CR OM 5-4 Lille : C’est ça l’OM.

Avant-match : L’OM et LOSC arrivent à Tanger avec derrière eux des prestations mitigées durant leurs matches amicaux respectifs. Au coup d’envoi elles présentent un visage relativement attendu. Valbuena, blessé aux côtes la semaine passée, laisse son couloir droit à Amalfitano, entraînant la titularisation de Lucho au milieu de terrain. Du côté lillois, les recrues Basa, Pedretti et Payet sont alignés d’entrée.

Les équipes :

OM : Mandanda – Fanni, M’Bia, Diawara, Morel – Diarra, Cheyrou, Lucho – Amalfitano, Rémy, A.Ayew.

LOSC : Landreau – Debuchy, Basa, Chedjou, Béria – Mavuba, Balmont, Pedretti – Hazard, Sow, Payet.

Conditions de jeu : Il fait chaud à Tanger, dans ce beau stade flambant neuf de 45000 personnes. En pleine préparation physique, on se dit que les joueurs vont souffrir et un match fermé s’annonce. Raté.

Le résumé :

Les marseillais entament très bien la partie. Dès la 2ème minute, un ballon mal renvoyé par la défense lilloise permet à Amalfitano d’envoyer une superbe demi-volée sur le poteau d’un Landreau battu. Dans la continuité Lucho reprend le ballon et oblige ce même Landreau à une belle parade. Sur le corner qui suit, la tête piquée de M’Bia est une nouvelle fois claquée par Landreau. Wahou. En 3 minutes l’OM vient d’effacer les doutes de ses supporters sur sa capacité à se produire des occasions. Pour le moment.
Car les ardeurs marseillaises vont être rapidement douchées. A la 8ème minute, sur un coup-franc concédé par Morel, Hazard trouve Balmont à l’entrée de la surface, dont le tir vient se loger au ras du poteau droit d’un Mandanda qui n’a pas encore touché le ballon.
Les marseillais vont alors accuser le coup pendant de longues minutes, laissant la possession du ballon aux lillois et se contentant de resserrer les lignes et durcir le jeu. Ils vont sortir la tête de l’eau petit à petit, et Rémy, sur un beau centre de Fanni, fait à nouveau briller Landreau sur sa tête plongeante.
La mi-temps est atteinte sur ce score de 1-0 pour les lillois au terme d’une période rythmée et marquée par les arrêts du portier lillois face aux tentatives olympiennes. Le LOSC a marqué sur sa seule occasion, Mandanda n’ayant quasiment pas touché le ballon durant 45 minutes.

A la reprise les marseillais continuent de développer quelques beaux mouvements collectifs mais pêchent encore et toujours dans la conclusion, enchaînant les centres ratés et les frappes à côté.
Et puis tout à coup le trou noir. Les lillois mettent le pied sur le ballon et la main sur le match, dominant aisément les débats au milieu de terrain notamment face à un Diarra que l’on attendait à un tout autre niveau. Et c’est logiquement qu’au terme d’une belle action, Hazard offre, à l’heure de jeu, une amputation rénale à Diawara et le second but à son équipe, d’une frappe entre les jambes de Mandanda (qui n’a toujours pas touché le moindre ballon).
Deschamps décide alors de changer ses plans et envoie sur la pelouse Jordan Ayew et Kaboré à la place d’un Amalfitano qui a fait ce qu’il a pu à un poste qui n’est pas le sien et d’un Cheyrou pas franchement transcendant.
Les marseillais tentent de repartir vers l’avant mais s’empêtrent dans la défense lilloise, sans solution, sans mouvement. Et au moment où on s’y attend le moins, A.Ayew, servi dos au but par Lucho, se retourne et trompe un Landreau pour une fois pas irréprochable. L’espoir renaît côté marseillais. Pendant 30 secondes.
Car sur l’engagement et face à une défense marseillaise apathique, Obraniak sert idéalement Sow dans la profondeur, qui ne se fait pas prier pour convertir le 3ème tir cadré lillois en but. A 20 minutes de la fin l’OM est donc mené 3 buts à 1, et on ne voit pas bien comment ils pourraient revenir dans un match qu’ils ont semble-t-il lâché, mentalement et physiquement.
Et pourtant.
A six minutes de la fin, un gros travail de Jordan Ayew au sein de la défense nordiste permet à Morel de tromper Landreau d’une belle frappe sèche de l’entrée de la surface. Sur l’action qui suit, Lucho dépose un amour de ballon sur la tête de Loïc Rémy. 3-3. L’OM revient de loin.
On se dirige alors vers la séance de tirs au but quand, à la 90ème minute, Chedjou décide de montrer au jeune Ayew ses qualités de judoka. Elles sont indéniables, et le camerounais est récompensé par un carton rouge et un pénalty. On reste en famille et c’est André qui se charge de prendre à contre-pied Landreau pour offrir la victoire à l’OM. Enfin pas tout à fait.
Parce que ce match à décidé de basculer dans la légende, Basa profite d’une nouvelle approximation de la défense marseillaise et d’un Mandanda très en forme niveau sortie fantôme et arrêt des yeux pour remettre les deux équipes à égalité à la 92ème. 4-4, pour ceux du fond qui ne suivent pas.
C’est alors que la partie passe de la légende à l’irréel. On joue la 94ème minute, Jordan se bat, comme d’habitude et cette fois avec le ballon, et rentre en force dans la surface lilloise. Pedretti tend sa jambe puis la retire ; trop tard. Jordan est déjà à terre et l’arbitre désigne à nouveau le point de pénalty. Les lillois sont furieux et Diarra décide, on ne sait pas trop pourquoi, de venir foutre le bordel au milieu de tout ça. Dans la confusion, André ne tremble pas et offre le 5ème but et la victoire finale aux marseillais.

