J 18 | FC Lyon-OM : à armes égales ?

L’OM se déplace dimanche au Parc OL pour ce qui s’apparente à un tournant de la saison. Une aubaine, car l’actuelle dynamique du club olympien laisse entrevoir une possible victoire qui le placerait idéalement dans la course au podium. Cela étant, prenons garde aux éléments extérieurs qui pourraient influer négativement sur le cours du match…

L’art bitraire¹

Confucius a dit, « une injustice n’est rien, si on parvient à l’oublier » ; les Marseillais lui répondraient volontiers que ce n’est pas faute d’essayer…

L’arbitrage français n’est certes pas reconnu comme un modèle sur le plan international – comme en atteste l’absence d’arbitres tricolores lors des compétitions européennes et internationales – mais depuis quelques années, on peut dire qu’on frôle la perfection en matière d’incompétence.

Depuis le début de la saison 2017-2018, il ne se passe pas une semaine sans que le résultat d’un match ne soit faussé par des erreurs de jugement, parfois abracadabrantesques : penaltys imaginaires, attentats non sifflés (même avec les deux pieds décollés du sol), buts validés avec hors-jeu d’un mètre ou annulés alors que le buteur était en position licite, arrêts de jeu interminables, expulsions non motivées…

Pascal Garibian, le Michaël Youn de l’arbitrage français.

Le célèbre adage « sur une saison ça s’équilibre » ne suffit plus à calmer les esprits de tous ceux qui se sentent spoliés chaque semaine et qui voient tous les efforts produits sur le terrain anéantis au détour d’un coup de sifflet.

Les Marseillais, célèbres pour leur identité forte et leur ferveur, sont souvent moqués dans l’hexagone pour leur tendance – supposée – à voir des complots partout et à crier à l’injustice. Certes, mais pour reprendre une formule devenue courante, quand on veut tuer son chien, ne dit-on pas qu’il a la rage ?

Lorsqu’un événement se produit une fois, on peut parler de coïncidence. Quand il devient récurrent, il n’y a plus de place pour le hasard !

Le match de Coupe de la Ligue contre Rennes en est l’illustration parfaite, puisqu’il rassemble à lui seul toutes les erreurs d’arbitrage connues ainsi que deux autres, encore inédites : un carton jaune sur un tacle valable, alors que l’arbitre laisse lui-même l’action se poursuivre, et un but accordé sur un tir renvoyé à l’extérieur des buts par la barre transversale, puis annulé quelques minutes plus tard avec l’aide probable de la vidéo, dont l’utilisation était jusqu’alors prohibée !

Quand une équipe a autant de décisions en sa défaveur, qu’elle ne voit pas la couleur d’un penalty pendant dix mois et qu’elle perd des matchs qu’elle devrait gagner, elle est en droit de se sentir lésée !

Certains esprits chagrins prendront en contre-exemple le match de Montpellier où l’OM a, selon eux, été avantagé par l’arbitre. Pourtant, les archives vidéo prouvent que l’arbitre de cette rencontre a appliqué les lois du jeu correctement… Quand on n’y est pas habitué, ça peut faire drôle, nous le concédons !


Le poids de l’habitude

Si la question tient une place centrale à la veille d’un match capital, c’est parce que les duels entre Lyon et Marseille sont truffés d’erreurs d’arbitrage qui ont tout autant influé sur le cours des matchs que sur le classement en fin de saison.

Comment oublier ce match du 26 octobre 2014 où Thauvin se voit refuser deux penaltys (dont un sur un coup de coude que ne renierait pas Jean-Claude Van Damme), pour qu’à l’arrivée l’OM s’incline 1-0 ? Et que dire du match retour au cours duquel Ocampos inscrit un but parfaitement valable – le ballon ayant clairement franchi la ligne – et pourtant refusé par l’arbitre avant que celui-ci n’expulse Morel pour une faute inexistante sur Gonalons ?

Citons également la fameuse opposition de janvier 2016 soldée par un score de parité (1-1), où un Jérémy Morel débordé – et lyonnais cette fois – découpe tranquillement un Bouna Sarr lancé comme une fusée ? Il ne sera sanctionné que d’un jaune et d’une petite tape sur les fesses, l’incitant à ne plus recommencer…

Édifiant n’est-ce pas ?

« Stevie Wonder et Gilbert Montagné en parlent encore quand ils se voient… »

Les enjeux

Passé maître dans l’art de mettre la pression sur le corps arbitral, Jean-Michel Aulas ne nous a pas encore gratifiés d’une de ces déclarations dont il a le secret. Sans doute attend-il le moment opportun afin de faire monter la pression, lui dont le club a été sacré champion d’Europe des penaltys la saison dernière (14), et crier à qui veut bien l’entendre que le PSG est avantagé par la Ligue…

Sa communication, grossière s’il en est, n’en demeure pas moins diablement efficace.

