Pour fêter Noël, la rédaction d’OMlive a décidé de se faire plaisir en se payant avec une méchanceté gourmande le dernier adversaire de l’OM de l’année, ce club inutile entraîné par un fossoyeur du football, nihiliste du jeu et expert en communication larmoyante et caliméresque. C’est violent, odieux, de mauvais goût, mais ça fait du bien. Joyeux Noël !
René Girard, le fossoyeur
Sa notice sur Wikipedia annonce la couleur : inventeur de la théorie mimétique, Girard est un anthropologue de la violence. Il est également célèbre pour son analyse du mécanisme victimaire et du rôle du bouc émissaire dans les groupes humains. Son interview au Journal du dimanche de 2012 dit à peu près la même chose avec d’autres mots : Girard aime Michel Sardou et les livres qui parlent d’histoires vraies, comme les biographies de flics et de voyous.
Joueur dans une grande équipe de Bordeaux, il se charge avec application du sale boulot. À la manière d’un Domenech (qui l’a viré de la direction des Espoirs, probablement pour contrefaçon bouchère), autre passionné de littérature, il se sert souvent davantage du dessous de sa chaussure que du coup de pied. Inspiré par Clausewitz et sa formule selon laquelle la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens, il semble considérer que le football est la continuation de la guerre par d’autres moyens.
L’entraîneur est dans la ligne du joueur. La force mimétique du désir faisant boule de neige, la violence à son paroxysme aura alors tendance à se focaliser sur une victime arbitraire (Wikipedia). Pour Girard, l’arbitre est souvent le dépositaire idéal du rôle du bouc émissaire. Accordant des buts hors-jeu de quatre mètres à l’adversaire, partisan, curieusement toujours du mauvais côté, l’arbitre est le vecteur d’un complot anti-Girard. Cela lui vaudra quelques suspensions, mais il n’en a cure.
Sur le plan du jeu, il porte depuis toujours le même credo : ne pas distraire le spectateur avec du spectacle. Qu’il gagne ou qu’il perde, on s’emmerde toujours en regardant ses matchs. Il est d’ailleurs le recordman des 1-0 en ligue 1 depuis 2009-2010. On bétonne derrière, on met un petit but à la con et on repart avec le sens du devoir accompli. Pourtant, Girard pourrait être plus populaire ; c’est lui qui fut champion de France avec Montpellier devant le nouveau Paris Qatar Football Club et le dernier à avoir empêché le club que l’on aime détester d’être champion. Le prochain sera Bielsa, bien entendu et plus personne ne parlera de René Girard et de son duo d’alcooliques vindicatifs avec Nicollin (attention, l’image qui suit est interdite aux moins de dix-huit ans).
La vérité Loulou, purée on les a tous niqués !
Les grandes équipes du LOST
On se souvient tous du Lille terne, froid et sans âme alignant des joueurs qui finalement lui ressemblaient bien et symbolisait cet anti-football clamé et assumé, en opposition parfaite au jeu fin et réjouissant de son grand rival, le RC Lens.
En témoigne cet effectif du début des années 90 qui végétait – au mieux – dans le ventre mou de cette Division 1 à vingt clubs et à la dix-huitième place de barragiste (1992/93) :
• Bruno Metsu (entraîneur)
• Nadon, Lauricella (gardiens)
• Tihy, Fichaux, Leclercq, Dieng, Decroix, Rollain, Buisine (défenseurs)
• Frandsen, Friis Hansen, Bray, Fiard, Oleksiak, Sam. N’Diaye (milieux)
• Brisson, Mota, Borges, Assadourian, Nouma (attaquants)
Il y eut également ces joueurs de la seconde partie des 90’s où le LOST descendait en Ligue 2 pour y végéter ensuite un petit moment (trois ans seulement, malheureusement) : Sibierski, Boutoille, Hitoto, Carrez, Dindeleux, Cygan, Fauvergue, Frau, Hampatzoumian, Koot. Y’a pas à dire, ça nous aura tous fait rêver…
En ce qui concerne les entraîneurs, le club nordiste n’est pas en reste. En effet, lors de la première partie des années 90 se sont succédés sur le banc nordiste Jacques Santini, Bruno Metsu, Henryk Kasperczak, Pierre Mankowski, Jean-Michel Cavalli, Hervé Gauthier et Thierry Froger. Rien que du lourd, on vous dit !
Le LOST s’éloigna pourtant de cette tradition de techniciens hors pair qu’il entretenait depuis toujours, un jour sombre de 1998, marquant le début de l’ère Halilhodžić. Cet épisode donna le la du LOST des années suivantes avec une pléiade de vrais entraîneurs de foot (excepté Puel). Puis Lille perdit pied réellement avec Rudy Garcia à l’orée des années 2010 et il fallut toute la patience de Michel Seydoux et tout le savoir-faire de René Girard, pour que le club nordiste renoue enfin avec son héritage d’antijeu étincelant et d’ennui repu, chers au cœur des amateurs de foot ! Cette quête patiente de la perle rare, cet instinct de chasseur face au gibier, ont sans doute permis au LOST de toujours retomber sur ses pattes quitte à ronger son os jusqu’à l’os justement !