La partie se termine dans un climat tendu qui verra les lillois boycotter la cérémonie finale, désabusés par des décisions arbitrales qu’ils jugent contestables. C’est leur droit, mais se comporter comme les premiers lyonnais venus n’étaient peut-être pas la meilleure image qu’ils pouvaient donner.
Cela n’empêche pas les marseillais de fêter ce Trophée des Champions qu’ils conservent donc, au terme d’un match loin d’être parfait, mais qu’ils auront certainement fait rentrer dans l’histoire du club.

On a aimé :

La qualité de frappe d’Amalfitano

Si il n’a pas semblé très à l’aise à un poste d’ailier droit qu’il n’avait pas occupé depuis de longs mois à Lorient, la recrue Amalfitano a démontré une qualité technique très intéressante, et notamment sur ses frappes au but. Sa demi-volée en début de match était un modèle du genre, tout comme sa tentative déviée au dernier moment en milieu de 1ère période. Face à des défenses regroupées, cette capacité à aligner de l’extérieur de la surface pourrait offrir une solution supplémentaire au secteur offensif marseillais.

Les enchaînements offensifs intéressants

Ou comment apporter la preuve qu’il ne sert à rien de tirer des conclusions des matches amicaux. Quelques jours après des rencontres poussives, l’OM a offert à ses supporters une première période de grande qualité dans l’animation offensive, proposant des enchaînements et des mouvements que l’on n’avait plus vu depuis quelques mois. Il n’aurait finalement manqué que la conclusion, la faute en grande partie à un Landreau longtemps impérial.

L’entrée de J.Ayew

Sur la lancée de sa fin de saison, le jeune frère Ayew a effectué une entrée en jeu de très bonne qualité et qui a fait basculer la rencontre du bon côté. Remplaçant Amalfitano à l’heure de jeu, il décale Morel sur le deuxième but de l’OM et surtout obtient les deux pénaltys en fin de rencontre ! Sa vitesse et sa hargne, lorsqu’elle est concentrée sur le jeu et non les joueurs, font de lui un joker qui pourrait se révéler décisif pour dynamiter des défenses fatiguées en fin de rencontre.

L’interview kamoulox de MLD à la mi-temps

Au départ, quand on l’a vu apparaître à l’image, on a flippé qu’elle fonde sous le soleil marocain. Et quand on l’a entendu on a flippé tout court. Si quelqu’un a compris ce qu’elle a raconté, qu’il se manifeste.

On a pas aimé :

Le secteur défensif.

Alors qu’il devait être la base de l’équipe cette saison, le secteur défensif a montré de très inquiétants signes de fébrilité face aux attaquants lillois. Si Fanni s’en tire (pour une fois) plutôt bien et Morel sauve sa pauvre prestation défensive par son but et une présence offensive intéressante, il y a deux individualités qui ont largement pêché ce soir.
En premier lieu, Souleymane Diawara est apparu totalement à côté de la plaque. Facilement débordé par Hazard sur le second but lillois, il couvre Sow sur le troisième. Il a affiché un lenteur et une lourdeur déjà aperçu la saison dernière et qui ne présage rien de bon pour la saison à venir.
En second lieu Alou Diarra. Recruté pour apporter sa présence au milieu de terrain et soulager Cheyrou et Lucho des tâches défensives, il a été transparent durant 94 minutes. Peu mobile, il a été loin d’être le premier rempart défensif attendu par tous, laissant la défense centrale livrée à elle-même. On espère qu’il va rapidement retrouver son niveau d’il y a deux saisons.

On aimerait bien :

Que Diawara remette ses gants. Il se pourrait, à la vue du match, que toutes ses forces soient restées à l’intérieur.
Que Mandanda remette ses gants. Ce n’est pas évident pour un gardien de ne pas pouvoir toucher le ballon…Comment ça il les a déjà ?

 
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Article lu 1212 fois, écrit le par bibpanda Cet article a été posté dans Compte-rendu. Sauvegarder le lien.

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