Jugez plutôt.

Marseille n’a plus battu Lyon en championnat depuis 2014 (4-2), et il faut remonter à 2007 pour voir les ciel et blanc s’imposer en terre ennemie (1-2) !

Les Lyonnais, actuellement troisièmes du championnat, ne devancent les Marseillais qu’à la différence de buts, restent sur deux victoires à l’extérieur et n’ont perdu qu’une fois sur leurs onze derniers matchs de championnat.

S’ils se sont sévèrement inclinés à Montpellier en coupe de la ligue (4-1), il s’agissait d’une équipe remaniée. Le collectif lyonnais est rodé, leur animation offensive très efficace, à l’image d’un Fékir revenu à un très bon niveau, et même s’ils semblent avoir plus de mal ces dernières semaines, l’idée de recevoir l’OM suffira à les motiver.

Ce match sera donc bien le test qui permettra de connaître le réel niveau des joueurs marseillais.

« Le PSG est favorisé, M. le Président ! » 

Côté Phocéen, en dépit d’une semaine agitée en Coupe de la Ligue, la situation en championnat est tout de même bien plus reluisante.

Invaincus depuis douze matchs, les hommes de Rudi Garcia savourent encore leur belle victoire face à Saint-Étienne et commencent à avoir quelques certitudes : une solidité défensive retrouvée, un milieu de terrain dominateur où Luiz Gustavo fait la pluie et le beau temps et une animation offensive efficace, bien que perfectible, au sein de laquelle Thauvin s’épanouit pleinement avec huit buts et huit passes décisives.

Ajoutez à cela, un Valère Germain ayant enfin retrouvé le chemin des filets et un Mitroglou très en forme contre Rennes et vous obtenez de sérieux arguments pour faire un résultat au Parc OL. Rappelons également que les olympiens sont (excepté le match à Monaco) les seuls à avoir ramené des points de chacun de leurs déplacements…


Les raisons d’y croire

• L’équipe a brillamment tenu tête au PSG, il n’y a donc aucune raison de craindre les Lyonnais !

• Luiz Gustavo n’a pas encore marqué contre Lyon.

• Il n’y a qu’un seul Olympique !

• L’injustice subie contre Rennes peut-être une source de motivation supplémentaire.

• L’OM est la seule équipe à avoir marqué à tous les matchs.

Les craintes à avoir

• Ironie du sort c’est M. Bastien, le héros malheureux du match de 2015, qui sera au sifflet dimanche soir.

• S’il faut marquer huit fois pour qu’un but soit validé, ça risque d’être compliqué !

• Nous n’obtiendrons pas de penalty dimanche, le règlement de la Ligue l’interdit !

• Thauvin voudra briller et généralement c’est là qu’il fait ses plus mauvais matchs.

• Une éventuelle titularisation de Clinton Njie…


Pendant ce temps…

La Ligue de Football Professionnel vient de voter à l’unanimité l’introduction de l’arbitrage vidéo la saison prochaine. Ça tombe bien, car Jacques-Henri Eyraud, président de l’OM depuis moins d’un an et fraîchement élu au conseil d’administration de la Ligue, s’est légitimement ému de la qualité de l’arbitrage en France…

Enfreignant une règle qu’il s’était lui-même fixée en évoquant le match de Rennes (et à mots couverts l’incompétence des hommes en noir), il a probablement compris que le mal était plus profond, et que s’il ne peut influer sur les résultats des matchs, sa présence au sein des instances pourra au moins permettre de défendre l’institution marseillaise.

Il était temps !

En attendant, le plan de professionnalisation totale de l’arbitrage français vient d’être repoussé, ce qui prouve que le chemin sera encore long. Très long…

Allez l’OM !


¹Titre d’un roman d’André Gide

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A propos de fayçaldinho


Manchot- analphabète - susceptible. Le spécialiste de l'aigreur et de la mauvaise foi. Supporter de l'OM de 1986 à 1999 et depuis je subissais, jusqu'à ce que JHE m'achève, puis soit éjecté du poste de président.
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2 Réponses pour J 18 | FC Lyon-OM : à armes égales ?

  1. Lecture fort agréable en effet, en dépit des relents de rage qui peuvent refaire surface à l’évocation de certains « faits de match » comme on dit pudiquement dans les médias autorisés… 😡

  2. Un bel avant match qui résume très bien la situation actuelle de l’arbitrage français.