Selon une étude commandée par Winamax et publiée cette semaine, 37 % des parieurs voient l’AS Monaco remporter le championnat, contre 31% pour le club de la capitale et 15% pour Nice. Les sondages ayant parlé, devons-nous pour autant abandonner la lutte et nous résoudre à une défaite olympienne dimanche soir ? Certainement pas, nous avons notre honneur à laver !
Selon la formule consacrée, les joueurs olympiens « ne se prennent pas la tête et prennent les matchs les uns après les autres ». Les supporteurs marseillais ont quant à eux, la mémoire longue.
Si les premiers entendent appliquer en match ce qu’ils ont appris à l’entrainement pour gagner, les seconds veulent oublier le match aller. Pour concilier ces deux objectifs, il faut retenir et appliquer des leçons de ce que l’OM et Monaco ont vécu depuis le début de la saison.
Première manche : les neuf points – pas toujours – gagnants
Avant de recevoir l’OM au match aller, Monaco a gagné neuf de ses matchs de championnat. Pour s’assurer une telle réussite, le club de la principauté a parié sur la stabilité de son staff technique : l’entraîneur Jardim et ses adjoints vivent ainsi leur troisième année sur le rocher.
L’ASM se veut tellement stable et solide qu’à l’issue du départ de son directeur sportif officieux, Luis Campos, il a arraché Antonio Cordon à Villareal, où il travaillait depuis dix-sept ans !
Les monégasque exigeaient de la stabilité partout, sauf dans leur effectif : vingt-six départs, dont quatorze en prêt, treize arrivées dont cinq prêts.
Du reste, ces prêts concernaient surtout de très jeunes joueurs en post-formation. Et à l’exception de Toulalan, tous leurs cadres sont restés. Par conséquent, ces mouvements n’ont pas empêché l’équipe de la Principauté d’être plus efficace que jamais.
« Question : comment appelle-t-on le fait de pratiquer un coït sans consentement, tels ceux commis par l’ASM sur Lille, Rennes (par deux fois), Metz, Montpellier, Moscou, Nancy, Lorient, Marseille, Bastia, Bordeaux ? »
Avant cette quatorzième journée, l’OM était à l’opposé du club monégasque, avec neuf matchs sans victoire pour les Phocéens. L’intersaison fut d’ailleurs chaotique : l’ex-président (alléluia !) dont le nom ne mérite pas d’être rappelé ici s’était donné pour mission de vendre le plus de joueurs possible. Il a ainsi pu se targuer d’obtenir une balance de transfert positive de 57 M€. Soit 65 M€ de vente, pour 8 M€ de dépense. Et quelle dépense : Rémy Cabella !
De plus, pendant les neuf premières journées (tiens, encore un neuf), les joueurs étaient dirigés par un staff à la tête duquel se trouvait un entraîneur adjoint. De son côté, l’équipe médicale n’avait plus de médecin coordinateur à plein temps. Et au sommet de cette pyramide bâtie sur du sable, trônait un directeur sportif plutôt spécialiste de la culture du houblon – et des levures – que de celle de la gagne.
Il n’y avait donc que peu d’espoir d’assister à une victoire olympienne avant la première confrontation de l’année entre les deux clubs…
Deuxième manche : le quatre à la suite !
26 novembre 2016, quatorzième journée de Ligue 1 : AS Monaco-OM.
Rudi Garcia décide ce jour-là d’aligner une défense à cinq avec Diarra placé juste devant. Il espère que cette recette pourra faire face à une attaque exceptionnelle.
Afin que la mayonnaise prenne, le milieu de terrain doit donner un peu de sa personne et ne pas penser uniquement aux clubs auxquels il peut extorquer dix millions d’euros. Pour les cinq défenseurs, il faut penser à couvrir les errements des uns et des autres. Bref, il y a du boulot.
Malheureusement, aucun schéma tactique ne peut rien contre un spécialiste de coup franc en réussite. Et le spécialiste monégasque, Boschilia, montre tout son talent à la vingt-troisième minute…
Un à zéro pour Monaco.
