de presse pour m’adresser à eux. J’ai voulu respecter la douleur de la défaite avant de les informer. Je leur ai demandé de m’attendre pour leur expliquer et leur dire au revoir.Raisons sportives ou financières ?
Aucune des deux. Je le répète, mais lors d’un échange avec Vincent Labrune, Luc Laboz et Philippe Perez, nous avions trouvé un accord sans fissure. Clairement, il n’y avait rien d’autre à revoir. Ensuite, il s’est passé cette réunion de mercredi, avec Perez et Igor Levin, l’avocat de l’actionnaire. Je ne sais pas si je dois parler avec le président, mais lui, lors de la réunion où les demandes de changement ont eu lieu, n’était pas là.Qu’allez-vous faire désormais ?
J’ai terminé mon travail ici, je vais rentrer dans mon pays.Quand avez-vous rédigé la lettre ?
Je l’ai écrite mercredi, après la réunion.Jeudi, en point de presse, vous saviez donc que vous alliez partir…
Jeudi, j’ai donné certaines réponses pour ne pas perturber la préparation du match. Personne ne connaissait ma décision jusqu’à maintenant.Peut-il y avoir une discussion avec Vincent Labrune ?
Il n’y a aucune discussion à prévoir. On était tombé d’accord, mais le club, à travers deux personnes, m’a fait savoir qu’il souhaitait modifier cet accord. J’ai expliqué ma décision par écrit pour éviter les confusions.Cela signifie que Labrune n’est pas le vrai patron de l’OM ?
Pas du tout. Cela a toujours été l’autorité au-dessus de moi et je l’ai toujours reconnu.Ne trouvez-vous pas que c’est un manque de respect pour le club ?
J’ai totalement respecté le club, je ne vois aucun manque dans mon comportement. J’ai mis toute ma force pour pouvoir continuer à l’OM. Quand je n’étais pas à Marseille, j’étais en Argentine. On a dit que j’étais en vacances et que je ne faisais pas mon travail alors que j’ai observé trente joueurs avec 15 matches par semaine. J’ai toujours travaillé en pensant que j’allais continuer ici. C’est ce que je voulais, j’en avais envie. Nous avions trouvé un accord, même si le club a le droit de changer d’opinion. J’ai le droit de prendre cette décision. Je n’ai aucun problème avec le club ou le président. Mais lorsqu’il y a des changements après un accord, on ne peut plus avoir la même confiance.Qu’allez-vous dire aux joueurs qui sont venus pour vous ?
Aucun joueur ne vient pour moi. Ce n’est pas bien qu’un club comme l’OM ait besoin d’un entraîneur pour faire venir des joueurs.Allez-vous devenir sélectionneur du Mexique ?
Je vais vous dire quelque chose et j’espère que vous allez me croire. Pour rester à Marseille, il y a certaines offres que je n’ai pas prises en compte, dont certaines triplaient mon salaire. Je n’ai parlé à personne de la fédération mexicaine. Je ne pars pas d’ici pour aller autre part. Il y avait un accord, il y a eu des changements. Je ne dis pas que c’est mal.
Mais pendant deux mois, il y avait un accord et, quand je pensais signer les documents, cet accord a été modifié. J’ai juste écouté, j’ai noté les changements. J’ai demandé s’ils avaient autorité pour ces changements, le directeur général et l’avocat de l’actionnaire m’ont dit oui. Moi, je ne voulais pas accepter les nouveaux changements, et surtout le procédé. Il n’y a rien de mal à prendre ma décision quand les changements interviennent de cette manière.
Source : http://www.laprovence.com/actu/om-en-direct/3527776/om-linterview-de-bielsa-apres-sa-demission.html