ASM-OM : « Monégasques, Diarra vous ! »

Douzième. C’est la position actuelle de l’OM après quatorze journées de compétition. Inconcevable. Et pourtant le podium n’est qu’à sept points, un vrai miracle attribuable à la faiblesse de la L1.
Ce dimanche contre Monaco, les Marseillais devront confirmer le bon résultat obtenu face aux Verts et si victoire il y a, basculer enfin dans la première partie du classement.

Des résultats en net progrès

Depuis la défaite face aux Parisiens début octobre, l’équipe va mieux et commence à engranger des points indispensables pour une remontée vers les équipes de tête. L’OM n’est qu’à quatre points de la première place de relégable, mais comme tout bon supporter qui se respecte, on préférera regarder devant nous. Le podium n’est finalement pas aussi inaccessible que certains veulent bien le laisser penser, mais pour rester en course, les joueurs doivent continuer sur ce bon rythme et enchaîner les prestations réussies.

Au soir du quatre octobre, l’équipe est seizième, toute proche de la zone de relégation. Six matches plus tard et après dix points pris grâce à une série en cours de trois victoires à l’extérieur, la remontée n’est pas sensationnelle, soit, mais elle a permis de se rapprocher du haut du classement et de s’éloigner des places de relégables. On regrettera cependant ce manque d’efficacité à domicile qui pourrait coûter très cher lorsque les comptes seront faits en fin de saison.

Où l’OM en serait-il aujourd’hui sans ces fâcheuses défaites contre Angers ou Nice, voire Caen lors de la première journée de championnat ? Des adversaires amplement à notre portée.

Malgré tout, l’équipe semble enfin retrouver des couleurs et du plaisir depuis que Michel a pris la décision de retourner aux fondamentaux du football et que certains joueurs semblent avoir enfin pris leurs responsabilités.

L’OM s’était imposé 2-1 en mai dernier.

Dès lors, le constat est simple.

• Une défense consolidée et bien plus rassurante avec un quatuor immuable emmené par Mendy, Nkoulou, Rekik et Manquillo, offrant le plus de garanties en ce moment – trois buts concédés sur les six derniers matches – et un Diarra stratosphérique placé devant la défense.

• Un changement tactique abandonnant le 4-3-3 pour un 4-2-3-1 bien plus efficace, même s’il est vrai que cet OM-là ne fait pas lever les foules. En revanche, ce schéma commence à porter ses fruits, permettant aux acteurs de se rassurer et de reprendre confiance en leurs possibilités. Le bloc est compact, le pressing est bon et les résultats sont bien plus positifs. La méthode made in Jardim a déjà fait ses preuves à maintes reprises l’année dernière.

• Des « cadres » prenant enfin leurs responsabilités à l’instar de Nkoulou, Cabella, Batshuayi, voire Alessandrini, même si c’est désolant de devoir se l’avouer.

• Des jeunes étonnants tels que Nkoudou – que tout le monde condamnait en début de saison et qui était pourtant désiré par Bielsa – ou Rekik, dont la montée en puissance ne fait plus de doutes, même s’il doit encore gommer quelques imperfections défensives, à l’exemple de l’alignement sur les phases de hors-jeu.

Il reste encore des progrès à faire, c’est indéniable et notamment dans l’animation offensive, se résumant du moins aujourd’hui à des exploits individuels plutôt qu’à des actions construites et collectives. Tout n’est pas rose, mais le travail aux entraînements est en train de payer et tous devraient prendre exemple sur un homme : Lassana Diarra.

Diarra le patron et l’exemple

Je vous l’accorde, ce joueur a tendance à hanter mes nuits et mes articles. Comment pourrait-il en être autrement quand après seulement onze matches disputés, il est devenu tellement indispensable pour le club et pour les fans marseillais ? Il est aujourd’hui le boss et le guide de cette équipe, celui sur qui on doit prendre exemple.

Infatigable milieu de terrain (il peut courir jusqu’à douze kilomètres par match !), il nous prouve que le talent ne s’oublie pas, même après quinze mois d’inactivité. L’international français, fraîchement rappelé en bleu a fait taire ses détracteurs, au point de devenir le leader de l’OM et le relais de Michel sur le terrain.

Lassana est non seulement parvenu à relancer sa carrière, après des expériences malheureuses et tumultueuses en Russie, mais est également devenu le « chouchou » du vélodrome.

Et même si le club n’obtient pas les résultats escomptés (il ne peut pas tout faire et gagner à lui seul), il surnage complètement, évitant ainsi le feu des critiques qui s’abattent sur ses partenaires.

Avec près de quatre-vingt-cinq pour cent de passes réussies, mais également plus de quatre-vingts pour cent de dribbles réussis, Lass est tout simplement l’un des meilleurs milieux du championnat en compagnie de Thiago Motta et Marco Verrati. Cela permet de situer le niveau de jeu auquel il évolue. Il pourrait être titulaire dans les plus grands clubs européens sans le moindre mal. Comme le disait Pierre Ménès après le match face à Saint-Étienn, il est tout bonnement stratosphérique.

