Hors-série : et si on repensait un peu le football ?

En cette période Ô combien étrange, qui nous oblige à regarder la rue comme une terre promise, un objet de désir bien plus intense que le dernier smartphone ou une Porsche flambant neuve, nous voilà désormais habitués à nous adonner à des activités devenues marginales car réclamant du temps ! Et du temps nous n’en manquons justement pas. Alors pour activité inhabituelle, j’ai choisi de réfléchir… et pas sur n’importe quoi : réfléchir à l’avenir du football !

Dans notre précédent article « On ne joue plus », nous vous avons parlé du passé du football pour tenter d’en comprendre, un peu, son présent. Ce qui va suivre, assez bizarrement, a été écrit avant ce que vous avez lu dans le premier article et est né d’une conversation téléphonique entre Tacle Glacé et moi-même. Nous avions échangé des points de vue sur l’article que vous allez lire et finalement, j’ai écrit le tout premier. Pas que nous nous prenions pour des auteurs de Star Wars, mais c’est ainsi que les choses se sont faites.

Il se peut que vous retrouviez donc quelques redondances au début de l’article, mais l’essentiel est d’essayer d’imaginer le football de demain. Comment rendre les clubs moins dépendants de la folie financière qui les a pris à la gorge ? Comment ramener la jeunesse à la raison ? Comment remettre les intérêts sportifs devant les intérêts financiers ? C’est à toutes ces questions, et quelques autres, auxquelles j’ai essayé de répondre.

Le football en danger

Oui, je sais, le titre racoleur (certains diraient « putaclic ») paraît aussi fin qu’un dogue allemand sur un parcours d’obstacles, mais la crise sanitaire a mis en exergue la fragilité du modèle économique du football moderne. Comme le disait mon estimé et estimable collègue Tacle Glacé dans son récent article « Beaucoup de vides », nous pouvons constater à quel point les budgets des clubs sont serrés, y compris pour les mieux lotis.

Ce constat est valable quels que soient les résultats d’exploitation des clubs. Bien sûr, quand en plus, comme l’OM, on est dans le rouge, il est bien évident que ça n’arrange rien. Toutefois, même le surpuissant PSG est en négociation (à priori difficile, selon L’Équipe avec toutes les réserves que cela peut comporter) pour tenter de convaincre ses joueurs d’accepter une baisse de leurs émoluments tant que l’activité est à l’arrêt.

S’il est un constat à faire de cette situation, c’est avant tout celui de l’échec complet et désormais patent d’un dispositif pourtant censé pousser les clubs à créer les conditions d’une vraie pérennité financière : le Fair Play Financier ! En effet, si ce dernier était déjà lourdement handicapé par l’institution même qui l’avait mise en place, l’UEFA, qui au gré des règlements en « arrangements » à peine déguisés, ou du moins avec la vérité, pour continuer à faire affluer l’argent de toutes parts, il semblerait que l’invisible et insaisissable Covid-19 vienne de lui porter le coup de grâce !

Comment, en effet, rester crédibles quand le dispositif se heurte à la réalité crue : la dérégulation financière délirante de ces dernières années a poussé le football professionnel au bord du précipice. Pire, pris d’une crise de folie, ce dernier a continué à accélérer à mesure que la route se faisait de plus en plus étroite et de plus en plus difficile. Comme souvent, la punition prend des allures bibliques, car le football va être puni par là où il a pêché : l’argent.

L’argent, qui coule à flot de toutes parts quand tout va bien, des droits TV qui ne cessent d’augmenter d’année en année (Mediapro a payé 1,15 milliard d’euros par an pour s’arroger la majeure partie des droits de diffusion de 2020 à 2024, on se demande s’ils voient la même chose que nous), les sponsors et les partenariats divers et variés ont poussé les clubs à vivre bien au-dessus de leurs moyens. Bien sûr, nous sommes les premiers à dire que quand on a les moyens, il n’y a pas de raisons de se priver, mais c’est oublier un peu vite que de tout temps, les clubs de football ont rarement été des entreprises rentables.

