Comme chaque année depuis l’arrivée du Qatar, l’économie marseillaise prend un coup de fouet au lendemain d’un OM-PSG…
Après les kleenex, puis les lubrifiants, ce sont les crèmes rectales qui sont en vogue cette fois. Les officines marseillaises se retrouvent en rupture de stock et se frottent les mains. Afin de rester politiquement correct, disons que le staff marseillais et les supporters, eux, se frottent plutôt les… yeux.
La minute médicale
Quitte à rester dans la sphère rectale, quoi de mieux qu’un déplacement à Bordeaux pour prolonger le plaisir ?
Bordeaux, c’est un peu le centre des impôts en plein cœur du mois d’octobre. On s’y rend plein de rêves et d’illusions, persuadé que cette fois c’est une erreur… et on en sort délesté de plusieurs centaines d’euros supplémentaires. Il est vrai qu’avec quatre victoires en cinquante et une confrontations – dont la dernière en 1977 – Bordeaux fait figure de terre hostile.
Cela nous a d’ailleurs inspiré un petit refrain que ne renierai pas un ancien grand chanteur, électricien à ses heures :
Donc dimanche soir, comme chaque saison depuis 37 ans, l’OM va tenter briser la malédiction bordelaise. Enfin à ce niveau là on parle plutôt d’anathème, de malédiction de « compet’». Les olympiens ont tout fait pour remporter le sésame tant désiré… mais rien n’y a fait. Et pourtant, on ne peut pas dire qu’ils aient manqué d’imagination.
Les cinq dates clé
– En 1970, lassé de l’hégémonie bordelaise à domicile, le président Leclerc échafaude un plan machiavélique. Il décide de prendre en otage le directeur des programmes de France Bleue Gironde. Son but est de diffuser en boucle « tombe la neige » de Salvatore Adamo, afin que le match soit annulé pour intempéries. Le bulletin météo du jour mettra à mal ses projets. Le match aura lieu et Bordeaux l’emportera 3-1. La légende raconte que le tube de Claude François « Le lundi au soleil » serait un pied de nez fait aux Marseillais…
– En 1989, le village d’irréductibles Girondins résiste encore et toujours à l’envahisseur. L’OM vient d’encaisser un cinglant 3-0. L’état major olympien se réunit et met en place une stratégie basée sur une logique implacable : Si Bordeaux gagne, c’est tout simplement parce qu’ils ont la meilleure équipe et le meilleur entraîneur. Il faut donc acheter Goethals et les 11 titulaires bordelais. Choix presque payant. L’OM faute de moyens financiers ne pourra se payer que le coach Goethals, mais celui-ci obtiendra un match nul (1-1) l’année de son intronisation. Convaincue d’être sur la bonne voie, la direction marseillaise appliquera la même stratégie quelques années plus tard contre Valenciennes, avec la grande réussite que l’on connait.
– Lors de la saison 1998-1999, Rolland Courbis, ex-bordelais et mélomane averti semble enfin avoir la solution. Faisant jouer ses nombreuses relations sur l’île de beauté, il parvient à convaincre «I Muvrini » de l’accompagner en Gironde. Le plan est simple : chanter toute la nuit sous les fenêtres de Wiltord et Laslandes afin de les épuiser nerveusement. En vain ! Ensorcelés par cette musique quasi divine, les deux attaquants bordelais feront le match de leur vie et terrasseront les Olympiens 4-1 (doublé de Wiltord et un but de Laslandes). L’expérience sera retentée dix ans plus tard – avec plus ou moins de succès – contre le Real Madrid en C1, avec l’aide de Matt Pokora.
Esprit es-tu là ?
– Nous sommes en 2012. Il faut se rendre à l’évidence, il y’a quelque chose de surnaturel à Bordeaux. Convaincu – et conseillé par Aulas qui l’a consulté avant de recruter Gourcuff – Vincenzo Laburna va faire appel à l’éminent professeur Nounoursin. Marabout diplômé d’état, relié directement au cosmos par un don venu du Mordor, capable de tous les prodiges.
Il semble être la solution idoine pour résoudre l’Equation OM + (Bordeaux/déplacement) = défaite. L’OM va perdre 1-0 ce jour là. En dépit de ses immenses pouvoirs il n’a pu, ni nous faire gagner, ni faire grandir Valbuena – comme il s’y était engagé -. Humilié et détruit psychologiquement, Le célèbre marabout s’est depuis converti à la Scientologie, tout en devenant l’agent d’Hervé Renard.
– Cette saison, notre bon président persiste et signe : seul un mage pourra venir à bout de cette terrible malédiction. Il a donc pour cela engagé le sorcier Bielsa. Spécialiste de la magie bleue et de l’envoûtement.
Il a hypnotisé une courgette et fait croire à Gignac que c’était un Whopper. Il a ensorcelé Morel et l’a transformé en footballeur. Il a également ramené la ferveur d’antan au stade. Jeter des sorts en espagnol il n’y a pas à dire, c’est la classe ! Pour parvenir à ses fins, il a donc mis au point… une voiturette de golf : la «RODANIA».
Un outil d’entrainement qui fait office d’écran tactile, tableau noir, frigo et lecteur blu-ray. Quatre roues et un moteur pour faire comprendre à Dja Djédjé le principe du marquage individuel… Ce type est un génie.
C’est donc avec le plein d’essence et d’illusions que l’armada olympienne partira à l’assaut des terres girondines.
Pourquoi nous allons gagner ce match :
– Parce qu’avec la Rodania, Gignac va passer la seconde et prendre de vitesse les centraux bordelais tout au long du match
– Parce qu’avant de se barrer chez les Saoudiens, Bielsa va nous donner encore plus de regrets et casser cette spirale infernale
– Parce que Faubert joue en défense.
Pourquoi nous pourrions le perdre :
– Parce que c’est le domaine où nous sommes les plus réguliers depuis 37 ans
– Parce que le marquage individuel, même Guy Roux n’oserait plus
– Parce que Payet va regarder le match sur son canapé
– Parce que Thauvin sera encore titulaire et qu’il va croquer la feuille de match ainsi que le ballon.
La défaite contre le Qatar semble avoir mis fin aux espoirs de titre. Le match contre Bordeaux doit permettre d’assurer l’essentiel : la troisième place. Cependant, avec un entraîneur psychorigide, des joueurs à l’intelligence tactique proche du néant et cette satanée malédiction bordelaise, les espoirs semblent minces pour accrocher une victoire dimanche soir.
Pour rester optimiste, disons que « chaque série qui se prolonge se rapproche de sa fin ». Et si Gignac est parvenu à faire un contrôle orienté en pleine course cette saison, alors tout est possible.
Allez l’OM !