Néanmoins, cette réussite n’est pas à mettre sur le seul compte de son talent intrinsèque. Durant ses quinze mois d’inactivité, l’ancien Havrais s’est entretenu physiquement, que ce soit à West Ham ou à l’inter Milan, mais surtout aux États-Unis en compagnie de son préparateur physique avant de signer son contrat avec le club. Preuve que cet homme a les pieds sur terre et qu’il a conscience que le travail compte pour rester au plus haut niveau.

Aujourd’hui, tous ces efforts de l’ombre ont permis au joueur d’origine malienne de devenir le leader de cette jeune équipe marseillaise. Michel l’a lui-même reconnu : « Je ne répéterai jamais assez l’importance que Lass a dans le groupe, au niveau humain et sportif. J’espère qu’il en sera ainsi toute la saison. »

Et puis, que dire de sa force mentale, d’être revenu à un tel niveau international après une si longue absence ou plus récemment, après avoir souffert directement des attentats ?

En effet, il a perdu sa cousine le treize novembre dernier, une proche qui a été un repère, un soutien, une grande sœur. Une perte qui l’a énormément touché, mais qui ne l’a pas empêché de tenir son rang face aux Verts le week-end suivant, car le football est pour lui une échappatoire.

Et quel match puisqu’il sera omniprésent tout au long de la rencontre, avec s’il vous plaît, quatre-vingt-trois pour cent de passes réussies, vingt-cinq ballons récupérés (tout simplement énorme) ! Il aurait même pu ouvrir le score sur une magnifique frappe du pied gauche si son tir n’avait pas été détourné in extremis par Ruffier sur sa barre transversale.

Ce soir-là, il aura rendu un grand hommage à sa cousine disparue et aura prouvé que rien ne pourra l’écarter de son objectif avoué : l’Euro 2016.

Diarra rendant hommage après l’ouverture du score par Batshuayi

Et le match dans tout ça ?

On l’aura compris, cette partie prévue dimanche relève d’une grande importance et  seule la victoire compte si le club souhaite atteindre ses objectifs fixés en début de saison. Si l’on en croit le fantasque président marseillais, une place dans les cinq premiers. Si l’on se réfère au standing du club, l’objectif doit être le podium, voire même la deuxième place pour les plus optimistes d’entre nous.

L’ASM, sixième au classement, ne parvient pas à retrouver la solidité et l’efficacité  qui lui a permis d’obtenir de très bons résultats l’année dernière, terminant ainsi à la troisième place. Délestés de leurs meilleurs éléments lors de la trêve estivale (Martial parti à MU, Kurzawa au PSG, Abdennour au FC Valence, Germain à Nice, Ferreira Carrasco à l’Atlético Madrid, Kondogbia à I’Inter Milan, Berbatov laissé libre…), et ayant recruté pas moins de treize joueurs dans le même temps, les Monégasques ont dû mal à mettre en place ce jeu fluide et ce bloc solide qui faisaient la fierté des joueurs de Jardim la saison dernière.

Ajoutés à cela, le probable forfait de Toulalan et des résultats insuffisants en ce moment, tous les feux semblent au vert pour prendre les trois points au coup de sifflet final du match.

Cependant, en cas de défaite ce week-end, ce qui est une probabilité relativement importante puisque le club n’a plus gagné depuis le 13 septembre dernier à domicile (4-1 face à Bastia), l’espoir de retrouver le podium ou du moins une place en adéquation avec les ambitions de l’OM Se réduiraient considérablement. En effet, l’équipe serait reléguée à plus de dix points du podium, un écart considérable à quatre journées de la fin des matches allers.

Par conséquent, les Marseillais doivent continuer sur leur bonne série actuelle avec quatre victoires sur les cinq derniers matchs toutes compétitions confondues, et prouver ainsi aux supporters que cette équipe vaut mieux que ce qu’elle a pu montrer lors des premiers mois de compétition.

M. Turpin dans une posture turgescente redoutée par les marseillais (à juste titre).

Ce qu’on craint

• Monsieur Turpin qui sera au sifflet lors de cette rencontre pour la dix-neuvième fois de sa carrière, avec un bilan de sept victoires, quatre nuls et huit défaites. Soyons rassurés, le dernier match arbitré par ce ce brillant professionnel avait tourné en faveur des Olympiens (une victoire 2-1 face à Monaco).
• Le manque de fraicheur physique après avoir disputé un match intense jeudi dernier en Europa League. Cette excuse ne sera pas valable puisque le club princier a également joué ce jour-là.
• L’égarement de Mendy. Comme le dit un membre réputé du forum pour ne pas le nommer Flys : « Le petit Mendy est attendu à l’accueil pour retrouver son talent, le petit Mendy… merci. »
• Une purge à regarder avec des équipes qui, de nos jours, pensent plus à défendre qu’à attaquer.

Ils ont dit :

– « Je ne sais pas si on était vraiment trois crans au-dessus, vu qu’ils ont refusé de jouer en face » @John. Tu parles du match contre Groningen ou tu es un visionnaire pour ce qui nous attend dimanche ?

– « Je parie cent euros que l’on ne verra pas un 4-4 dimanche soir » @Marcos011. Allez, mouille toi un peu plus !

– « Aless’ sera apte de toute façon non ? » @Odd. Avis de suicide généralisé sur le forum.

Allez l’OM!