OM-Nice : première victoire à la maison

L’OM n’a pas failli. Les trois défaites contre Nice l’an dernier ne sont plus qu’un mauvais souvenir et pas une malédiction. Après la courte victoire en Bretagne, on a vu une large victoire à la maison avec une équipe affichant de belles intentions, faisant paniquer la défense niçoise par sa vivacité et confirmant ses dispositions collectives.

 

Bon anniversaire

Les Ultras fêtent trente ans de présence au virage sud avec une grande banderole 1984-2014. Ils ont dû oublier d’inviter les spectateurs de Jean Bouin car la tribune reste très clairsemée. Contrairement aux années précédentes, les joueurs décident d’entrer sur le terrain sur la ligne médiane comme des conquérants et non en catimini au poteau de corner comme les années précédentes. Après les progrès entrevus à Guingamp, on se dit que la première victoire à la maison est pour ce soir. Bon, c’est vrai que je triche puisque c’est un compte-rendu écrit, comme souvent, après le match, mais la soirée était placée sous des auspices favorables.

 

Le début du match

Dès le coup d’envoi, donné par Gignac à Payet, l’OM affiche ses intentions offensives. La disposition sur le terrain semble partir sur un 4-2-3-1, la fumée dégagée par les bougies d’anniversaire qui se répand sur toute la pelouse nuisant légèrement à la lecture de la disposition tactique. Au cours des cinq premières minutes, Dja Djédjé s’offre une bonne remise, Imbula part dans une grande chevauchée mais donne mal son ballon, Gignac se retrouve hors-jeu et Thauvin, bien décalé par Ayew, vendange sa première occasion. On se dit que ça ne va peut-être pas faire 4-0, mais que les joueurs bougent bien, que la défense niçoise est dépassée et que ça va bien rentrer à un moment ou à un autre.

Dimitri PAYET

La décision

Au quart d’heure de jeu, nouveau raid impressionnant d’Imbula, qui ne donne toujours pas son ballon. Le premier tir niçois, rendu possible par la désertion par Mendy de son couloir défensif, n’est pas cadré. En revanche, Nkoulou dégage à nouveau une grande sérénité, alors que Romao coulisse pour apporter le nombre en défense. L’OM pousse, les latéraux jouent très haut. Sur une belle action partie d’une brillante talonnade de Gignac, Mendy centre, Diawara contre pour Ayew, qui sert Payet. 1-0. Thauvin rate dans la foulée quelques ballons ou occasions ; Gignac sert bien Ayew, mais celui-ce perd son duel. Ca chauffe dans la défense niçoise, de plus en plus dépassée. Les Olympiens sont les premiers sur la plupart des ballons. On sent une grande détermination de toute l’équipe, comme quand Gignac s’arrache, seul contre trois défenseurs, pour obtenir un corner. On va siffler la mi-temps quand Thauvin, bien servi par Ayew, double la mise. Les Niçois protestent pour une faute d’Imbula au début de l’action.

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La deuxième période

Pendant la mi-temps, les ultras décident de boycotter le challenge Orange et déploient une immense bâche spectaculaire. Au retour des joueurs, ils mettent l’ambiance en agitant des drapeaux individuels. Payet arrive en retard et l’OM joue à dix pendant quelques dizaines de secondes. Nice se montre assez dangereux à la reprise, sans se créer de véritable occasion. Mais après cinq minutes de jeu, Payet, décidément intenable, mène une contre-attaque, relaie avec Thauvin et marque le troisième but d’une belle tête à la Ayew. Il est près d’en ajouter un quatrième sur un magnifique lob des vingt mètres, que Hassen sort.

Le jeu, toujours dominé par l’OM, baisse alors d’intensité, mais la deuxième période reste supérieure à celle offerte par les Olympiens à Guingamp. Quelques joueurs semblent pris de crampes, ce qui ne les empêche pas de multiplier les transversales, souvent bien dosées. Gignac, que l’on avait vu jouer très collectivement, se met en tête de marquer et gâche plusieurs occasions, notamment un improbable duel contre Hassen pourtant en retard. Alessandrini est lui aussi proche de marquer, mais c’est Barrada, dans la minute suivant son entrée en jeu, qui parachève la soirée en marquant le quatrième.

 

Le match vu par la presse

Bielsa a décidé de s’asseoir sur la glacière et de se donner en spectacle après chaque but de son équipe en manifestant une joie rageuse. Une attitude peu digne et incohérente avec le touillage de café de Guingamp.

Bielsa après le premier but de Payet

La tactique de Bielsa inspirée d’Astérix

Ça se passe au cœur de la première période. Voyant une brèche dans l’organisation niçoise, Nkoulou profite du timing pour se jeter vers l’avant, récupérer le ballon, percer à la Imbula et servir Mendy qui centre pour une tête plongeante de Thauvin. Quelques minutes plus tard, c’est Payet qui revient des avant-postes lancé à toute allure, coupe l’action niçoise et donne de loin à Mandanda. Solidarité, attention, opportunisme. Tout le monde défend et tout le monde attaque.

Bielsa

 

Le moment de désespoir du jardinier

Sixième minute. Ouverture en profondeur pour Payet. Elle est trop longue; en désespoir de cause, Payet se jette au moment où le ballon va sortir et arrache un large bandeau de pelouse en taclant. Il faut attendre la mi-temps pour que celui-ci soit remis. Avec quelques autres.

 

L’OM doit-il s’enflammer ?

C’est le titre de l’éditorial d’Hélène Foxonet, qui pense que non. La faiblesse de l’adversaire, tout d’abord, incite à la prudence. L’OM commence sa saison avec un calendrier très confortable et devra se confronter à des adversaires mieux organisés. Le fait aussi que les décisions arbitrales litigieuses n’ont pas été en défaveur des Olympiens vendredi ; l’OM aurait fort bien pu être mené sur pénalty et revenir à la mi-temps avec 1-1. Toutefois, les progrès évidents de l’équipe dans le jeu incitent plutôt à l’optimisme, surtout vu que l’OM ne devra cette année affronter que des équipes françaises. Le jeu vif, varié, fait de passes courtes et de longs ballons, le travail répété à l’évidence de nombreuses fois à l’entraînement qui fait que les joueurs se trouvent et semblent avoir assimilé les changements rapides de configuration tactique, tout cela semble de nature à donner le tournis à plus d’une défense de L1. Un premier doute vient de l’implication extrême que demande le système aux joueurs, qui doivent à la fois rester en permanence très concentrés et beaucoup se dépenser. Comment joueront-ils quand ils auront un creux de forme ? Mais le principal bémol vient de ce que quand, sur quelques mouvements, Nice s’est mis à jouer vite dans les petits espaces, la défense olympienne s’est trouvée prise au piège, un peu comme si l’équipe ne savait pas comment contrer son propre jeu. Cela a, surtout été vrai ce vendredi sur le côté de Dja Djédjé… Mais soyons optimistes. Il reste encore 24h avant la fin du mercato.

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Article lu 4993 fois, écrit le par fourcroy Cet article a été posté dans Compte-rendu et taggé , , , , . Sauvegarder le lien.

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