Vendredi soir, Marseille accueillera l’équipe d’Angers dans le cadre de la vingt-neuvième journée de Ligue 1. Une rencontre décisive pour la suite de la saison face à un adversaire coriace porté par une excellente dynamique. Comme toujours, l’OM, n’aura qu’un seul choix : celui de vaincre !
Après une victoire probante sur la lanterne rouge du championnat, l’OM est dans l’obligation de confirmer.
D’abord, pour adoucir la légitime amertume ressentie par tous les supporteurs après le fiasco des matchs contre Paris et Monaco, ensuite, parce que le fait d’atteindre la cinquième place du championnat est crucial pour l’avenir du club.
Même si, a priori, le SCO est largement à la portée des Marseillais, sous-estimer son potentiel serait une grosse erreur.
Angers ou l’éloge de la stabilité
Le Sporting Club de l’Ouest Angers termine actuellement une seconde saison parmi l’élite. Un exercice plutôt réussi pour les troupes ligériennes.
En effet, contrairement à de nombreuses équipes qui s’effondrent après une année euphorique suivant une accession en Ligue 1, le SCO ne jouera pas le maintien en dépit d’inévitables contre-performances liées à la taille réduite de son effectif.
Forts de quatre succès consécutifs, les Scoïstes regardent désormais vers le haut du classement et déjouent même les plus récents pronostics.
Pour obtenir de tels résultats, le modeste Sporting de la capitale du Maine-et-Loire mise plutôt sur une gestion intelligente que sur de gros moyens.
Pour preuve, le plus petit budget de L1 – avec 25 millions d’euros pour la saison en cours – compose son groupe avec des joueurs en fin de contrat (Cissokho), des retours de prêt (Pépé) ou encore des valeurs sûres de Ligue 2 (Santamaria, Diehdou, Ekambi).
Des footballeurs à faible coût, présentant néanmoins une indéniable valeur sportive.
En outre, le club angevin a réussi à conserver son meilleur élément de la saison dernière malgré de nombreuses convoitises : l’excellent Cheick N’Doye.
Par conséquent, il poursuit son aventure au SCO sous les ordres de son entraîneur, Stéphane Moulin, lui-même en poste depuis 2011. Un record de longévité, gage de confiance envers un travail sérieux, discret et qui porte aujourd’hui ses fruits.
Ce cocktail de bon sens a permis à l’équipe de développer un jeu collectif convaincant qui se traduit par un honorable classement. Angers pointe ainsi à la dixième place et s’apprête à se rendre au Vélodrome avec un baromètre de confiance au beau fixe.
De fait, à l’instar du vin produit dans la région, le football angevin fait dans la discrétion, mais jouit d’une incontestable qualité. Mieux, de par sa régularité et sa solidité, le SCO s’impose peu à peu dans le paysage de la Ligue 1.
Qui plus est, la sagesse invite à se méfier du premier club du regretté Raymond Kopa…
L’OM ou l’équation physique
Contrairement à son prochain adversaire, et malgré d’un budget quatre fois supérieur (environ cent millions d’euros), Marseille connaît des turbulences structurelles et récurrentes depuis de trop nombreuses années.
À titre d’exemple, alors qu’Angers n’a connu que deux entraîneurs au cours des onze dernières années, l’OM a vu défiler sur son banc de touche pas moins de dix techniciens sur la même période !
Aujourd’hui, nonobstant le gouffre financier qui les sépare, les deux équipes jouent dans la même catégorie puisqu’au classement, les sudistes ne précèdent les Angevins que de six points…
Cette proximité a de quoi étonner. Elle s’explique pourtant par l’évolution administrative et logistique du club phocéen depuis son rachat au mois d’octobre. Des changements qui pèsent également au plan sportif, sans forcément occulter des carences évidentes.
Dans l’effectif d’abord, où après avoir loué le mercato olympien, la presse s’est empressée de revoir son jugement après les revers subis face à Paris et à Monaco.
Puis dans la communication elle-même qui a sans doute péché par manque d’expérience avant le choc OM-PSG, alors qu’elle éblouissait jusque là.
Les fans marseillais s’étaient d’ailleurs bien rendu compte de la faiblesse défensive de leur équipe de cœur. Pour autant, le fait que ce secteur de jeu ne se soit pas véritablement enrichi n’explique pas en totalité l’humiliation du Vélodrome contre Paris ni les quatre buts encaissés contre Monaco.
En qualité de supporteur, j’avoue ainsi avoir du mal à croire au manque d’envie et de combativité des joueurs sur ces matchs ô combien importants.
Si tel était le cas, la majorité de l’équipe ne mériterait pas de porter les couleurs marseillaises… Quand la technique n’est pas l’atout majeur d’un groupe, restent le mental et le physique !
Or, la forme physique des Olympiens pose sérieusement question. L’équipe ne dispute pas un nombre significatif de matchs et pourtant, l’apathie coupable des joueurs semble inexplicablement liée à un état de fatigue conséquent.
De même, la simultanéité des blessures au sein de l’effectif surprend.
Cette dérive coïncide malheureusement avec l’arrivée de Frank Le Gall et de Paolo Rongoni, un préparateur physique controversé en Italie (notamment à la Roma et à la Lazio, deux clubs marqués par les blessures musculaires à répétition des joueurs les plus robustes).
Évidemment, il ne s’agit que d’une simple supposition, mais si l’on ajoute cette éventualité aux défaillances défensives et aux errements tactiques, le résultat obtenu de ce terrible OM-PSG paraît plus compréhensible.
Quoi qu’il en soit, l’Olympique de Marseille et Rudi Garcia n’ont désormais qu’une seule obligation : réussir la fin de saison !
La victoire ou l’accomplissement du destin
Être la risée footballistique du continent européen quand on a pour soi le soutien des meilleurs supporteurs et le plus prestigieux palmarès du foot français constitue une véritable infamie !
Du reste, et en dépit de ses récentes erreurs de communication, Jacques-Henri Eyraud a parfaitement compris ce qu’était l’OM et ce qu’attendaient les amoureux de l’institution marseillaise en exhibant le trophée suprême obtenu en 1993 au moment de faire la connaissance de ses joueurs.
L’OM est plus qu’un club ou qu’un nom. C’est un art de vivre, une identité, une culture, une tradition d’excellence et une partie de l’histoire du sport !
Tout passera par un état d’esprit irréprochable, une réelle cohérence collective et des résultats dignes d’un club conquérant.
Et tout commence dès vendredi, car pour attirer de grands joueurs cet été, une qualification en Europa League ne suffira pas.
L’équipe devra se forger une âme et un fort caractère, faire honneur au blason de l’Olympique de Marseille et répondre à la ferveur des tribunes par l’abnégation sur le terrain.
Elle devra enfin, et surtout, raviver la flamme qui brûle dès la naissance dans les cœurs olympiens et brille en forme d’étoile sur tous les maillots depuis une certaine finale munichoise…
ALLEZ L’OM !