ASM-OM : Un jour notre prince viendra… qu’il fasse vite !

Ah… Monaco ! Ses casinos, ses plages, ses comptes « off-shore », son Grand Prix de Formule 1, sa famille princière  jamais avare quand il s’agit d’alimenter la presse à scandale… Ah Monaco et son équipe de foot : la « SARL Monaco » !

Une prison dorée

L’Association Sportive de Monaco FC est le club le plus paradoxal de l’histoire : un palmarès qui en fait l’un des plus grands sur la scène française, mais un cimetière en guise de stade ! Des supporters un peu partout, mais quasiment aucun au plan local. Des projets ambitieux, mais aucune continuité. Et pourtant, le club renaît régulièrement de ses cendres. Avant de s’éteindre aussi vite qu’il s’était consumé.  Et pour cause : Monaco, c’est tout de même huit titres de champion, cinq Coupes de France, une finale de Champion’s League (n’est-ce pas Nasser ?), et surtout, des affluences exceptionnelles de… 476 spectateurs, quand le service de gériatrie de Menton organise des séjours thérapeutiques !

Cet improbable dilemme a d’ailleurs inspiré un célèbre commentateur dont nous tairons le nom par solidarité fiscale* : « Au Football, les spectateurs connaissent le nom de chaque joueur ; à Monaco, ce sont les joueurs qui connaissent le nom de chaque spectateur ».

Stade Louis II un soir de grosse affluence en Ligue des Champions

On a beau tourner le problème dans tous les sens, l’ASM reste une énigme et ne suscite aucune ferveur en dépit des joueurs d’exception qui s’y sont succédé depuis des décennies : Onnis, Weah, Petit, Thuram, Barthez, Henry, Falcao, James… Rothen et Givet (private joke inside, sorry). Qu’à cela ne tienne ! Le statut fiscal de la principauté permet en effet au club d’attirer des joueurs de classe mondiale à des tarifs défiant toute concurrence (l’ASM ne paye aucune taxe sur les joueurs étrangers), et tant pis pour le reste !

Monaco : sortie des bureaux aux heures de pointe.

En décembre 2011, les fans rouge et blanc se sont pris à rêver d’un destin à la qatari, lorsque Dmitri Rybolovlev, richissime producteur d’engrais potassique et mécène russe à ses heures perdues (assurément honnête donc), a investi dans le club monégasque et repris ses rênes avec le tralala de rigueur : grandes soirées de gala, recrutement XXL, projet de gagner la C1 en cinq ans…

Alors, l’histoire continue…

C’était sans compter sur Madame Rybolovleva et sa carotte enchantée car, avec la formule magique « je demande le divorce », elle a fait disparaître la moitié de la fortune de son oligarque de mari (estimée à six milliards d’euros), et fuir toute l’équipe ! Falcao, au bord du suicide, aurait même supplié Gervais Martel de le prendre à Lens tandis que James aurait quitté précipitamment son hôtel en pleine nuit et voyagé dans la remorque d’un poids lourd en direction de l’Espagne ! Depuis ce rebondissement, Moutinho et Berbatov sont sous antidépresseurs…

Et le rêve passe… comme d’habitude.

Aujourd’hui l’ASM a tout au plus une bonne équipe de ligue 1, mais le club mettra probablement plus de cinq ans pour gagner la C1, à supposer qu’il y parvienne un jour. Et ce n’est pas la qualification pour les 8es de finale qui nous fera changer d’avis sur ce sujet…

Dmitri de Monac’ (enfin presque), et Elena Rybolovleva, « la femme qui valait trois milliards » et qui a gardé de ses études de médecine l’art consommé de la dissection…

Le Concept freudien du transfert

Et l’OM dans tout ça nous direz-vous ? Solide leader du classement, une qualité de jeu inespérée, de l’envie, une expression collective retrouvée. Le Vélodrome a ravivé la flamme de la ferveur d’antan et chante les louanges de son Argentin favori. Bielsa a redonné du sens à l’expression : « Fiers d’être Marseillais » !  Mais une question nous turlute… taraude, pardon ! Que serait l’OM aujourd’hui avec la fiscalité et les finances monégasques ? En se projetant un peu, on pourrait imaginer une équipe type de niveau honorable :

Avec sur le banc de touche : Tevez, Lloris, Thauvin, Mascherano , Ramos & co…

Et surtout quel serait notre palmarès ? Quatre C1, dix-huit championnats, dix-sept Coupes de France ?

L’OM, au regard du football actuel, réalise un prodige chaque saison et on l’oublie trop souvent. Avoir connu les années Anigo et ne pas avoir coulé en National ou en CFA relève du miracle. Nous sommes quand même le seul club au monde à être dirigé par une « milliardaire pauvre » qui signe des CDI à tout va et par un commercial « brushingué » qui, en plus, possède les mêmes réseaux que l’ASPTT en matière de recrutement.

 Monaco, ses parkings, sa fourrière et sa faune sauvage…

Alors c’est quand qu’on signe ?

Pour remédier à tout ça, la rédaction d’OMlive a eu une idée, saugrenue certes, mais prometteuse. Elle consiste à lancer une pétition afin de faire fusionner l’OM et l’ASM. Nous fournirions l’équipe, le stade et les supporters tandis que nos amis* monégasques amèneraient les avantages fiscaux et le financement. En toute équité, nous rebaptiserions le nouveau club « Olympique de Marseille » et tout le monde serait gagnant !

Parce qu’il faut le dire, nous sommes chez nous à Monaco. Depuis 1998, l’OM y présente le bilan flatteur de sept victoires pour trois nuls et quatre défaites. Quant au stade, il se colore de bleu et de blanc à chaque visite de l’armée Marseillaise, cependant que les chants à notre gloire brisent l’atmosphère feutrée de la principauté… Ah tiens, une dépêche AFP nous apprend que le Prince Albert, récent papa (enfin, officiellement en tout cas),  prend cette hypothèse très au sérieux… Quitte à côtoyer des Russes à qui l’on refuse prudemment la nationalité monégasque, autant qu’elles soient blondes, riches et sexy !

Il n’a pas dû voir souvent Margarita en photo le Bébert !

« Oh un texto de Rybo’… Il nous propose Ocampos pour 40 briques… » 

 Pourquoi nous allons gagner ce match

•  parce qu’il y a « la pétition »;

•  parce que Payet est en feu et qu’il va encore faire un gros match;

•  parce que Mme Rybolovlev n’a pas terminé son braquage.

 Pourquoi nous pourrions le perdre

•  parce que Monseigneur Riolo l’a dit dans son sermon du mercredi;

•  parce qu’on n’a pas encore battu un « gros »;

•  parce que Margarita veut aussi divorcer d’avec Vincent et épouser Albert;

•  parce que Benjamin Mendy.

La nature a horreur du vide, paraît-il – sauf au Stade Louis II, bien sûr  -, nous avons donc une chance de conforter la place qui est naturellement la nôtre : la première. Pour cela, il faut continuer à faire douter les Qataris et gagner dimanche soir !

Un jour, nous reviendrons au sommet, un jour, l’Europe reparlera Marseillais, un jour, toute la France se couvrira à nouveau de ciel et blanc, un jour, nous aussi notre Prince viendra ! Parce qu’à Marseille, on n’a pas d’argent… mais on en veut bien !

 Allez l’OM !

* les journalistes rédacteurs d’OMlive sont en effet assujettis à l’ISF