EL (groupes) | OM-VSC : l’OM au pied du mur

Inconstant, friable et en manque d’inspiration depuis le début de saison, l’OM se rend à Guimarães dans le nord du Portugal pour affronter le Vitória Sport Clube en phase de groupes de l’Europa League. Si l’actuel neuvième de la Liga Nos ne fait pas forcément peur, dans les faits ce déplacement a tout du match piège à trois jours d’une énième confrontation déséquilibrée avec le PSG… 


Petit, mais costaud

Le Vitorià Guimarães est récemment entré dans l’histoire des compétitions européennes pour s’être présenté sans le moindre natif du « Vieux Continent » dans son onze titulaire.

Cette première face à Salzbourg n’a pourtant pas empêché l’équipe entraînée par Pedro Martins de tenir la dragée haute au club autrichien, actuel leader du groupe I.

Un paradoxe apparent qui correspond par ailleurs assez bien à l’identité de l’institution portugaise, très respectée malgré un palmarès assez maigre et un budget ridicule à l’échelle du football moderne (quatre millions d’euros en 2014-2015).

En réalité, avec soixante-treize saisons passées parmi l’élite sans jamais remporter le titre de champion, le VSC occupe une place unique dans le paysage sportif portugais. Un statut qui fait écho à celui de la ville de Guimarães, considérée comme le berceau historique du pays.

L’emblème du club fait ainsi référence au roi Alphonse 1er (Afonso Henriques), fils de Henri de Bourgogne et fondateur de la nation en 1139, tandis que les bandes noires et blanches symbolisent l’égalité, sans distinction de couleur de peau.

Une fierté pour tous les Vimaranenses et les 30 000 Socios qui font de l’Estádio Dom Afonso Henriques un véritable volcan, notamment lors des derbies avec le FC Braga. 

© Photo by Carlos Palma/NurPhoto

Malheureusement, le Portugal est à nouveau la proie d’incendies dévastateurs et cette énième tragédie aura forcément une influence sur l’attitude des joueurs du VSC demain soir. Au reste, trois jours de deuil national ont été décrétés et nos élans de compassion et de sympathie vont naturellement vers nos amis portugais.

Néanmoins, on peut faire confiance aux joueurs de Guimarães : ils feront abstraction de cette situation au moins pendant quatre-vingt-dix minutes tout en y puisant leurs forces.


Luiz Gustavo : « Yen é marre, yé m’absenté oun wouikende é quand yé réviens, c’est lou bordail ! »

Quatrièmes derrière les trois locomotives du championnat portugais la saison dernière, ils misent aussi beaucoup sur l’Europa League et franchir l’obstacle du premier tour constituerait pour eux un véritable exploit.

Historiquement parlant, ils n’ont jamais passé ce seuil depuis l’instauration des phases de poules. Une défaite jeudi et leurs chances de réaliser cette performance s’amoindriraient considérablement.

Par conséquent, cette rencontre est primordiale pour le VSC, en attendant le retour lors de la prochaine journée.

Jusqu’ici, les joueurs de Guimarães ont tenu tête au RBS Salzburg, avant de s’incliner à Konyaspor (2-1), un adversaire qui avait paru très faible lors de sa visite au stade Vélodrome. Il faudra pourtant demeurer vigilant, si l’on en croit Stéphane Sparagna qui évolue désormais avec Boavista en Liga NOS :

« On a perdu un à zéro, mais un nul aurait été plus équitable. On n’a pas énormément subi, mais le Vitorià reste une équipe du haut de tableau du championnat.

Le match contre eux, c’est l’équivalent d’OM-PSG en France. L’ambiance était vraiment électrique, mais pas dangereuse.

J’espère que le Vel’ sera plein, car Guimarães, ce n’est pas ‘pim pam poum’, c’est une équipe de haut de tableau. »

Dans l’absolu, les Conquistadores ont peu d’arguments offensifs susceptibles de bousculer réellement l’OM. Avec cinquante buts inscrits pour trente-neuf encaissés la saison dernière en championnat, leurs statistiques sont au demeurant correctes, mais pas franchement impressionnantes.

D’un autre côté, le Racing Club de Strasbourg n’avait marqué que six buts en Ligue 1 – dont quatre à domicile – avant de surprendre par trois fois le gardien marseillais dimanche soir à La Meinau…

Silence, on coule !

