TFC 1-1 OM – C’est pas gagné

Menés au score contre le cours du jeu et réduits à dix après l’exclusion record de Benjamin Mendy, les Marseillais ont su trouver les ressources pour aller arracher le point du nul, bien aidés en cela par des Toulousains qui ont fini le match à neuf.

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Offensivement, le néant, défensivement, Lassana

Avec l’OM, rien ne peut être simple. Pas même une bonne vieille purge made in L1 face à des Toulousains très limités. Pourtant, Michel, malgré son turn-over régulier, avait aligné le même triangle que contre l’OL au milieu, où Lassana Diarra, Barrada et Lucas Silva devaient permettre au club olympien d’avoir la maîtrise sur le jeu face à un TFC dont les deux lignes de quatre à plat laissaient espérer un jeu sexy chocolat. Ou pas.
Coté marseillais, la curiosité se trouvait surtout sur les côtés de la défense, où De Ceglie et Isla remplaçaient Benjamin Mendy et Manquillo. Devant, Ocampos prenait la place de Michy, entouré par N’Koudou et Cabella. Ce dernier a d’ailleurs très rapidement pu faire comprendre à Isla ce que Manquillo devait vivre avec Alessandrini chaque soir de match, ignorant la majorité de ses appels, redoublements et décalages.

Autant le dire d’emblée, la première mi-temps fut immonde. Si le ballon fut clairement marseillais, l’incapacité des joueurs offensifs à apporter le danger, à créer des décalages ou simplement à déséquilibrer le bloc toulousain n’était pas sans rappeler l’équipe de France de l’ère Raymond Domenech. On sentait bien la volonté de construire, de poser le jeu en partant de derrière. Mais sans automatismes, à quoi bon ? Trop de maladresses, d’incompréhensions entre des joueurs qui soit ne jouent pas le même football (Cabella et Isla, Lucas Silva et Ocampos), soit n’ont pas assez de vécu ensemble pour se comprendre (De Ceglie et Nkoudou).

Si les Marseillais ne furent pas mis en danger, ce fut uniquement grâce à l’apport phénoménal de Lassana Diarra. Celui qui s’impose d’ores et déjà comme l’un des tout meilleurs joueurs du championnat à son poste fut tout simplement monstrueux. Constamment bien placé, toujours juste dans ses gestes et précis dans ses interventions, c’est sa présence et elle seule qui a empêché les Toulousains d’avoir de trop nombreuses occasions de contre-attaquer, et qui a permis à l’OM de récupérer le ballon haut.

Le premier acte s’acheva donc sans que les gardiens n’aient eu quoi que ce soit à faire. Encore que ce fut presque trop pour Steve Mandanda, auteur de deux grossières fautes de concentration qui auraient pu coûter cher en début de match.

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Tendre le bâton…

Le début de la seconde mi-temps proposa une physionomie quasiment identique à celle de la première. Les Marseillais mirent le pied sur le ballon, mais leur inconsistance offensive offrit des possibilités de contre-attaque aux Toulousains. Ces derniers parvinrent à inquiéter Mandanda sur les quelques approximations d’un milieu marseillais qui baissa d’un ton dans la foulée de Lassana Diarra. Face à cette baisse d’intensité de celui qui est déjà le chef d’orchestre de son équipe, le bloc marseillais recula et s’exposa. Dès lors, ce qui doit arriver quand une équipe domine tant pendant plus d’une heure de jeu sans réussir à marquer arriva, et Martin Braithwaite profita d’une action confuse pour détourner une frappe d’Adrien Regattin dans les buts marseillais.

Ce fut le point de départ de 15 / 20 minutes folles. Non pas en termes de buts (on est en L1, faut pas pousser), mais de cartons. Ce fut tout d’abord un Benjamin Mendy, quelques secondes après son entrée en jeu à la place d’un de Ceglie très peu convaincant, mis en difficulté par une passe latérale hasardeuse, qui retint Akpa-Akpro en position de dernier défenseur. Rouge le plus rapide pour un joueur entré en jeu à la clé.
Puis, après 5 minutes très pénibles pour les Marseillais (occasions pour Ben Yedder, Braithwaite et Regattin de doubler la mise), les Toulousains décidèrent à leur tour de donner à l’arbitre l’occasion de briller. En trois minutes, Moubandje (deuxième jaune) et Steeve Yago (rouge direct) furent renvoyés au vestiaire. De dix contre onze, les Marseillais passèrent à dix contre neuf. De quoi leur donner du baume au cœur et l’envie de ne pas baisser les bras alors que l’exclusion de Benjamin Mendy quelques minutes auparavant avait ressemblé à un coup de massue.

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… pour concéder le nul

C’est finalement Michy, à qui le Stadium réussit visiblement (doublé la saison dernière), qui parvint à égaliser à la 90e minute. Profitant d’une bonne passe d’un Barrada souvent juste dans ses transmissions, le jeune belge parvint à se retourner et à tromper Goicoechea d’une bonne frappe.
La dernière occasion sera finalement toulousaine, avec un ultime coup franc tiré dans la surface marseillaise.

Vu les conditions de ce match, la facilité serait de considérer ce point comme étant un bon point, révélateur d’une force de caractère fondamentale. Pourtant, alors que les « observateurs du football français » (ceux-là mêmes qui fustigeaient Bielsa et ses méthodes) estiment que l’OM doit, vu son effectif, pouvoir postuler à une place sur le podium, le match d’hier a livré un enseignement auquel beaucoup s’attendaient.
Si un seul joueur au talent et à l’intelligence de jeu supérieurs (Lassana Diarra) peut suffire à court-circuiter une équipe aussi peu ambitieuse et talentueuse que Toulouse pendant 45 minutes ou une heure, marquer des buts en football demande des automatismes, une application et une intelligence qui, pour le moment, sont loin de transparaître dans nos rangs.

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Du passé ne restent que les souvenirs

S’il est clair que, sur le papier, l’Olympique de Marseille possède des joueurs talentueux et individuellement intéressants, le club de Vincent Labrune ne possède pas d’équipe. Comment s’attendre à autre chose vu que le mercato d’été a vu le renouvellement quasi complet de l’effectif et l’arrivée tardive des joueurs et du staff ?

Au coup d’envoi du match, mercredi, seuls Mandanda, N’Koulou et Barrada étaient présents la saison dernière à la même époque. C’est peu. Trop peu pour espérer de la continuité et surtout trop peu pour espérer voir l’OM être compétitif avant quelques semaines, voire quelques mois.
En attendant, et en espérant que Michel saura faire naître rapidement ces automatismes, restent les souvenirs. Des souvenirs d’un jeu offensif chatoyant, où des joueurs en pleine confiance développaient un jeu fait de passes courtes, en peu de touches de balles, et se projetaient vers l’avant avec une envie confinant à l’insouciance. Des souvenirs qui nous voyaient aller mettre 6 pions au Stadium.
Des souvenirs pas si lointains finalement, comme quoi en 6 mois tout peut foutre le camp.

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Article lu 2967 fois, écrit le par Kenshi Cet article a été posté dans Compte-rendu et taggé , , . Sauvegarder le lien.

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