OM Financial Project : que signifie la hausse des droits TV ?

Alors que la Ligue de Football Professionnel (LFP) a révélé mardi dernier (le 29 mai) une hausse de 60% des droits TV de la Ligue 1 et que beaucoup d’analyses ont déjà fleuri un peu partout, MassaliaLive va tenter de revenir sur l’impact que cela pourrait avoir. Comme toujours, nous allons tenter de vous donner un autre regard sur la situation et mettre en lumière des éléments qui n’ont que peu été mis en avant ailleurs.

« Tu leur as dit quoi pour le fair play financier sur les droits TV ? »


• Quel est le contexte ?

En 2014, les résultats du précédent appel d’offres (726.5 millions d’euros annuels sur la période 2016-2020 pour la seule Ligue 1, la Ligue 2 touchant 22 millions par an de son côté) avaient déçu les acteurs du football français.

Ce 29 mai 2018, les résultats du nouvel appel d’offres pour la Ligue 1 (1 153 M€ annuels sur la période 2020-2024) représentent un énorme bond en avant (+60%) et se révèlent même au-dessus des attentes de la LFP et des prix de réserve pour chaque lot, surtout que certains lots n’ont pas encore été attribués (on y reviendra), ce qui fera automatiquement encore grimper la note.

Quels sont les grands gagnants de cet appel d’offre ? Tout d’abord Mediapro, qui récupère les principaux lots au nez et à la barbe de Canal +, le diffuseur historique de la L1. Mediapro est un géant de la production audiovisuelle, d’origine catalane et détenu désormais majoritairement par un important fond chinois.

Viennent ensuite les clubs professionnels. En effet, et c’est l’enseignement majeur de cet appel d’offre, la Ligue 1 qui était à la traîne des grands championnats européens (300 à 400 M€ annuels derrière ses concurrents) se positionnerait à la 3eme position à égalité avec l’Allemagne (et avec encore des lots à attribuer, donc quasiment de manière certaine en 2eme position pour les droits domestiques. Un bon en avant).

Source : Le Parisien

• C’est le jackpot Messieurs-Dames ?

La célèbre formule de Gilbert Brisbois est-elle applicable à ce qui vient de se passer ?

A première vue oui. En effet, vu le retard qu’avait le football professionnel français sur ses concurrents, c’est le jackpot comme dirait l’autre.

Qui plus est, on pouvait craindre que l’appel d’offre de la Ligue 1 souffre de la tendance en cours sur les autres marchés européens. La Premier League, premier championnat au monde, a renégocié à la baisse ses droits pour la période 2019-2022 avec les acteurs actuels, Sky et BT. Les Gafa tant annoncés se font toujours attendre. En Italie, la ligue a consenti à vendre ses droits à Mediapro après deux consultations infructueuses pour la période 2018-2021. La valeur du championnat dans son marché intérieur est de ce fait stable autour du milliard d’Euros. Mais tout vient d’être remis en question étant donné que la ligue italienne a finalement refusé le droit à Mediapro de rétrocéder les droits à d’autres diffuseurs. Les Italiens risquent donc une déconvenue a quelques mois de l’entrée en matière de ces nouveaux droits. En Espagne enfin, la Liga joue la montre pour des droits à renouveler à l’été 2019. Une consultation devrait être lancée dans les prochains mois.

Pour en revenir à la Ligue 1, quelques éléments de réponse via les principales réactions des présidents des clubs professionnels.

I. Quelles déclarations importantes sont un peu passées sous les radars ?

Commençons par celle de Jean-Michel Aulas juste après l’appel d’offre au micro de l’Equipe TV :

« Ça va changer la capacité d’investissement. Quand un club faisait 250 millions de chiffre d’affaires, il va probablement pouvoir réaliser 50 ou 60 millions de plus, parce que la quote-part va être redistribuée sur tous les clubs. Donc c’est une évolution qui est significative, qui va permettre de mieux payer les joueurs, d’investir dans les infrastructures et donc d’avoir des clubs qui sont de plus en plus spectaculaires pour le spectacle que l’on diffuse. »

Interrogé mercredi dernier (le 30 mai) sur RMC, Bernard Caiazzo n’a pas infirmé les dires de ses interviewers quand ces derniers lui ont dit que St Etienne pourrait toucher entre 30 et 40 millions de plus par an à partir de 2024. Il a même affirmé que la hausse des droits TV le faisait désormais repousser l’échéance d’une vente de l’ASSE, étant donné son ampleur :

