J 10 | OM-PSG : puéril en la demeure

C’est un OM revigoré par sa victoire en Ligue Europa qui accueille le PSG dimanche soir. Rarement une opposition entre les deux clubs aura paru si déséquilibrée, mais c’est peut-être là notre chance, car les Parisiens viendront au Vélodrome encore plus confiants que les saisons précédentes. Aux Olympiens de déjouer les pronostics et de nous faire vibrer…



Il est de bon ton de revendiquer l’identité, l’exception culturelle phocéenne, celle qui irrite, ou rend le Marseillais aussi caricatural qu’attachant aux yeux du reste de l’hexagone, ferveur, foi et caractère bouillonnant étant dans l’ADN de tout Olympien qui se respecte.

Cependant, une nouvelle tendance est apparue depuis peu, brisant l’unité qui faisait jadis notre force : le « moi pas toi » !

Ce concept  mérite que l’on s’y attarde, car en plus d’envahir notre quotidien, il pollue l’atmosphère du stade et crée des tensions dont nous n’avons nullement besoin en ce moment.


Le « moi pas toi », qu’es aquò ?

« La graphie ‘kézako‘ eût aussi été de bon aloi ! » 

C’est un courant de pensée, hautement philosophique, qui consiste à s’autoproclamer plus légitime, plus Marseillais qu’un autre, sous prétexte que l’on vient plus souvent au stade.

Comme toute doctrine, il a aussi sa frange radicale qui a pour principe que seuls les habitants de Marseille peuvent bénéficier du statut de « supporteur olympien » . Certains allant même jusqu’à invoquer un droit du sol, condamnant de surcroît un résident de Trifouilly-Les-Oies à soutenir l’US Magret de Canard…

Ce régionalisme aussi absurde que féroce se retrouve à toutes les sauces et particulièrement sur les réseaux sociaux où certains supporteurs «  véritables » ou labélisés comme tels,  s’offusquent qu’il n’y ait que dix mille personnes au stade en Europa League, alors que le Vélodrome fera à coup sûr le plein contre les Qataris dimanche soir…

Être à ce point catégorique, c’est faire fi de toutes les sections olympiennes à travers la France, qui parcourent des milliers de kilomètres chaque semaine ou de ces francophones Belges et Suisses qui passent régulièrement les frontières pour soutenir leur club de cœur.

Et puis, il y a également le quidam qui travaille et choisit ses matches selon ses envies, ses moyens financiers et ses possibilités, ce qui est son droit le plus absolu.

Or, ce clivage dessert forcément l’institution OM.

En effet, n’oublions pas que les prestations actuelles de l’équipe occasionnent la même désertification des tribunes qu’une obscure affiche européenne du jeudi soir à 19 h. Par conséquent, saluons le mérite de ceux qui peuvent être présents à chaque rencontre et accueillons les moins assidus chaleureusement, car ils sont aussi des nôtres.

Donnons du sens aux paroles « tous unis sous les mêmes couleurs, le virage chante avec ferveur »reprises à l’unisson chaque week-end !

« Vous n’avez pas le monopole de la ferveur olympienne ! »       

Les Montagnes russes

Revenons à l’actualité du championnat où comme chaque saison, nos ouailles prennent un malin plaisir à user de l’ascenseur émotionnel, à perturber notre sommeil et à faire monter notre tension artérielle.

Les Olympiens sont capables de donner une leçon d’efficacité à de solides niçois comme de finir sur un score de parité contre Strasbourg après avoir mené deux fois à score…

Nous tairons ici l’humiliation récemment subie contre Rennes, qui de son côté, n’a plus gagné un seul match depuis.

L’incertitude permanente, les choix du coach (parfois surprenants) et la fragilité défensive font qu’à l’heure actuelle, l’équipe navigue à vue. Le classement en championnat ne doit pas masquer l’absence d’identité de jeu, ni la fébrilité d’un bloc équipe pouvant être déstabilisé par n’importe quel adversaire.

C’est donc avec un brin de scepticisme et un soupçon de curiosité que nous accueillons les Parisiens dimanche soir, en espérant que la ferveur venue des tribunes sera plus déstabilisante que  notre animation défensive, du moins celle entrevue ces dernières semaines.

©AFP PHOTO / PATRICK HERTZOG

L’épreuve du crash-test

Autant le dire tout de suite : si le cœur nous incite à rêver et à croire que c’est possible, la raison nous impose un atterrissage d’urgence plutôt rude. Comment une équipe, incapable de contenir les assauts des cancres de la Ligue 1 va-t-elle s’y prendre pour résister aux vagues parisiennes ?