Car oui, même quand il y avait moins d’argent, il était courant que les clubs affichent des bilans déficitaires : pour bien figurer il fallait déjà s’attacher les services des meilleurs joueurs, et ces derniers, déjà très sollicités, n’hésitaient pas à en profiter pour faire monter les enchères. Après tout, si on avait l’opportunité de monnayer au mieux nos talents, ne le ferions-nous pas ?

Engager les meilleurs joueurs, améliorer ses installations, signer les meilleurs entraîneurs, préparateurs, débusquer les futurs grands joueurs, payer ses loyers de stade ou faire construire son propre stade, tout ceci représente des investissements  que les clubs peinent souvent à rentabiliser. Mais ce n’est pas propre à l’époque actuelle. En revanche, ce football où les transferts de stars se règlent sur des montants à neuf chiffres, a permis de mettre cet état de fait en perspective.

À l’heure où le monde entier tremble sur ses bases, le football est sorti de sa bulle, de force, et se retrouve confronté à une fragilité que la fuite en avant économique dans laquelle il se complaisait jusqu’alors parvenait, avec plus ou moins de réussite, à masquer. Et si cette crise était l’occasion de sortir de ce marasme pour enfin créer un football plus vertueux, plus durable et qui redeviendrait un sport populaire ?

Alors comment faire ?

Oui, parce que t’es bien gentil avec ton football sauce rouge, mais il ne suffit pas de dire « vilain football ultra-libéral » ! Il faudrait peut-être avoir quelque chose à proposer. Autant vous le dire tout de suite, je ne suis pas économiste, ou spécialiste de l’économie du football, mais je vais essayer de faire preuve d’une chose qui s’oublie trop souvent dans le sac de nœuds de nos réflexions : le bon sens !

Par exemple, une proposition dont on entend souvent parler, que certains clubs mettent en place, mais unilatéralement et à leurs propres conditions : le salary cap, ou autrement dit dans la langue de Cyril Hanouna, le plafond salarial. Bien sûr toute entreprise, et les clubs de football ne font pas exception, a un montant maximal qu’elle est disposée à dépenser pour s’offrir les compétences d’un employé. Et au vu des prétentions actuelles de joueurs dans les grands clubs européens, il ne s’agit pas de dire à un smicard qu’on va réduire sa rémunération…

Imaginons donc un instant que l’on crée une institution, dont l’unique but serait d’établir un règlement salarial à l’échelle européenne, ou pourquoi pas mondiale. Elle prendrait en compte les réalités fiscales de chaque championnat (y compris les particularités internes à certains, comme avec l’AS Monaco par exemple) de façon à ce que la rémunération des joueurs ne puisse excéder un certain montant défini à l’avance, par exemple 200 000 euros après impôts. Comme je vous l’ai dit, je ne suis pas un spécialiste, mais je penche plus pour une institution mondiale afin d’éviter le dumping salarial.

Bien sûr les clubs seraient libres de mettre en place un système de prime à la performance pour récompenser leurs joueurs, mais là encore il faudrait que ces primes soient plafonnées de manière sensée. Par exemple, on pourrait envisager un schéma de 75% de la rémunération annuelle en toutes circonstances, 100% en cas de montée en division supérieure ou de qualification en compétition européenne, et 125% en cas de titre national (Coupe et/ou championnat).

Je sais que dit comme ça, le spectre du football communiste semble se rapprocher plutôt que s’éloigner, mais voyons les choses au travers la lucarne du supporter : tous les clubs étant logés à la même enseigne, les joueurs sollicités pour un transfert auraient sans doute plus tendance à prendre en compte l’aspect purement sportif de la proposition qui leur est faite plutôt que de se concentrer massivement sur le volet financier d’une offre.

Dans un monde parfait, on aurait donc une répartition plus équitable des talents dans les clubs, et donc des championnats a priori plus indécis et plus compétitifs. Bien sûr c’est un vœu pieu, certaines institutions resteraient malgré tout plus attirantes que d’autres. Difficile de croire qu’une jeune pépite brésilienne déjà encensée et présentée comme le futur Ronaldo (ces fameuses comparaisons fumeuses… mais que voulez-vous, il faut bien imager les situations) préférait signer son premier contrat européen avec Brest plutôt qu’avec le FC Barcelone. Mais au moins, le stade Brestois aurait l’occasion de défendre sa proposition dans la mesure où le FC Barcelone ne pourrait lui faire une proposition financière supérieure.