En outre, le coach est dans l’erreur en positionnant sur le flanc gauche Rekik comme troisième axial et Alessandrini en ailier. Le défenseur néerlandais est lent et ne sait pas se positionner, quant au natif de Marseille, il a pour unique qualité de toujours se remettre en question après un mauvais match… Le seul problème étant que son Jiminy Cricket s’appelle Jul.
« Question : lequel de ces deux footballeurs n’est pas ridicule ? » Attention, il y a un piège…
Ainsi, lorsque Bernardo Silva déborde Alessandrini, puis centre alors que Rekik se tient à trois mètres de lui (29e), Valère Germain n’a plus qu’à devancer Fanni pour placer sa tête…
Deux à zéro pour Monaco.
Le troisième but arrive encore de la gauche, dix minutes plus tard : une mauvaise défense de Rekik et un centre monégasque suivi d’une déviation de Falcao. La défense marseillaise n’est plus en place et Germain, en déséquilibre, inscrit un doublé.
Trois à zéro pour Monaco.
Après la mi-temps, l’OM joue mieux. Thauvin est même tout près de marquer, mais manque le cadre de peu. Un autre Olympien a une très grosse occasion de but : Cabella. Las ! Il tue nos espoirs en tirant sur Subasic.
À noter que sa conscience le pousse après le match à se remettre en question en se référant à Jul, qu’il partage avec Alessandrini. Le trio a même poussé la chansonnette sur Périscope… les 2be3 des années 2010 qu’on vous dit !
Par bonheur, le calvaire prend fin à la quatre-vingt-onzième minute : Germain – encore lui ! – tente un lob sur Pelé, qui détourne la balle, mais Carrillo est là et la pousse de la tête dans le but vide…
Et quatre à la suite !
Au stade, certains affirment avoir entendu quelqu’un crier à ce moment-là « Oh OUI ! OUI OUI ! Là je dis OUI ! ».
« Question : quel autre terme que garage à but permet de désigner l’élément situé derrière Yohan Pelé à la suite de son match à Monaco ? »
Troisième manche : le face-à-face
Depuis cette funeste journée du 26 novembre – il faut remonter au 23 janvier 2002 à Lyon pour trouver une défaite par quatre buts d’écart en Ligue 1 ! – l’OM n’a plus perdu en championnat.
Est-ce suffisant pour envisager une victoire ?
Le match a lieu au Vélodrome et cette saison, les Phocéens n’y ont jamais perdu. Mieux, ils n’y ont encaissé qu’un seul but en neuf matchs ! De leur côté, les Monégasques marquent beaucoup moins de buts depuis mi-décembre et viennent de jouer cent-vingt minutes à quatre jours de la revanche du match aller.
« Question : dans quelle émission ai-je porté une cape ? Attention, là aussi il y a un piège… »
Toutefois, les joueurs de Rudy Garcia ne devront pas s’enflammer, l’OM n’ayant reçu, pour l’heure, que deux équipes parmi celles classées au-dessus de la dixième place : Lyon et Bordeaux, pour deux matchs nuls.
De surcroît, Monaco est une machine à buts. Statistiquement parlant, c’est même la meilleure attaque d’Europe avec neuf victoires par plus de trois buts d’écarts en dix-neuf journées. Pire, en quatre matchs*, elle a inscrit plus de buts que l’OM durant toutes ses rencontres de Ligue 1 cette saison (22 buts). Autant dire que peu de monde parie sur Marseille pour ce rendez-vous !
Il ne nous reste donc plus qu’à avoir confiance en Garcia et ses hommes, et espérer que la spirale positive actuelle – trois victoires sur les trois derniers matchs – ainsi que la solidité à domicile permettent à nos Olympiens de réussir un bon résultat dimanche soir.
Allez l’OM !
* ASM (5-0) Bastia, ASM (6-2) Montpelier, Metz (0-7) ASM et ASM (6-0) Nancy…
« Et on se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle émission ! »