Appeau lillois typique et chien de salon lillois (ou pédale wah-wah, et Chi-wah-wah ) :
« Kiki » surnommé ‘la voix de son maître’ par son maître… Réné Girard.
Le dernier fait d’armes du club est d’avoir dégoûté du football l’immense Patrick Kluivert, puisque celui-ci a arrêté sa carrière de joueur à l’issue de son passage dans le Nord (en 2007/08), alors qu’il n’était âgé que de 31 ans !
Toutefois, on ne peut jeter l’opprobre sur l’ensemble des effectifs lillois. Ils ont eu aussi leur lot de bons joueurs, des joueurs de tête autant que de jambes, puisqu’ils ont fait le choix de quitter le Nord pour venir jouer à Marseille…
D’abord cireur de chaussures, Patrick Kluivert gravira tous les échelons du LOST et finira même par cirer le banc !
Les joueurs que l’OM a chipés aux Caniches
Il y eut bien sûr l’illustre Abedi Pelé, papa d’André et Jordan, et numéro dix magique du grand OM des années 90-93. Le Ghanéen arriva à Marseille en 1988, mais Tapie, grand seigneur, le prêtera royalement durant deux saisons à Lille, petit club idéal pour que le joueur s’aguerrisse…
Plus récemment, il y eut aussi l’épisode Thauvin. Comment ne pas revenir sur le rocambolesque feuilleton de l’été 2013 que fut le transfert de Florian Thauvin de Lille vers Marseille ? Alors certes, il nous a coûté 15 M€. Certes, l’ancien Bastiais est encore loin de donner la pleine mesure de son talent, mais que ce fut jouissif de voir Michel Seydoux chouiner comme une midinette éconduite !
En définitive, l’OM a surtout fait une excellente affaire en recrutant Dimitri Payet pour la somme plutôt modique de 10 M€, au vu des services qu’il rend actuellement pour sa seconde saison au club.
Michel qui rit, Michel qui pleure, les deux facettes de la réussite lilloise.
Bon, il faut hélas rappeler que les Lillois nous ont aussi refourgué de la mauvaise came : Miladin Becanovic et Matt Moussilou ne laisseront en effet pas un souvenir impérissable, si ce n’est dans la catégorie des plus gros gags de l’histoire olympienne, en compagnie des Nakata, Pouget, Gimenez, Zubar, Bakayoko et j’en passe.
Un vrai Grand d’Europe !
Assez de vilenies ! Dans un passé récent, Lille n’a bien sûr gagné qu’un seul de ses douze derniers matches à domicile en compétition européenne (victoire contre Copenhague en août 2012). Pour autant, plaçons-nous sur un plan plus large et rendons hommage au LOST, très probablement le club français avec la plus belle histoire en coupe d’Europe. Retenons ainsi leurs six participations en C1 avec à la clé, un magnifique 8e de finale en 2007 et une élimination avec les honneurs contre Manchester United (0-1 ; 1-0). Mais c’est surtout le titre suprême, la coupe… Intertoto, remportée en 2004 contre l’ogre portugais du UD Leiria, qui hisse les nordistes au rang de Grand d’Europe et force le respect. En comparaison, l’OM est presque ridicule avec ses quatre finales européennes et sa ligue des champions remportée en 1993.
C’est sûrement grâce à cette aura internationale que le LOSC a convaincu le nouveau phénomène du football mondial de rejoindre ses rangs. Figure de proue du S.C . Prost Haat, champion de Ligue 4 finlandaise, Priap Hism est convoité de toute part. Ses courses et ses buts font se dresser les foules de tous les stades d’Europe du Nord : onze buts en deux cent soixante-dix-neuf matches… n’en jetez plus !
Le nouveau Messi
Un contrat de quatre ans serait dans les tuyaux, et les caniches lillois pourraient accueillir le joueur dès le Mercato d’hiver pour la modique somme de dix millions d’Euros. Les dirigeants du LOSC ne tarissent pas d’éloges sur ce jeune attaquant de vingt et un ans qu’ils comparent déjà au grand Jezon Boutoille.
Lors d’une interview qu’il a bien voulu accorder à OMlive, Priap ne cachait pas sa joie à l’idée de rejoindre la France : « Appartenir à une équipe du standing de Lens, c’est inespéré pour moi, jamais je n’aurai pensé jouer dans un stade aussi beau que Bollaert, avec une telle ferveur… ‘Allez les sangs et or, vous êtes les plus forts’… vous voyez je connais même l’hymne du club ! ».