De même, un avantage possible d’une pareille solution serait de réduire le pouvoir toxique d’une des plus grandes plaies du football moderne : les agents de joueurs. Certains ont bâti de véritables empires en vendant les talents de leurs clients. Étant rémunérés à la commission, ils ont largement contribué à faire exploser le montant des indemnités de transfert, en jouant à un jeu de dupe avec les clubs, pour négocier des prolongations de contrat pour des joueurs transférés à peine quelques mois plus tôt. Sans oublier d’assortir ces nouveaux contrats de primes de fidélité, de primes à la signature, de pourcentage sur un futur transfert et de tout ce qui peut passer par la tête d’un homme qui flaire l’odeur de l’argent plus sûrement qu’un requin ne flaire le sang.

Agents, qui ont eu pour effet également de créer des véritables petites PME  autour d’un joueur. Ce dernier n’étant plus considéré comme l’un des maillons d’une chaîne pour constituer une équipe, mais comme valeur marchande pure et dure. Il n’est pas rare de voir graviter autour d’un joueur, l’agent bien sûr, mais aussi l’agent pour l’image, une autre personne pour gérer sa communication et parfois même des spécialistes qui vont gérer les contrats publicitaires qu’il va pouvoir générer.

Et parfois, même souvent, c’est l’entourage familial qui s’improvise spécialiste pour gérer la carrière et l’image du joueur et on en arrive à des catastrophes qui se traduisent en potentiels gâchés. Dans cette situation, ce qui est encore pire, c’est que la famille finit par considérer un de ses membres comme une source de revenus.

Pour boucler la boucle, il faudrait aussi trouver un système pour plafonner le montant des indemnités de transfert, par exemple en indexant le montant, et de manière factuelle, non pas vaguement comme c’est le cas actuellement, et ce, sur plusieurs paramètres : le salaire du joueur et la durée de contrat restante. On pourrait assortir cette méthode de calcul d’incentives calculées par exemple sur les performances du joueur en fonction de son rôle sur le terrain et de son palmarès, autant collectif qu’individuel.

Parlons a(r)gents…

Les propositions évoquées n’ont bien entendu pas vocation à faire disparaître le métier d’agent de joueur, qui, s’il souffre de nombreux maux, reste nécessaire dans la mesure où si l’on veut tirer le meilleur potentiel des athlètes, on doit les décharger du stress inhérent aux questions contractuelles. Eux se chargent de prouver leur talent sur le terrain, charge aux agents de le valoriser de la meilleure manière possible. Normal. Chacun son job.

Il ne faudrait en effet pas oublier que le métier de footballeur est l’exemple type de la carrière courte. Dans le meilleur des cas, et pour les joueurs les plus durables. Les Totti, Zanetti et plus encore les Sir Stanley Matthews sont des exceptions à l’échelle du football dans son ensemble. Elles durent rarement plus de quinze ans. Il est donc capital pour eux, à la fois de tirer le meilleur parti de leur talent, mais aussi de penser à l’après. C’est pour cela qu’aujourd’hui les agents cherchent aussi à valoriser au mieux les joueurs qu’ils ont sous contrat.

N’en faisons pas des oies blanches pour autant, tant ils se gavent au passage, et surtout dans la mesure où certains n’hésitent pas à pousser leurs protégés à faire des choix de carrière hasardeux uniquement basés sur l’aspect financier d’une offre.

Qui peut sérieusement prétendre que Neymar est sportivement satisfait de son choix de carrière ? Non pas que le PSG soit un club sans envergure, loin de là, mais sa politique sportive, ses errements institutionnels, viennent de faire perdre trois années précieuses à un joueur en pleine force de l’âge dans l’optique de prétendre à des trophées, collectifs ou individuels. Quel est le plaisir d’être élu « meilleur joueur UNFP » quand on vise le Ballon d’Or ? Quelle est la joie de s’arrêter en huitième de finale de Ligue des Champions quand on l’a déjà gagnée, plusieurs fois, avec son ancien club ? Objectivement aucune !

