Rien de tel qu’un déplacement dans la ville rose, connue aussi pour ses violettes, pour apprécier les merveilles du printemps ! Le club hôte s’est aussi doté d’un entraîneur au langage fleuri. Il n’en fallait pas plus pour promouvoir judicieusement la richesse horticole de la région. La qualité de la pelouse devrait également être au rendez-vous dimanche prochain. Côté football, espérons simplement que le spectacle sera plus convaincant que les dernières sorties marseillaises face à Lille ou Dijon…
Pot-pourri
La saison dernière, Toulouse a joué pendant des mois avec les nerfs de ses supporteurs. En position presque systématique de relégable, le club n’a sauvé sa peau que lors de la dernière journée de championnat !
Un exploit inédit pour un club qui comptait dix points de retards sur le premier relégable à dix journées de la fin et une « remontada » inespérée concoctée par un inénarrable entraîneur : Pascal Dupraz.
Celui-ci émergeait alors juste à temps de sa torpeur savoyarde pour traverser la France dans le but de maintenir le TFC en Ligue 1 et voir couler l’ETG… La « France du football » pouvait désormais profiter des envolées lyriques du personnage.
Or, la dernière en date semble tout droit sortie de la plume d’un journaliste sportif parisien (avec un brin de surenchère dans le trivial pour se distinguer un minimum du vulgum pecus) :
« Ce qui est dommage, c’est qu’il y ait des personnes qui puissent encore s’enorgueillir de la défaite de Paris.
Mais encore une fois, c’est typiquement français comme comportement. (Il souffle) Vraiment un pays de merde… Franchement, on se réjouit du malheur des uns et des autres.
J’ai du mal à piger, même si le prétexte est qu’on est supporteur d’un club plutôt que d’un autre. Sauf que là, le PSG défendait les couleurs de l’Hexagone.
Quand Paris perd, on est tous ridicules sur le coup ».
Non seulement il reprend très opportunément l’expression de Zlatan Ibrahimović [« pays de merde », NDLR] mais en plus il ne comprend pas, ou feint d’ignorer, que l’arrogance manifestée par les Parisiens lors de leurs victoires face à Barcelone au match aller puis face à l’OM en championnat, a engendré le mépris lorsque la situation s’est retournée !
Si le PSG, les journalistes et les supporteurs franciliens avaient fait preuve de plus de modestie, beaucoup de personnes auraient modéré leurs propos suite à la débâcle subie. Et quand Paris perd, Monsieur Dupraz, je ne me sens pas ridicule ! Au contraire, je m’en félicite en pensant que l’argent et l’orgueil ne génèrent ni victoires ni légendes !
Bref…
Le trublion du « Téfécé » ne manque jamais de sel devant la presse. Une technique comme une autre pour faire du bruit d’un côté et de l’autre, passer sous silence les prestations médiocre de son équipe qui végète dans le ventre mou du classement…
Porté par de bons joueurs (Laffont, Braithwaite, Delort), le club devrait cependant se maintenir en Ligue 1 sans connaître le stress de l’an dernier. D’autant plus que l’entraîneur des Violets est toujours capable de galvaniser ses troupes, quitte à promettre un improbable cadeau aux supporteurs pour les quatre-vingt ans du TFC…
Ça ne dure pas, mais c’est ponctuellement efficace. Les victoires toulousaines contre Paris et Monaco en début de saison en attestent.
Par conséquent, l’OM devra rester sur ses gardes afin d’empêcher le TFC de réaliser un nouveau coup d’éclat et son aboyeur officiel, de se fendre d’un énième coup de gueule…
Éclosion tardive
Sur les bords de la Méditerranée, les prémices d’un printemps radieux se manifestent.
Avec un calendrier favorable à l’émergence d’un renouveau, les prévisions sont au beau fixe et quelques coups de froid aussi soudains que furtifs n’affecteront pas l’abondante floraison de victoires que tous attendent.
Il faudra toutefois plus qu’une simple conjoncture pour que l’OM termine sereinement sa saison. Ainsi, les vieilles habitudes ont laissé place à un mode de fonctionnement qui s’apparente enfin à celui d’un véritable club de football.
Pendant une très longue période, les dirigeants olympiens n’anticipaient pas la saison suivante de manière ordonnée et cohérente…
Depuis la reprise du club, l’entité OM dans son ensemble travaille collectivement et sans relâche pour dessiner les contours de la future équipe, comme le prouve la récente visite de Jacques-Henri Eyraud et Andoni Zubizarreta au FC Barcelone.
Il s’agit d’une véritable révolution !
C’est rassurant de savoir son club entre de bonnes mains.
Pour autant, la priorité actuelle est de consolider la cinquième place de Ligue 1 afin de fouler les pelouses européennes dès la saison prochaine et éventuellement, de favoriser certaines négociations lors du futur mercato estival.
De fait, une victoire à Toulouse devient pratiquement vitale.
Pour atteindre cet objectif, les prestations olympiennes à l’extérieur doivent être bien meilleures que ce à quoi Marseille nous a habitués (face à Lille notamment). « Dignes d’une équipe de Ligue 1 » constituerait un minimum syndical…
Sur ses cinq derniers déplacements, l’équipe phocéenne n’a récolté que quatre petits points. Un bilan, très insuffisant compte tenu du classement des équipes adverses ayant accueilli l’OM ! Quant au dernier match à domicile contre Dijon, aucun supporteur n’imaginait un score nul au coup de sifflet final…
Avec cette contre-performance, l’OM a donc perdu tout espoir de dépasser Lyon et de s’octroyer la quatrième place. Raison de plus pour battre le TFC et assurer le cinquième rang !
Les retours de Bafétimbi Gomis et Patrice Evra dans le groupe pourront peut-être avoir une influence positive sur la mentalité collective, néanmoins tous les joueurs devront se montrer sous leur meilleur jour.
Bouquet final
Pour devenir une équipe respectée et respectable, vaincre régulièrement l’extérieur est primordial. Ça tombe sous le sens, néanmoins il est bon de rappeler que l’Olympique de Marseille est en pleine reconstruction et que tout est plus difficile qu’à l’accoutumée.
Du reste, l’avenir du projet de Frank McCourt dépend indirectement des résultats de la saison en cours.
Avec les changements qui se profilent à l’horizon, beaucoup espèrent voir le club sudiste renouer avec son histoire. Or, si le cap est fixé, la route sera longue et jalonnée d’étapes dangereuses comme celle de dimanche.
D’un autre côté, si Toulouse est terre de rugby, la passion du foot trouve tout son sens à Marseille…
Pour les plus affamés, il faudra ensuite rebâtir la maison OM et devancer le PSG. Exagération marseillaise ? Pas sûr au regard de la panique généralisée qui semble s’être saisie du club parisien…
Rêver est par ailleurs le propre de tout fanatique d’un club de football. Ce qui différencie les supporteurs marseillais des autres, c’est qu’eux ne « rêvent pas plus grand ». Ils sont plus grands. Nous sommes plus grands !
Voilà pour les mots.
Pour les actes, place aux joueurs de Rudi Garcia. Ils ont beaucoup à se faire pardonner, mais pourront compter sur leurs fans. Comme toujours…
Allez l’OM !
Bravo, bel article qui montre bien le caractère insupportable du foot de comptoir incarné par Pascal D.