Quatre matchs, trois entraîneurs et trois défaites. Plus une victoire 6-0, pour ne vraiment rien faire comme les autres. L’OM commence fort la saison.
Après le chaos, la trêve
La trêve internationale ne fera certainement pas de mal aux hommes de Michel. Avec une équipe qui n’est pas encore au complet et qu’il n’a pas recrutée lui-même, des débuts indécis, voire indécents, un collectif en panne malgré quelques talents individuels, quoique mal dégrossis, il y a du pain sur la planche pour le nouvel entraîneur olympien. Avant de parler du match, un mot sur l’essentiel, en tout cas au sens de certains médias : À Guingamp, Michel avait troqué sa veste un peu voyante pour une veste toujours bleue, mais plus foncée, plus discrète et à la coupe plus classique.
Une première période brouillonne
La composition est la même que contre Troyes, la disposition sur le terrain aussi. On joue depuis une soixantaine de secondes quand, suite au deuxième petit pont réussi sur Nkoulou du match, Diarra arrive par-derrière sur Briand et, bien qu’il retienne son geste, fauche l’attaquant breton comme une vulgaire gerbe de luzerne.
Le penalty, mal tiré, est bien arrêté par Mandanda et l’on se dit que la défense marseillaise ayant rempli son quota de bêtises, le match va pouvoir commencer. Et puis, Guingamp n’a toujours pas marqué en L1 de l’année et l’on se souvient qu’après un penalty raté par Batshuayi contre Caen l’an dernier dès la première minute, l’OM avait perdu à domicile (après avoir mené 2 à 0 qui plus est). Bref, Madame Irma et l’Institut Français de Statistiques sont formels : l’OM va gagner.
L’OM a du mal à sortir le ballon et l’EAG occupe bien les couloirs, doublés, gênant la relance marseillaise. Les Olympiens, pourtant, s’appliquent, mais finissent trop souvent par perdre le ballon, obligés par leurs adversaires à prendre des risques.
De leur côté, les Bretons relancent rapidement, perforent le milieu marseillais assez facilement sur de rapides contre-attaques en multipliant les appels concomitants, mais sont maladroits à la finition. Toutefois, l’aile droite marseillaise laisse voir quelques beaux mouvements. Manquillo monte beaucoup pour prendre la profondeur, mais est en général oublié par Alessandrini, qui fait un travail défensif plutôt intéressant, tout en gâchant avec une exaspérante régularité de bons ballons offensifs, à moins que l’approche de la coupe du monde de rugby lui ait fait croire que les drops avaient été adoptés au foot.
Au bout d’un quart d’heure de jeu, l’OM affiche 76% de possession, sans pour autant avoir été spécialement dangereux.
Après cette ouverture volontaire, le match se rééquilibre quelque peu, les velléités de construction se heurtant dans chaque camp à de multiples approximations techniques. Batshuayi s’ouvre le chemin du but entre trois défenseurs à la 36e minute de jeu, mais se heurte au très bon gardien breton, Lössl.
L’EAG a encore quelques petites occasions sur lesquelles Mandanda, qui réalise un bon match, est vigilant. De l’autre côté, Batshuayi se rend disponible, souvent à la limite du hors-jeu, mais ses actions, pour être spectaculaires, ne vont pas au bout.
Derrière, si Diarra, sans rejouer la partition phénoménale de Troyes, a récupéré ses esprits, on retrouve un Nkoulou catastrophique, comme absent, pas toujours rattrapé par Rekik. Les latéraux se portent volontiers vers l’avant, mais les centres de Mendy ne trouvent pas preneur et Manquillo n’aurait vraiment pas dû chambrer ses potes du vestiaire.
Deuxième période : appelez-moi Jésus
Quand le collectif est absent, les Olympiens tentent de faire valoir leurs qualités techniques individuelles et espèrent qu’avec l’aide de Dieu, le ballon finira par rentrer, sauvant le match, le club et le monde.
Le premier quart d’heure de la reprise est vaguement à l’avantage des Guingampais, bien que, moins pressée, la défense olympienne apparaisse plus sereine dans la relance. À l’heure de jeu, Alessandrini décide, après le rugby, d’explorer les ressources du volley-ball et tente de smasher le ballon dans la surface (pas la sienne, c’est déjà ça…). Ce n’est pas du goût de l’arbitre et il récolte un carton jaune. Nkoulou, toujours à la rue, prend aussi le sien sur un tacle où il a un bon métro de retard. L’armoire à cartons commence à se remplir ainsi sérieusement.
Barrada laisse sa place pour Ocampos, on s’y attendait. Suite à un énième centre raté d’Alessandrini, Lemina manifeste son mécontentement. Il reste une vingtaine de minutes à jouer quand Cabella porte, porte, porte son ballon et semble subir une faute juste sous le nez d’Amaury Delerue, qui ne bouge pas. S’ensuivent une glissade de Manquillo, deux contres favorables, un Nkoulou aux fraises et l’ouverture du score par Privat, qui se rattrape de son penalty manqué. Dans la minute qui suit, Batshuayi n’est pas loin d’égaliser en éliminant la moitié de la défense pour perdre son face-à-face avec Lössl.
Cabella est remplacé par Sarr, puis Diarra demande à sortir et c’est Sparagna qui rentre. Encore un bon contre de l’EAG mal conclu et une égalisation d’Alessandrini, justement refusée pour hors-jeu. À une minute de la fin, Mandanda, abandonné par une défense passive, se détend sur une frappe de Bénézet, mais ne peut que la détourner dans ses buts. 2-0. Le Sauveur nous a abandonnés, mais ite missa est.
What next ?
Après la rencontre, Alessandrini, comme Briand, évoquent une certaine réussite bretonne, sans que le premier ne masque les manques de l’équipe olympienne. De son côté, l’entraîneur marseillais rappelle la jeunesse d’une équipe qui, dit-il, n’a « pas compris le jeu ». Il relève quelques occasions et ne doute pas que son équipe ne s’améliore à l’avenir.
Il y a un équivalent du Dr Coué en Espagne ?
Cet OM a certes un potentiel offensif, mais il va falloir faire jouer les joueurs ensemble. Le tacticien Bielsa s’était cassé les dents sur l’incapacité des joueurs à respecter intelligemment ses consignes ; on souhaite bien du plaisir à son successeur. D’autant que, même individuellement, l’équipe n’est pas plus forte. On peut penser que Manquillo vaut mieux que Dja Djédjé et que Diarra vaut mieux que Romao, mais Ayew et Payet n’ont pas été remplacés par des joueurs équivalents.
En parcourant la presse électronique ce matin, on lit qu’Hogan a signé à l’OM. Un pari osé, car on se dit que c’est le genre de gars qui peut coûter quelques penaltys, mais on se dit aussi qu’il va falloir oser aller le chercher, le péno…
Las. C’est un certain Haugan qui a signé et il n’est pas sûr qu’il fasse faire des cauchemars aux puissants attaquants adverses avant quelque temps.
Simple, direct efficace. Du fourcroy dans le texte quoi… 😊
Prends-en de la graine Romain !