L’idée est donc, comme pour l’aspect financier du football dans son ensemble, de conférer une éthique spécifique à leur profession en imposant des règles strictes dans le cadre des mutations de joueurs ou des renouvellements de contrat. Par exemple en étudiant l’idée de limiter les transferts de joueurs ayant encore plus de deux ans de contrat avec leurs clubs actuels. En limitant la valeur de l’indemnité de transfert à la valeur nominale du joueur, calculée selon les paramètres évoqués plus haut, en ne prenant en compte qu’une valeur maximale de contrat de deux ans.

Cela inciterait les agents à ne pas forcément chercher à transférer les joueurs aussi souvent que possible pour se remplir les poches, mais au contraire, à les installer dans des clubs où ils ont le plus de possibilités de se mettre en valeur, et ainsi de voir leur valeur augmenter à l’aune de leurs performances.

En définitive, il serait peut-être temps – comme avant l’arrêt Bosman – de considérer le football comme une activité professionnelle à part entière et de la réguler afin de ne plus voir les dérives de ces dernières années.

Quid de la formation ?

Si, ces jours-ci, Jean-Michel Aulas agace jusqu’à ses propres supporteurs en refusant d’admettre, face au caractère exceptionnel de la situation, que la décision prise par le gouvernement doit être respectée et considérée comme acquise qu’on en soit satisfait ou non, il faut tout de même reconnaître qu’au fil des années, il a magnifiquement bien géré l’évolution de la formation des jeunes joueurs. Ceci à un point tel que de nombreux joueurs sont sortis de son académie pour faire son bonheur et celui d’autres clubs. Karim Benzema pour ne citer que lui, peut s’enorgueillir d’un palmarès magnifique avec le Real Madrid.

En comparaison, et malgré des progrès récents et incontestables en la matière, l’OM fait toujours pâle figure face aux Rhodaniens. Néanmoins, la question est plus profonde que la simple réussite sportive des jeunes en formation. Comme j’en faisais état précédemment, la carrière d’un footballeur est courte, et songer à l’après est indispensable. Mais il ne suffit pas d’amasser de l’argent pour se garantir une après carrière heureuse.

Même si nous sommes nombreux à rêver d’une vie de rentier, vous voyez-vous sincèrement passer vos journées sur votre canapé, regardant la télé et tenter de vous occuper en attendant juste que le temps passe ? En théorie nous serions beaucoup à répondre par l’affirmative, mais d’avoir été enfermés chez nous depuis bientôt deux mois nous pousse peut-être à revoir notre point de vue à ce sujet.

Quand on a rien ou peu à faire entre le lever et le coucher, le temps finit par sembler long, et la tentation de sombrer dans des addictions ou la dépression peut vite apparaître. Sans parler de ceux qui se mettent à dépenser compulsivement parce qu’ils ont manqué de temps pour le faire au cours de leur carrière, et finissent par se retrouver sur la paille et aucune capacité à travailler comme le pékin moyen.

Alors, on m’objectera à raison que beaucoup de clubs refusent aujourd’hui l’accès au monde professionnel à leurs jeunes qui ne parviennent pas à obtenir un diplôme type Bac au cours de leur cursus sport-études, mais cela suffit-il ? Dès lors qu’ils intègrent les équipes de jeunes de grands clubs, les futurs footballeurs se retrouvent dans un monde autarcique, une sorte de monde à la fois dans le monde, mais hors du monde. Ils sont protégés, surveillés, sécurisés… autant de bonnes volontés qui contribuent aussi à les couper du monde réel au moment où justement ils auraient besoin de s’y confronter pour réaliser la chance qu’ils ont.

Là encore, comment faire ? Vaste question à laquelle il est très complexe de répondre. Une piste à étudier serait peut-être de les mettre au contact du monde associatif, au contact de ceux qui ont partagé les mêmes rêves qu’eux, mais à qui le talent ou les réalités de la vie ont barré le chemin.

La situation actuelle nous montre en effet, avec cruauté, que le manque de citoyenneté et de solidarité chez des personnes lambdas peut se révéler d’une gravité extrême. Chez des adolescents ou de jeunes adultes qui peuvent potentiellement devenir des icônes et des exemples pour les générations suivantes, il apparaît de plus en plus essentiel qu’au-delà d’être de bons footballeurs, ils soient des hommes bons.