Or à l’OM, le constat s’impose de lui-même : l’arrière-garde s’habitue à prendre l’eau. En particulier quand Luiz Gustavo n’est pas là pour colmater les brèches. Pire encore, cette analyse devient récurrente au fil des matches !


« Un cavalier qui surgit hors de la nuit
Cours vers l’aventure au galop
Son nom, il le signe à la pointe de l’épée
D’un G qui veut dire Gustavo ! »

On peut y voir de multiples causes, mais de toute évidence, si le changement de système récemment instauré par Rudi Garcia a permis aux joueurs offensifs de mieux combiner leurs actions, l’équilibre de l’équipe n’a toujours pas été trouvé.

Quand les Marseillais ont le ballon, ils parviennent souvent à profiter des espaces laissés vacants par leurs opposants, à créer des décalages, à proposer des centres et en contrepartie, se mettent immédiatement en danger du fait des errements de leur défense…

Parfois, la liberté de mouvement offerte à l’adversaire est telle que le but de Steve Mandanda est assailli comme s’il s’agissait d’un château de sable menacé par l’océan !


Les défenseurs subissent des vagues de plus en plus invasives et sont rapidement emportés à la dérive comme de frêles esquifs perdus en pleine tempête…

Quant au milieu de terrain, il lutte pour reprendre le dessus et le portier olympien se retrouve dans une position très inconfortable où il doit même anticiper les tirs déviés par ses propres coéquipiers !

Une situation que résume très bien Habib Beye sur les antennes de Canal + :

« Ce qui m’a inquiété, c’est que l’équipe était coupée en deux. J’ai l’impression que les attaquants étaient livrés à eux-mêmes. Je n’ai pas eu l’impression d’une équipe qui travaillait ensemble.

Ils ont pris deux buts contre Nice, là ils en prennent trois, face à Paris il faudra un bloc beaucoup plus dense. »

Garcimore, surprends-nous !

Voilà ce que propose l’Olympique de Marseille à l’heure de recevoir le Vitorià Guimarães : l’équipe souffle sans cesse le chaud et le froid et ne parvient pas à maîtriser son sujet sur l’intégralité d’un match. Dans ces conditions, que faut-il espérer face aux Portugais ?

Seul Rudi Garcia le sait.

Malgré des statistiques moyennes, on est en droit d’attendre plus d’efforts et surtout plus de densité, plus de jeu, plus de possibilités, plus d’aisance.

Pour affirmer sa suprématie face à des adversaires a priori moins huppés, il faudra donc « mettre le bleu de chauffe », comme on l’entend souvent dans le football hexagonal.

Bien malin est celui qui peut dire quel résultat aurait découlé de la rencontre entre l’OGC Nice et l’Olympique de Marseille si l’ancien technicien de l’AS Roma n’avait pas fait tourner son effectif contre le Red Bull Salzburg !

En revanche, l’issue de la seconde journée d’Europa League aurait sans doute été différente…

Même s’ils ne sont pas toujours payants, cette fois les choix de l’entraîneur devront impérativement permettre de vaincre. Il y va de la crédibilité du projet et du staff de l’OM !

« Abracadabra ! »

Trois jours avant la réception du PSG en championnat et quatre après le match nul à la fois miraculeux et frustrant à Strasbourg, on aimerait tous se consoler avec une victoire probante en Europa League, un succès qui nous rapprocherait des seizièmes de finale (et nous éloignerait d’une élimination)…

En l’état, on ne sait pas très bien ce que Rudi Garcia va sortir de son chapeau, espérons néanmoins que le retour de Luiz Gustavo changera la donne.

Par conséquent, un tour de magie serait le bienvenu, au moins pour restaurer la confiance qui s’étiole un peu plus après chaque déception, dans le vestiaire comme dans les tribunes du Vélodrome…


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A propos de Chris Red


Rédacteur pour le plaisir et passionné de l'OM, je suis également auteur de romans et de nouvelles SF/Fantastique et traducteur novice dans le même domaine.
Article lu 2523 fois, écrit le par Chris Red Cet article a été posté dans Avant-match et taggé , , . Sauvegarder le lien.

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