Les États-Unis ont conservé ce dimanche leur titre de champions du monde après avoir remporté la finale de la 8e édition de l’épreuve, battant les championnes d’Europe, les Pays-Bas (2-0). Une finale un peu décevante, à l’image du tournoi.
Dimanche 7 juillet – 17 h – Stade de Lyon – 57 900 spectateurs
ÉTATS-UNIS 2 – 0 PAYS-BAS
Voilà, la révolution espérée par beaucoup n’a pas eu lieu. Force est restée au pouvoir en place. Si l’Allemagne restera « à jamais la première » à avoir su enchaîner deux titres mondiaux consécutifs (2003 et 2007), elle n’est plus seule à l’avoir fait. Les États-Unis peuvent désormais s’en prévaloir aussi. J’avais fait part dans mon article de présentation du match de mes craintes de voir une finale au niveau du jeu pratiqué pendant tout ce tournoi par les deux prétendants au titre suprême, à savoir du très moyen, voire du médiocre. On est resté dans le moyen. Pas mauvais, mais pas vraiment bon non plus.
Pourtant dominatrices, les États-Uniennes ont été longtemps mises en échec par des Néerlandaises sans génie (mais où est passée l’équipe de 2017 ?), mais intelligentes, solidaires, et résilientes. Une formation des Pays-Bas qui donnait l’impression de jouer le match nul, espérant des prolongations et peut-être des tirs au but. Si le secteur défensif – milieu de terrain inclus – batave a plutôt bien fonctionné, l’offensif s’est retrouvé à la portion congrue. Un seul tir cadré dans toute la rencontre à la 77e minute, sans danger pour Naeher. Dans ces conditions, les Pays-Bas ne pouvaient pas gagner. Face à cette machine bien organisée, mais limitée dans ses moyens, les États-Unis n’ont pas sorti le match de folie que l’on pouvait (enfin) espérer de leur part. Megan Rapinoe et ses coéquipières ont mis longtemps, très longtemps, à vraiment porter le danger sur le but de Sari Van Veenendaal qui aurait largement mérité le prix FIFA de la joueuse du match. À leur crédit, elles surent faire preuve de patience, et attendre que ça craque dans le camp d’en face. Bien sûr, comme très (trop ?) souvent, il fallut un pénalty à l’heure de jeu pour mettre les États-Unis sur la voie du succès. Un pied un peu haut de Van der Gragt sur une Alex Morgan qui en rajoute un peu (elle avait fait pire en première période avec un plongeon digne de figurer aux J.O.) et l’arbitre française Stéphanie Frappart désigna le point de réparation après consultation de la VAR. Megan Rapinoe, qui en avait déjà transformé deux contre l’Espagne en 8e de finale, ne se fit pas prier (61’, 1-0)…
Le pied trop haut de Van de Gragt sur Morgan est sanctionné d’un jaune et d’un pénalty…
… que Megan Rapinoe transforme, décrochant du même coup le Soulier d’or de la compétition.
La digue ayant craqué, les Pays-Bas prirent vite l’eau, encaissant un second but moins de dix minutes plus tard sur une action personnelle de Rose Lavelle qui put tranquillement s’avancer jusqu’aux seize mètres sans être attaquée, avant de déclencher une frappe du gauche sur laquelle Van Veenendaal ne put rien (69’, 2-0).
Dur, dur, pour Van Veenendaal qui voit une deuxième fois le ballon dans ses filets sur un tir de Rose Lavelle…
Avant ce soudain emballement ? Il avait fallu attendre près d’une demi-heure pour une première occasion des tenantes du titre : une grosse frappe de Ertz suite à un corner, annihilée par une belle parade de Van Veenendaal, bien placée (27’). Puis, une dizaine de minutes plus tard, les États-Unis enchaînèrent trois occasions : un centre de Rapinoe repris de la tête par Mewis que Van Veenendaal dévia légèrement en corner (37’), puis sur un autre centre de la même Rapinoe, Morgan se jeta bien au premier poteau, la gardienne repoussa du pied sur son poteau avant de bloquer le ballon (38’). Enfin un tir très pur de Morgan des 18m sur lequel Van Veenendaal se coucha bien (40’)… Juste avant la pause, un énorme cafouillage porta le feu devant le but de Naehler, mais aucune Néerlandaise ne parvint à loger le ballon au fond de ses cages…
0-0 à la fin d’une première période dominée par les États-Unis, mais assez bien contrôlée par les Pays-Bas au sein desquels Danielle Van de Donk, plus défensive qu’à l’accoutumée, sortait un énorme match.
Après la reprise, peu de faits à noter jusqu’aux deux buts rapprochés… À 2-0 la messe était dite, et sans une incroyable maladresse (et pas mal de suffisance) de Tobin Heath à deux reprises (71’ et 85’), mais aussi d’Alex Morgan (72’ et 83’) ou de Crystal Dunn (75’) – Van Veenendaal s’interposant avec brio devant les deux dernières nommées –, le score aurait pu prendre des proportions énormes et franchement ridicules.
Les États-Unis ont donc conservé leur titre et arriveront à Tokyo l’an prochain pour les Jeux olympiques en ayant fait le plein de confiance, et avec en tête une seule obsession : reprendre « leur dû ». Sans l’Allemagne, tenante du titre, ni la France, il faudra compter une fois de plus sur l’Angleterre, le Japon, la Suède et… les Pays-Bas pour les en priver. Mais ceci est une autre histoire… En attendant, les filles de l’Oncle Sam savourent leur 4e couronne mondiale. Leur victoire en finale ne souffre d’aucune contestation, mais prétendre que le football féminin s’est (re)donné de magnifiques championnes relève du fantasme…
Joueuse FIFA du match : Megan Rapinoe (États-Unis)
Meilleure joueuse sur le terrain : Sari van Veenendaal (Pays-Bas)
Meilleure joueuse états-unienne : Megan Rapinoe
Note pour les États-Unis : 6,5
Meilleure joueuse néerlandaise : Sari van Veenendaal
Note pour les Pays-Bas : 6
Note du match : 6
Les États-Unis sont champions du monde 2019.
Ballon d’or de la compétition : Megan Rapinoe (États-Unis)
Ballon d’argent : Lucy Bronze (Angleterre)
Ballon de bronze : Alex Morgan (États-Unis)
Soulier d’or : Megan Rapinoe
Soulier d’argent : Alex Morgan
Soulier de bronze : Ellen White (Angleterre)
Gant d’or : Sari van Veenendaal (Pays-Bas)
Meilleure jeune : Rose Lavelle (États-Unis)
Prix du Fair-Play : France