Notre club semble être adepte de l’absurde. Tel Sisyphe dans le Tartare, poussant son rocher, l’OM parvient toujours à atteindre les sommets… pour en redescendre aussitôt. On croyait avoir tout vu, tout connu, mais le club olympien parvient encore à nous surprendre chaque saison, et de plus en plus tôt.
Guère… épais
Tolstoï passerait pour un vulgaire pigiste si un jour une âme charitable se décidait à publier la véritable histoire de l’OM. Un ouvrage en 116 Tomes relatant chaque moment de l’histoire ahurissante de notre club. Plus qu’un roman fleuve, une véritable encyclopédie, à nouveau enrichie cet été grâce à l’incomparable climat qui règne sur la cité phocéenne à cette période de l’année.
Soyons honnêtes. Pour une fois, nos dirigeants ne sont pas totalement fautifs. Quand on confie les clefs de la boutique à un névrosé obsessionnel doublé d’un autiste, on sait que tout peut exploser en un instant. Toutefois, à leur décharge, il était improbable de voir un entraîneur partir à ce stade de la saison… sauf qu’« impossible n’est pas marseillais » comme on dit chez nous.
Bielsa… no se va!
Le gourou est parti et toute la secte a la gueule de bois. Vous connaissez ce mélange d’amertume et de haine ? Celui que l’on ressent quand l’être aimé vous quitte pour une raison indéterminée en brandissant une excuse qui fait même rire le chien ? Le départ d’el loco, c’est un peu le « non » que l’on entend je jour de la cérémonie du mariage tandis que votre dulcinée se barre avec « Ramon », son prof de fitness. Ou bien l’histoire du type qui attend sa femme qui est partie chercher des cigarettes – il y’a cinq ans – et qui a sûrement dû faire un crochet par la boulangerie car elle tarde à revenir.
Surprise sur prise !
Les plaisanteries les plus courtes étant toujours les meilleures, l’OM s’est mis en quête d’un véritable entraîneur. Pourquoi, nous direz-vous ? Si « Franck Passi » n’est pas une raison suffisante à vos yeux, sachez qu’Angers, Guingamp et même les arbitres se moquaient de nous. Etre la risée de la Ligue 1 chaque année, il y en a assez. Preuve s’il en est que M. Laburne a l’humour tenace et qu’il ne doute de rien, des contacts avaient été noués avec Jürgen Klopp. Persuadé d’être piégé par une caméra cachée, celui-ci a accepté de discuter avec les dirigeants. Ce n’est qu’après avoir failli s’étouffer avec son poulet massala qu’il a compris que la proposition était sérieuse. Mais comme il ne se voyait pas entraîner en ligue 2 écossaise, il a poliment refusé.
Après avoir dressé une short list de plusieurs noms (Spalleti, Donadoni, Sampaoli, Fetuccini, Montella et Gorgonzola) ou avoir pensé à René Girard – ceci n’est pas une blague –, la direction a finalement opté pour… « Michel ».
Michel who ?
Le supporter lambda, après avoir eu des étoiles pleins les yeux, se retrouvait soudain avec des points d’interrogation au niveau du nerf optique. Mais qui est ce « Michel » ? Prénom fleurant bon la bière, le jogging en peau de pêche et le tuning, tout le monde en a un dans son entourage. Est-ce le célèbre Michel du « bar des sports », celui dont les analyses footballistiques et les propos racistes teintés d’éthylisme chronique sont d’une finesse sans nom ? Celui qui roule en super cinq avec des jantes en vingt-huit ? C’est un phénomène, mais de là à entraîner l’OM, quand même !… La surprise et l’effroi seront de courte durée car il s’avère qu’un épisode de confession intime se tourne actuellement du côté de Lille. Michel ne sera donc pas disponible.
Une méthode longue, dure et innovante ?
Au fil du temps et des indiscrétions, le portrait du futur entraîneur de l’OM commence à prendre forme.
On apprend que « Michel » est apôtre d’un jeu offensif percutant depuis l’arrière, axé sur la profondeur des déplacements et la dureté des contacts, tout en privilégiant l’esthétique et le plaisir. Dès lors, les visages marseillais se parent d’un sourire mêlant à la fois auto-satisfaction et sous-entendus lubriques.
Que les jeunes éphèbes en rut et les vieux chênes majestueux tempèrent leurs [h]ardeurs, ce n’est pas du tout le « Michel » auquel vous pensez. Pourtant, le départ du coach juste après la campagne d’abonnement, l’exode de la moitié de l’équipe et le niveau de jeu actuel – que l’on peut qualifier de débandade – collent à merveille au concept de base. Sans parler du volet marketing grâce auquel les ventes de maillots auraient véritablement explosé, garnissant ainsi allègrement les bourses de l’actionnaire.