Lost in translation
Devant ce malentendu manifeste, nous avions le devoir d’approfondir le sujet et au fil de l’entretien, nous en apprendrons un peu plus. « Le LOSC , ça veut bien dire Lens Olympique Sporting Club n’est-ce pas ? », c’est la mort dans l’âme que nous avons dû ramener le jeune Priap à la réalité. Quelle ne fut pas la surprise du joueur lorsqu’il dissipa ses premiers doutes ! Ses mots terrifiés résonnent encore dans les locaux de la rédaction d’OMlive…
Le joueur était persuadé qu’il serait entraîné par Antoine Kombouaré et pour couronner le tout, le dirigeant lillois présent à cette époque lui aurait assuré l’obtention d’une villa au bord de la Méditerranée, juste en face du stade Pierre Mauroy… L’homme se serait présenté sous le nom de… Gervais Martel. Quelle honte ! Ce procédé est machiavélique !
Après s’être rendu compte de la supercherie, le jeune Priap a souhaité consulter le site officiel du LOSC.
Depuis, et à l’issue d’une grève de la faim de quarante-trois jours, il aurait pris en otage le président de la fédération finlandaise et supplié son club actuel de le garder. Au bord du suicide, il aurait ensuite été hospitalisé sous contrainte dans une clinique psychiatrique, avec le même traitement antidépresseur que René Girard. La médecine moderne semble impuissante face au « mal lillois », qui est déjà qualifié de « fléau de la décennie » par les éminents spécialistes du gazon et Hollywood s’est d’ores et déjà emparé du phénomène…
L’adversaire vu par la rédaction
fourcroy : « Le jeu des Lillois est véritablement quantique, dans le sens où il y a bien de l’énergie quelque part et qu’elle est indivisible sauf par elle-même ou par onze. Elle ne se crée pas, ne se perd pas, elle se transforme évidemment, parfois en tacle en retard, mais jamais en but : c’est ce qu’on appelle la Théorie de la vacuité de Girard. C’est fascinant.»
Jogabonito : « Le plus impressionnant à Lille, c’est cette ambiance incroyable lors des grandes affiches européennes. Surtout par rapport au Vélodrome. C’est bien simple, tu peux tenir une conversation à voix basse sans jamais déranger personne ! Ni être dérangé. Après le boulot c’est vraiment reposant… »
Boodream : « On a volé Thauvin aux Lillois pour quinze millions d’euros. J’comprends que ça les énerve. Ils en espéraient au moins trente, je suppose. Cette saison, nous aussi, ça nous énerve, remarque. Alors, pour me consoler, je consulte le classement de la L1, c’est tout. »
Toti : « Pour moi, Lille, c’est cette réussite insolente : trois championnats remportés en soixante-cinq ans tout de même ! »
Fayçaldinho : « Lille c’est quand même le Barça du Nord ! Tout y est, l’ambiance au stade, le tiki-taka, le soleil, les socio(pathes), des joueurs tous plus incroyables les uns que les autres… Hazard et Gervinho… Et puis, avec Garcia, ils ont un entraîneur audacieux et techniquement très au-dessus de la moyenne. En fait, c’est tellement fort qu’ils ont fait comme l’Ajax des années 70, ils se sont délocalisés pour maximiser les buts, partout ailleurs, mais jamais à Lille… Et les mecs continuent à venir voir les matches. Dingue ça, mais bon je ne peux pas aller au stade alors je suis Lille chaque fois qu’ils sont en déplacement avec leurs succursales : Man City, la Roma, et même avec le Barça des fois…»
Jeanfred : « Les chenils sont magnifiques dans le ch’nord. Ils en ont un boulevard de Tournai à Villeneuve-d’Ascq, pfiou… Cinquante mille places assises, c’est un vrai palace ! Bon, c’est vrai ça sent un peu dans les travées, mais pour qui a le nez creux et le pied agile, ça a du chien ! »
Peezee : « Le LOST est divisible par le premier, l’OM, et par lui-même. Ça fait deux bonnes fuckin’ reasons de perdre pour les Lillois, surtout en fermant les balises Argos HTML dédiées aux caniches… jmho. »
FabMars : « Les Lillois ont raison, le LOSC est un grand club européen. Ils ont même un parking visiteurs, c’est dire ! »
Sillicate : « Marvin Martin est le plus petit dénominateur commun du jeu lillois défini par René Girard. Invisible, insipide, mais hargneux. Bref, soluble dans le gazon… Le plus beau transfert de ces dernières années, surtout en comparaison de celui de Gignac ! »
Boudoum : « On dit bien « voir le LOSC et mourir » ? Eh ben, ce n’est pas pour rien ! Y a qu’à voir le taux de mortalité en Nord-Pas-de-Calais…
Nemenems : « Quand un chien est enragé, il faut le piquer, c’est ce que nous allons faire dimanche au Vélodrome ! »