Un autre axe de développement à envisager serait de créer un système de solidarité du football professionnel vers le monde amateur, mais là encore dans un système global. Par exemple en mettant en place une taxation sur les revenus des droits télévisés de manière à rediriger les montant perçus vers les ligues régionales, lesquelles seraient alors chargées d’attribuer les montants aux clubs formateurs.

Bien sûr, de tels mécanismes existent déjà, mais ils souffrent d’un manque de transparence qui confine à l’artistique : tous les ans, les clubs professionnels versent des montants conséquents à l’intention du monde amateur, mais sans que l’on sache vraiment, quand, comment, et par qui, sont utilisés ces fonds.

Les clubs formateurs sont donc souvent sur la corde raide en matière de finances, et regardent les grands clubs profiter de leur travail sans vraiment en retirer les fruits. Dans le même ordre d’idée, et là encore, même si le système existe déjà, il faudrait renforcer le principe d’indemnisation du club formateur quand un joueur est transféré. Cela permettrait à ces formateurs, d’étoffer leurs moyens de détection, la qualité de leurs installations, de leur travail et ainsi de former plus de joueurs susceptibles d’exploser au plus haut niveau.

D’un point de vue qualitatif, le football professionnel en sortirait grandi : plus de joueurs, à un meilleur niveau, constituant un vivier conséquent garantissant la pérennité sportive des championnats à travers le monde. Qui peut dire, aujourd’hui, combien de joueurs à très fort potentiel, n’ont jamais atteint le niveau qui aurait pu être le leur parce qu’ils n’ont pas été détectés ou parce que les clubs formateurs ont dû faire des choix par manque de moyens financiers ?

Rêvons un peu

Bien sûr, ces propositions ne sont que des théories, plus ou moins réalisables mais à mon sens, elles mériteraient une étude approfondie pour juger de leur intérêt réel afin de contribuer à créer un football plus pérenne.

Il n’en reste pas moins que la réalité risque d’être toute autre. Le football a vu ses difficultés être mises en exergue par la crise sanitaire, et comme tout organisme en péril il va se battre pour sa survie, en tentant coûte que coûte de préserver son mode de fonctionnement, en dépit de toute logique si nécessaire. Ce qui fait qu’on assistera très certainement à la création de cet immondice qu’est la fameuse « Ligue fermée » dont l’idée revient de plus en plus régulièrement.

Certaines réactions de dirigeants du monde professionnel, que ce soit en France ou en Europe sont d’ailleurs symptomatiques de cet état de fait : en Italie, en Espagne ou en Angleterre, trois pays pourtant lourdement touchés par l’épidémie, que ce soit en nombre de cas recensés ou en nombre de décès, les présidents de ligues et de clubs militent pour la reprise des championnats dans les meilleurs délais, quitte à oublier les aspects sanitaires et sociaux du football en jouant dans des stades vides.

Le tout sous la pression de l’UEFA, qui, dans un exemple de cupidité, dont la morgue ne le dispute qu’à l’indécence, tente de faire pression de toute part pour défendre uniquement l’aspect économique du football. Ils en oublient qu’une bonne partie de cette économie vient de ceux qui se pressent dans les stades et cassent leurs voix au rythme des exploits ou des échecs de leur équipe. Et en tout état de cause il ne peut être un beau spectacle s’il doit coûter des vies.

Bref, la situation actuelle est complexe, à tous points de vue, elle met en exergue un football qui a perdu les pédales depuis bien trop longtemps et qui continue à scier la branche sur laquelle il est assis. En espérant que le lit de billets qui se trouve en dessous sera assez épais pour amortir sa chute, et ce, même en sachant qu’il n’y a aucune chance que ce soit le cas. Le football se vit dans l’instant quand on est supporteur, mais il devrait toujours se conjuguer au futur quand on le « fabrique ».

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A propos de Ragnarok


Juriste de raison, confiseur de métier, ancien habitant du bassin parisien repenti en Marseillais pur sucre qui n'a toujours vibré que pour l'OM. Joueur occasionnel au Z5 (option « pieds carrés et contrôles aléatoires » incluse), et désormais fier rédacteur de MassaliaLive !
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