Déçus par le refus de Margarita d’opter pour cette solution mais déterminés à en savoir plus, c’est en nous baladant en quête d’indices que nous avons appris que ce fameux « Michel » est un personnage notoire.
Tu peux préparer le café noir !
Nous savons désormais que son nom se prononce « Mitchel » car il est d’origine espagnole. A ce moment, nos cellules grises et notre sang ne font qu’un tour ! Ça ne fait donc plus aucun doute, il est évident que le prochain entraîneur de L’OM c’est Claude Moine alias… Eddy Mitchell !
Avec lui, pas de Boogie Woogie avant la dernière séance d’entraînement du soir et Perrier couleur menthe à l’eau à la place du champagne en soirée. On a simplement un doute sur sa philosophie offensive, lui, l’interprète du fameux « il ne rentre pas ce soir ». Mais après tout, pourquoi pas, on a déjà eu José Anigo et Bernard Casoni sur le banc de l’OM.
Sur le chemin de la rédaction afin de publier cette info exclusive, nous recevons un coup de fil qui nous laisse sans voix. Le fameux Michel dont toute la presse parle n’est autre que Jose Miguel Gonzàles Martin alias « Michel ».
On l’a appelé ainsi parce que son nom en entier ne rentrait ni sur sa licence de foot, ni sur sa carte d’identité. Souvenez-vous, le fabuleux numéro dix madrilène des années quatre-vingt membre de la « quinta del buitre » avec Butragueño, Sanchis, Martin Vasquez, Pardeza… Toujours pas ?
Un fabuleux meneur de jeu, racé et technique, qui a enchanté le Real pendant près de quinze ans. Un entraîneur de renom également, puisqu’il a déjà entraîné le Real… oui, bon, la Castilla, d’accord. Mais que dire de son CV quand on voit des noms aussi prestiguex : Rallo Vallecano, Getafe, Seville, Olympiacos. Dix ans de carrière, un palmarès aussi long que le bras d’un manchot : trois titres en Grèce ! il semble que nous ayons déniché la perle rare – encore !
Loin de nous l’idée de critiquer un homme dont nous ne savons rien, ou si peu. Et puis côté football, il ne pourra sans doute pas faire pire que ce que nous avons vu depuis le début de saison. Un zéro pointé niveau comptable, un jeu stérile sans imagination, des principes de jeu qui semblent s’être évaporés aussi vite qu’un argentin un soir de défaite. Souhaitons-lui la bienvenue et surtout bon courage.
L’aversaire du jour : Troyes
Concernant l’ESTAC qui, nous vous le rappelons, n’est pas un club de quartier du seizième arrondissement de Marseille, il n’y a pas grand chose à dire. Pour être honnête, le coeur n’y est pas, mais, comme il faut bien justifier son salaire, nous avons tout de même quelques informa-tions à vous livrer.
Le club de l’Aube possède dans ses rangs l’entraîneur qui compte le plus de montées en ligue 1 avec le même club : trois… avec Troyes et également le plus de descentes en ligue 2, trois… avec Troyes. Ce qui laisse à penser qu’en cas de reconversion, le garçon a un brillant avenir dans les ascenseurs… ou dans la philosophie, lui qui déclarait il y a peu à nos confrères de @So foot :« Tu ne peux pas couper le foot en saucisson. »
Quant à sa philosophie de jeu, bien qu’intéressante pour ce qui est du pressing, de la possession de balle et de l’animation offensive, elle reste difficilement applicable. Les joueurs n’étant pas au niveau, jouer à la barcelonaise avec Ayasse, Darbion ou Karaboué, cela demande une foi inébranlable en notre seigneur tout puissant. Donc, comme chaque année, Troyes produira certainement un des plus beaux jeux de Ligue 1, comprendra qu’il faut bétonner pour survivre… mais à la trente-quatrième journée avec douze points au compteur et Furlan battra son record de descentes.
Les Olympiens tenteront d’obtenir dimanche soir leur première victoire de la saison, qui plus est à domicile. A défaut de nous faire rêver, ils ne nous font même plus rire sur le terrain. Pour chasser la morosité ambiante, voici une petite vidéo qui fera sourire les plus nostalgiques, tout en restant dans le thème « Michel ».
Allez l’OM !
C’est sympa.
Merci de ton passage et du soutien 😉
Très bon texte, surtout que je le lis juste APRES le match, donc en état d’euphorie avancée. Allez l’OMichel.
J’étais au stade c’était le feu… Pourvu que ce ne soit pas un feu de paille
Merci la famille 😉
Encore un très bon avant match.