Le PSG, leader du championnat et de sa poule en C1 marche sur l’eau actuellement. Invaincu depuis le début de la saison, ayant déjà claqué vingt-neuf buts en Ligue 1, il enchaîne les fessées, avec un zéro à quatre passé à Anderlecht mercredi et un six à deux  contre Bordeaux et Toulouse il y a peu…

Autant déclarer forfait tout de suite nous direz-vous ? Eh bien figurez-vous que non !

D’abord parce que nos valeurs et notre histoire nous l’interdisent, ensuite parce que les victoires du PSG sont parfois moins aisées qu’il y paraît.

L’équipe parisienne concède énormément d’occasions de but, car elle est par nature déséquilibrée vers l’avant. Neymar et Mbappé n’étant pas de fervents adeptes du premier rideau défensif, le bloc équipe est ainsi régulièrement scindé en deux.

En outre, Daniel Alvès n’a plus ses jambes de vingt ans et se voit très souvent débordé sur le flanc droit. Idem à gauche et l’on se demande encore comment Kurzawa peut prétendre à être titulaire en Équipe de France, vu son niveau actuel… S’il y a une faiblesse à exploiter, elle sera probablement là.

L’OM a démontré jeudi soir contre Guimarães qu’il savait réagir dans les moments difficiles. On a aussi vu les remplaçants se mettre – pour une fois – au niveau des titulaires. Si la victoire est de bon augure pour dimanche, ça ne suffira pas. L’armada parisienne dispose en effet d’une force de frappe de niveau mondial et si nous ne sommes pas plus présents dans les duels, nous serons punis sur chaque coup de pied arrêté… et l’addition pourrait être salée !

« It’s fun to stay at the Y.M.C.N ! »

De fait, les Marseillais devront impérativement rester concentrés, mais aussi, aborder chaque duel comme si leur vie en dépendait, être présents sur les seconds ballons et surtout, être efficaces dans les « zones de vérité » !


Les raisons d’espérer : 

– Lucas Ocampos carbure à l’Ovomaltine depuis un mois et enchaîne les reprises de volée et autres acrobaties.

« Le foot c’est debout Lucas ! »

–  Luiz Gustavo a pu travailler sa spéciale à l’entraînement, le célèbre « arraché de ménisque ».

– Montpellier et Dijon on fait mieux que résister, pourquoi pas nous ?

– Mitroglou est rompu à ce type d’ambiance, s’il en est un qui peut nous transcender c’est lui !

– Thauvin va bien finir par prouver un jour qu’il est un grand joueur…

Mille cierges ne suffiront pas :

– si Rudi Garcia décide, dans un élan suicidaire, de titulariser tonton Pat’.

– si l’équipe ne s’améliore pas sur les coups de pied arrêtés défensifs…

– si Luiz Gustavo prend un rouge au bout de cinq minutes pour avoir taclé Neymar à l’arcade sourcilière.

– si Rudi Garcia tente un coup de poker tactique (attention il y a une vanne cachée).

« Le 4-3-3, polopolopopo… »

– Si les trois attaquants parisiens sont à 100 %.


Impossible n’est pas Marseillais…

Comme si ça ne suffisait pas, rappelez-vous que Mbappé et consort s’imaginent qu’ils vont affronter l’US Pantoufle en venant au Vélodrome… Ils sont intimement convaincus qu’ils vont nous coller une valise sans effort et paradoxalement, cette confiance aveugle est peut-être notre vraie chance.

Vous l’aurez compris, il ne sera pas aisé de faire un bon résultat dimanche soir. Il faudra mettre tous les ingrédients nécessaires à ce type de rencontre : impact physique, détermination, efficacité, justesse technique. Pour autant, notre foi a soulevé des montagnes par le passé et une victoire sonnerait comme le début d’une nouvelle ère, donnant au Champion’s Project  une tout autre allure.

Par conséquent Messieurs, vous avez le droit de perdre, mais en aucun cas de nous faire honte. Respectez nos couleurs, battez-vous… battez-les !

Allez l’OM !


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A propos de fayçaldinho


Manchot- analphabète - susceptible. Le spécialiste de l'aigreur et de la mauvaise foi. Supporter de l'OM de 1986 à 1999 et depuis je subissais, jusqu'à ce que JHE m'achève, puis soit éjecté du poste de président.
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2 Réponses pour J 10 | OM-PSG : puéril en la demeure

  1. Excellent article bien argumenté et mis en images, je me suis surpris à le lire en entier et en une fois, une fois !

    • Je sais, ça paraît fou… 😐 Fais gaffe quand même, tu risques de t’habituer, car nous publions semaine après semaine de très bons articles ! 🙂