Au terme d’un match sérieux face à une équipe corse peu motivée, sinon pour donner des coups, l’OM l’emporte 3-0 et remporte son premier titre de Champion depuis Deschamps, euh… se qualifie pour la LDC après deux ans d’abscence, euh… termine à une quatrième place honnête, mais décevante.
On a plus d’une fois cru rêver devant le jeu proposé, principalement pendant trois mois d’automne.
On a continué à rêver ensuite en regardant le classement et en espérant que la chute s’enraye, que Lyon cesse de bénéficier de divers miracles, que Paris continue dans le fil de sa médiocre première partie de saison.
Pour ce dernier match, on pouvait encore rêver un peu à une très hypothétique qualification en Ligue des Champions, à condition que Jordan Ayew y mette du sien, que les Monégasques passent à côté de leur match et que l’on ne songe pas trop aux deux tours préliminaires à disputer, dont l’un contre un probable cador européen.
Finalement, avec les potes, on a juste décidé de profiter de la soirée sans réfléchir. Arrivés au stade pleins de Leffe et de Guinness (bon, surtout les autres), on a mis le classement entre parenthèses, on a regardé une dernière fois André Ayew évoluer sur la pelouse du Vélodrome, on a observé avec nostalgie les peut-être ultimes circonvolutions erratiques de Bielsa autour de sa glacière, on a éclaté de joie lors de l’apothéose offerte par Ocampos pour le titre et puis, à la fin, on s’est souvenus que le titre était perdu depuis quelques temps déjà.
Une première période sans trembler
La première action olympienne voit Morel, replacé latéral gauche, conclure une offensive par un centre trop haut pour la tête de Gignac. Plus d’implication que d’habileté, pas spécialement étonnant de la part de Morel. Le début de la partie voit un pressing plutôt désordonné et discontinu des Olympiens, qui créent le trouble dans la défense corse à la moindre accélération.
C’est d’ailleurs Bastia qui se crée la première semi-occasion grâce à une sortie magnifiquement ratée de Mandanda. Au milieu, Payet, notamment, semble un peu confus dans ses interventions commence-t-on à se dire… au moment où il met dans la vent l’ensemble de la défense adverse suite à un dégagement complètement raté et tire au premier poteau pour l’ouverture du score. On joue depuis un quart d’heure.
Comme plus d’une fois dans la saison, l’OM se relâche et Bastia se crée deux petites occasions en deux minutes (20ème, 21ème) : un tir puissant au-dessus du but de Mandanda et un enrhumage magistral de Dja Djédjé. Payet reprend alors la main et adresse un bon centre pour Ayew, dont la tête puissante passe de peu à gauche du but.
À la vingt-quatrième minute, une action splendide entre Payet, Ayew de Dja Djédjé donne le tournis à la défense corse, mais Diakité repousse le centre de ce dernier. L’OM s’enhardit et offre alors plusieurs jolies combinaisons offensives, rapides et précises, quand Imbula ne les ralentit pas. Une faute sur Thauvin vaut un carton à Diakité. Une nouvelle faute, sur Morel, énerve Gignac, qui manque de venir aux mains avec Boudebouz, le futur Olympien dès que José sera revenu.
Peu avant la mi-temps, Morel adresse un tir raté à Leca, plutôt occupé à faire le ménage devant son but, que le virage sud semble confondre avec une déchetterie. Djiku détourne aimablement ce ballon inoffensif dans ses propres buts et l’OM peut rentrer aux vestiaires avec deux buts d’avance.
La mi-temps est consacrée pendant dix minutes à chercher une connexion pour apprendre que Monaco mène 1-0 à Lorient, à assister à la victoire de Luynes au Challenge Orange et à insulter le virage nord, dont les jets de bouteilles sur le but empêchent le match de reprendre. Un groupe de trois CRS et demi se place en bas du virage dans une attitude martiale.
Une deuxième période sans vibrer
Le match reprend avec un quart d’heure de retard. Comme il ne se passe pas grand chose sur le terrain, on regarde les tribunes, où l’on note des banderoles Bielsa, no te vaya (au sud) et Ayew for ever (au nord). Les rares accélérations marseillaises sont toujours dangereuses et Bastia continue à mettre des coups. Nkoulou prend un carton jaune. Cela fait donc 1-1 en cartons, pour seize fautes contre quatre… Oh, Buquet, tu les sors un peu tes biscottes ?
Alessandrini adresse une bonne frappe à Leca, mais celle-ci passe de peu à côté. Thauvin, assez transparent, laisse sa place à Ocampos et Gignac est acclamé lorsqu’il quitte pour toujours la pelouse et laisse sa place à Batshuayi, lequel fait une rentrée quelconque, comme depuis quelques temps. Côté corse, Brandao rentre dans l’indifférence générale, avant Djibril Cissé, qui lui, est acclamé. Le match est relativement terne, sauf autour de la glacière, où le temps est beaucoup plus agité.
Le stade célèbre Ayew et Gignac pour tromper son ennui. Aloé remplace Payet. On s’achemine vers ce score de 2-0, quand Ocampos, à deux minutes de la fin, mystifie quatre joueurs par ses crochets et s’offre un but à la Messi pour clore la saison. Tout un symbole : Ocampos, le seul joueur demandé et obtenu par Bielsa marque le soixante-seizième et dernier but de l’OM cette saison, ce qui permet de terminer avec exactement deux buts par match, un ratio que l’on n’avait pas vu à Marseille depuis 1990. Bielsa exulte sur le bord du terrain. C’est touchant. Gracias, Señor Marcelo Bielsa.
Une troisième période sans André
En fait, on a bien vu Ayew, mais c’était pour lui dire adieu. Une fois le match terminé, la plupart des spectateurs restant dans le stade. Payet reçoit le trophée du meilleur passeur de Ligue 1, puis l’on assiste aux adieux de Fanni, Gignac et Ayew. Une petite rétrospective est montrée sur les écrans géants et les joueurs prononcent quelques mots, Fanni pour dire qu’il ne sait pas parler, Ayew pour dire son amour du club et Gignac, lucide, pour parler d’une relation à la je t’aime, moi non plus, allusion pudique à ses débuts très difficiles à Marseille tant sportivement que sur le plan de ses relations avec le public.
Et superbes tes tableaux de Gauguin ! ^^
😛
Excellent compte-rendu ! 😛