OM – FC Lorient : Un sentiment d’urgence

L’OM peut, en cas de victoire de Toulouse ce soir face à Angers, débuter le match à Lorient dans la position du dernier non relégable. Une position dramatique pour le club marseillais qui, la saison dernière, était à la même époque en tête du championnat en pratiquant un jeu offensif efficace.

Souvenirs de la saison passée…

On fait le bilan ?

Neuf matchs disputés, deux victoires, deux nuls et cinq défaites. Le bilan a de quoi faire peur, et pour cause, contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas celui de Lorient, mais de l’OM. Chargé de faire passer la pilule du départ de Bielsa, Michel peine sérieusement à convaincre. Même sa communication, domaine dans lequel il semblait exceller, interroge.
Une sortie sur la motivation des joueurs français, sur le fait que certains de ses joueurs semblaient choisir leurs matchs a suscité des questions. Aujourd’hui, l’heure ne semble plus aux calculs. Michel n’a même pas la possibilité de faire tourner son effectif afin de préparer au mieux les échéances à venir en Europa Ligue. L’OM ne peut plus se permettre le luxe de laisser le moindre point de côté.

Les plus ambitieux continuent certes à regarder l’écart qui sépare le club olympien du podium, mais les plus réalistes savent qu’avant d’envisager de combler cet écart de dix points, l’OM doit retrouver un fond de jeu.

Le 4 3 3 mis dans un premier temps en place par l’entraîneur espagnol semble avoir vécu. Ayant intégré le fait que Cabella n’avait rien d’un joueur de côté, Michel a depuis changé son fusil d’épaule et repositionné l’ancien Montpelliérain en numéro 10, devant une paire souvent constituée de Lucas Silva et d’un Lassana Diarra taille patron.

Si la nouvelle animation offensive qui découle de ce repositionnement a laissé entrevoir une vitesse de projection accrue, des combinaisons simplifiées et une relation à construire entre Michy et Cabella, elle n’a pour l’instant rien changé sur le plan comptable, au contraire.

Quelqu’un a vu Dimitri ?

Noyer le poisson

Une situation qui va devoir changer radicalement face à la réalité du classement. Car l’OM n’a plus le temps de se chercher. Après un quart de championnat, le club olympien aurait du mal à prétendre boxer dans la même catégorie que les principaux prétendants au podium que sont Saint-Etienne (seize points en neuf journées, Lyon (seize points en dix journées), voir même Rennes (seize points en neuf journées, comme l’ASSE).

En apparence, l’urgence de la situation se fait moins ressentir que certaines années précédentes. Pour arriver à ce résultat, Labrune a allumé des contre-feux, et Michel démontré tout son savoir-faire dans la communication de crise. Négociations avec les groupes de supporters pour récupérer les abonnements suite aux événements durant OM – OL, déclarations polémiques de Michel sur la mentalité du joueur français, retour de Lassana Diarra en équipe de France, possible titularisation de Diaby, tout a été bon ces dix derniers jours pour ne pas aborder le nœud du problème, la situation sportive de l’OM.

Yé la cache la forêt, là ?

Commencer une série

Car aujourd’hui, démarrer une série de victoire est le seul moyen pour l’OM de pouvoir espérer une deuxième partie de championnat plus réjouissante. Les cinq prochaines rencontres du club marseillais sont autant de victoires impératives pour espérer recoller au wagon de tête et amorcer une dynamique qui permettrait d’entrevoir des lendemains plus réjouissants. Cinq rencontres qui vont voir l’OM affronter Lorient, Lille, Nantes et Nice avant de recevoir Saint-Etienne. Cinq rencontres pendant lesquelles les Marseillais doivent impérativement trouver la continuité qui leur fait si cruellement défaut depuis le début de la saison. Jugez plutôt : l’OM n’a jamais été en mesure d’enchaîner deux succès sur la scène nationale depuis le début de la saison. Une inconstance terrible, que ce soit sur le plan comptable ou pour les supporters.

Cette série doit donc commencer demain, face à un Lorient certes bien plus régulier que nous depuis le début de la saison, mais lourdement affaibli par de nombreuses absences : Waris, Jeannot, Lautoa, Gassama et Abdullah manqueront à l’appel du côté des merlus. Une hécatombe qui doit permettre à l’OM de mettre la main sur un match qui fait suite à la prestation plutôt convaincante face au PSG. Il est désormais temps d’instaurer une certaine forme de continuité, dans les résultats comme évoqué précédemment, mais aussi sur le plan du jeu où les errances et les imprécisions vues ces dernières semaines seront rédhibitoires dans la quête d’une remontée au classement.

Sérieux ? NKoulou – Rolando, encore ?

Abou de patience

Une série qui débutera quoi qu’il arrive sans Abou Diaby. Alors que le club avait une fois de plus communiqué sur la possibilité de le voir revenir à la compétition face à Lorient, il n’en sera finalement rien. Couplet supplémentaire dans ce qui semble être l’arlésienne de cette première partie de championnat, le cas Diaby interroge. A chaque fois que le club émet l’idée qu’il puisse rejouer sous peu, l’information est systématiquement démentie dans les jours qui suivent. Dès lors se posent certaines questions autour du cas Diaby. Vu les difficultés que connaît le joueur pour revenir à la compétition, le problème est-il mental ou physique ? Faut-il vraiment avoir des attentes autour d’un joueur qui ressent des douleurs à chaque fois qu’il s’entraîne avec le groupe ?

Le cas Diaby ne semble de toute façon être qu’un pare-feu supplémentaire pour un club qui préfère voir les supporters s’enquérir de la situation d’un joueur, plutôt que de se pencher sur la situation d’un club qui semble régresser ou au mieux faire du surplace depuis l’arrivée de Labrune à sa tête. Une période pendant laquelle l’OM n’a connu la Ligue des Champions qu’une seule fois. Une anomalie à laquelle on aimerait bien ne pas devoir s’habituer.

Calmement le matin, pas trop vite l’aprèm’