Mes aïeux, que la semaine écoulée fut improbable. Évènements rares de gravité et de ridicule, comme seule la Ligue 1 semble être capable d’en offrir. On savait que le retour des supporters dans les stades ne se ferait pas sans heurts. Après un an et demi d’absence, qui aurait pu imaginer qu’il en fut autrement.
Mais, pour une fois, si souvent décriés (à tort ou à raison, parce que nous ne sommes pas des enfants de coeur non plus, n’abusons rien) les supporters marseillais sont à citer en exemple. Là ou les Pailladins et les Azuréens ont décidé d’uriner sur toute forme d’honneur en s’en prenant physiquement aux joueurs olympiens, nos tribunes ont su s’élever au dessus des bassesses pour encourager un joueur bordelais qui faisait un malaise sur notre pelouse… on ne vit vraiment pas dans le même monde. Et c’est tant mieux !
Derby sur derby !
Alors que d’autres, plus haut sur le Rhône, démarrent leur saison avec des adversaires que l’on pourrait qualifier de neutres et accessibles, mais trouvent quand même le moyen de se vautrer lamentablement, nous avons dû démarrer avec un enchaînement de matches chauds, empreints de rivalités plus ou moins exacerbées. Entre les derbies sudistes et les rivalités ancestrales, rien ne nous aura été épargné pour ce début de saison. Après tout, il faut bien se jauger, comme on dit…
Photo AFP/Pascal GUYOT
Tout avait plutôt bien commencé face à Montpellier, même si l’on entrevoyait déjà les problématiques du jeu déséquilibré prôné par Jorge Sampaoli : tant que l’on est capable de marquer un but de plus que l’adversaire, tout va bien. Des matchs spectaculaires, à rebondissements, avec en plus cette petite touche typiquement « OM » qui veut que l’on sache se mettre en danger de manière un peu ridicule alors que l’on a la situation en main !
Parfois ça passe, parfois on limite la casse, et parfois ça se termine avec des prises de catch au niveau du poteau de corner… Alors que l’OM était mené à un quart d’heure de la fin… Allez comprendre !
Bref, on a démarré sur les chapeaux de roues émotionnellement parlant, mais niveau comptable, pour l’instant, c’est mitigé ! Voyez plutôt : une victoire, un nul et une pochette surprise de la LFP que l’on ne pourra ouvrir que le 8 septembre, version « Football Français » de la physique quantique. L’OM, bien aidé par la bêtise d’une partie du public niçois, a inventé le Match de Schrodïnger* !
Sortir l’ASSE pour éviter le flop !
Voici donc l’OM nanti d’un match en retard bien que celui-ci ait été joué au trois-quarts, et dont le résultat s’assimile à une partie de roulette (russe) tant les décisions de la LFP ont la fâcheuse tendance à ne connaître aucune logique au regard des situations qu’elles prétendent analyser.
J’ajouterai, chose assez rare pour le souligner, que Daniel Riolo, consultant RMC dont les accointances pour le club de la capitale ne sont plus à démontrer et qui a le don, malgré une connaissance certaine du football, à hérisser des poils sur la Canebière, à insisté sur un point qui pourrait bien peser lourd dans la balance : Vincent Labrune, ancien champion local de billard, est désormais président de la LFP.
Son courage légendaire face aux crises pourrait bien nous valoir une décision plus défavorable qu’attendue le 8 septembre prochain par simple couardise de ce dernier qui cherchera à éviter qu’on lui reproche sa « proximité » avec l’OM !
Mais basta ! On a notre destin en main, le passé est passé, et seuls quelques points de suspensions subsistent ! Considérons que le duel face à Nice est perdu, et allons de l’avant ! Servons nous de la colère et de la déception pour fesser comme il se doit les Foréziens, qui sont sans aucun doute ceux avec lesquels nous entretenons la rivalité la plus traditionnelle.
OM-ASSE 2020-21 (Photo – Icon Sport)
Comme un signal qu’il est parfois bon de ne pas trop s’accrocher à certaines habitudes, les Stéphanois ont réussi la saison passée, ce qu’ils n’avaient plus réussi depuis plus de 40 ans : nous battre au Vélodrome ! Mais comme nous ne sommes pas des Bordelais, gardant ce genre de statistiques en ultime rustine d’un édifice en décrépitude, on s’en carre !
Pas question de ruminer là dessus ou de s’en morfondre ! On monte sur le terrain, et on les gifle !
(NB : bien que certains cuistres qui ont étonnamment appris à lever le bras pour jeter des projectiles en plus de le faire pour « saluer » aient eu une idée très basique de la notion de gifle, il est ici question de gifle allégorique, on ne tape pas les gens, c’est pas bien !)
À cet effet, dans la mesure ou aucun de nos joueurs n’a encore vu de sanction prononcée à son encontre, profitons d’avoir nos forces vives sur le terrain pour faire un résultat digne du Vélodrome bouillant aperçu face à Bordeaux ! Méritons ces supporters exceptionnels qui ont attendu si longtemps : gagnons !
Parce qu’après, il est à prévoir que certains de nos joueurs, et pas des moindres, ne revoient pas le pré de sitôt ! Payet, Alvaro, Guendouzi sont particulièrement sous les feux de la commission de discipline, et nul doute que le délicieux président niçois ne se privera pas de les charger comme il l’a déjà fait avec tant d’élégance depuis dimanche dernier…
Nous qui nous réjouissions du retour de Milik pour profiter des galettes du trio De La Fuente, Payet, Under, allons probablement devoir attendre. Alors ne ratons pas une occasion : que notre maître à jouer sorte un beau match, qu’il fasse mal aux Stéphanois !
Petit point tactique : même si l’équipe actuelle possède un fond de jeu et une activité que l’on hésitera pas à qualifier de plaisants, il serait utile que Jorge Sampaoli se penche sur ce qui nous met en difficulté depuis le début de la saison. Certes le jeu est propre et agréable, mais il n’y a personne pour finir les actions !
Nous jouons sans numéro 9, sans point de fixation qui rende les débordements, les dédoublements, les redoublements de passes, intéressants et utiles ! Personne pour créer cette verticalité devant le but et bonifier les multiples offrandes.
Dans ce contexte, beaucoup d’efforts sont faits dans le vide, et minimisent par le score la qualité intrinsèque de cette équipe. C’est dommage au tableau d’affichage et dommage au classement.
Espérons une variation face à une équipe stéphanoise, qui, comme à son habitude, risque de s’arc bouter dans ses trente mètres en attendant l’occasion de porter le contre assassin qui viendra saper tout le travail entrepris !
Cry me a Rivère !
Comment ne pas terminer sur celui que j’ai évoqué un peu plus haut ! Après une année à, comme vous tous, me désespérer, presque me désintéresser de regarder des matchs sans saveur car sans supporters, j’ai été abattu par le spectacle de dimanche soir.
Certes, nous savons tous qu’au sein des tribunes (et ne nous cachons pas, nous ne faisons pas exception à la règle) il y a des brebis galeuses, des imbéciles, pour qui le football est secondaire, et que seul compte le déversoir de haine disponible ! Mais quand-même…
Mais plus que l’attitude minable des décérébrés du projectile aux accointances politiques nauséabondes, c’est l’attitude des officiels, et des politiques niçois qui me révulse ! Plutôt que de sanctionner sans réserve les actes de ces pseudos supporters, c’est tout juste s’ils ne les ont pas absouts, voire félicités.
On sait depuis longtemps que la Tribune Sud niçoise nourrit un lien malsain avec les têtes d’affiches politiques locales. Mais dimanche soir nous avons assisté en direct à l’entrée en fanfare de la politique sur un terrain de football, avec tous les relents vomitifs que cela pouvait avoir. Le panier de crabes électoraliste niçois a voulu imposer sa loi à celles du sport, et je ne peux que me féliciter de l’inflexibilité des dirigeants olympiens. Les remercier d’avoir résisté à ces pressions qui n’ont rien à faire dans une compétition sportive.
Cependant, cette histoire à fait le tour des médias, et ne s’arrêtera pas à la rivalité entre deux clubs, et dans une Ligue 1 déjà exsangue d’argent et de reconnaissance, le précédent créé par Jean Pierre Rivère, le Préfet des Alpes Maritimes, et Christian Estrosi, qui ont voulu imposer à la LFP leur décision, m’inquiète quant à l’avenir de notre championnat, duquel j’aime bien me moquer, comme beaucoup, mais qui me manquerait vraiment s’il allait au delà des errements qui sont déjà les siens !
Alors, pour tout cela, honte à vous qui avez récupéré une situation ubuesque et dangereuse pour servir vos ambitions. Honte à vous qui avez nié la réalité, honte à vous qui avez toléré la violence, honte à vous qui avez accepté que dans une enceinte sportive, le sport devienne anecdotique !
Allez l’OM, que l’on montre, sur le terrain quelles sont nos valeurs, et que dans nos tribunes, on s’élève au dessus de cette chienlit pour montrer un spectacle digne de ce que l’âme d’un supporters, son club chevillé au corps, est en droit d’attendre !
* Schrodïnger et le fameux chat