« Plus de moyens donnent la possibilité de mieux travailler. On a beaucoup parlé de la vente de l’ASSE. Face à la concurrence de clubs avec des investisseurs puissants, on n’a pas tellement le choix mais aujourd’hui avec ces nouveaux droits TV, on peut se donner du temps et moi j’ai envie de reporter ces sujets-là un peu dans le temps et que l’on se concentre sur ce que l’on peut faire nous avec de nouveaux moyens financiers. »

Enfin, autre déclaration importante venue du président de Clermont, Claude Michy, (également président de l’Union des Clubs Professionnels, l’UCPF) cette semaine sur la répartition des droits TV entre clubs professionnels (et on y reviendra) dans le Télégramme de Brest :

« Il y aura des discussions là-dessus lors des prochains mois. »

 

II. D’autres leviers pour encore augmenter les droits TV de la Ligue 1 ?

La réponse est oui. Comme indiqué ci-dessus seuls 5 des 7 lots qui étaient mis en vente ont trouvé preneur. Les 3 multiplex (dont les 2 dernières journées de Ligue 1) notamment n’ont pas encore d’acquéreur. Cela promet d’augmenter le montant des droits d’au moins plusieurs dizaines de millions d’euros.

Par ailleurs et c’est sans doute le plus gros levier restant actuellement de la Ligue 1, il y a la question de la commercialisation des droits TV à l’étranger.

De quoi s’agit-il ? Afin de voir des matchs de Ligue 1 à l’étranger, les diffuseurs de chaque pays doivent payer un certain montant (comme l’a fait SFR avec la Premier League) pour en acquérir les droits de diffusion. On pourrait s’imaginer qu’avec Neymar c’est là aussi une affaire de quelques mois pour en faire un autre jackpot. Mais la situation est plus complexe que cela.

Quelle est-elle ? Cette année, les droits télé à l’international rapportent 45 M€ (dont 32,5 versés par beIN Sport). En mai 2014, beIN avait accepté d’acquérir les droits internationaux pour un montant revu à la hausse à 80 millions minimum garantis par an sur la période 2018-2024 (l’augmentation sera effective l’été prochain), avec un partage des revenus à 50/50 au-dessus du minimum garanti. Sauf que tout cela était avant l’arrivée de Neymar, la renaissance de l’OM et est à des années-lumière de nos principaux concurrents européens.

La Premier League est en effet parvenue à commercialiser ses droits TV à l’international pour 1,2 milliard d’euros par an sur la période 2016-2019 (dont 100 millions versés par SFR en France). Avec 241 M€ annuels, la Bundesliga est également loin devant la L1, tandis que la Liga a réalisé un bond vertigineux en passant de 130 M€ à 636 M€ par exercice depuis 2015. Enfin les droits TV internationaux de la Serie A ont été attribués pour 371 M€ par an sur la période 2018-2021, soit le double de la période précédente (186 M€).

Quel levier pour la Ligue 1 ?

Il est très important. Car vu les acquisitions récentes de stars par le PSG, l’arrivée de McCourt à l’OM et les bonnes performances des clubs français sur la scène européenne depuis 2 saisons (notamment la finale européenne de l’OM), le championnat devient plus attractif, et ce même si les clubs ne récupéreront que 50% des nouveaux droits acquis jusqu’en 2024 en raison du contrat avec beIN.

La LFP et beIN Sports ont par exemple officialisé le 5 février 2018 un partenariat pour les droits télé internationaux en Afrique subsaharienne. Dès la saison prochaine, la L1 s’y vendra 20 M€ de plus par an jusqu’en 2024 (soit 10 millions annuels de plus pour les clubs de Ligue 1). Mais ce n’est pas fini et sans doute pas le marché le plus juteux.

En février dernier, l’Equipe révélait des négociations en cours en Amérique du Nord, ainsi qu’avec TV Globo pour le Brésil. Et l’effet Neymar devrait y fonctionner à plein. A titre d’exemple, la télé brésilienne verse 40 M€ par an pour la Premier League.

Enfin, les télés chinoises sont le dernier axe majeur du développement de la LFP a l’international. A cet effet, la Ligue a organisé un 1er match un dimanche à 13h  pour la Chine qui a été suivi la bas par 1,6 millions de téléspectateurs (plus qu’1 match normal de L1 en France). La Premier League empoche plus de 220 M€ par an de la Chine, et la Liga plus de 62 M€ par an.

La LFP a annoncé le mois dernier un accord majeur de diffusion de la Ligue 1 Conforama en Chine avec le groupe audiovisuel de télévision publique CCTV (sans aucune communication sur le montant, mais celui-ci pourrait etre de plusieurs dizaines de millions selon Liberation du 11 avril 2018.

Grâce à cet accord de quatre saisons (2017/2018 à 2020/2021), la Ligue 1 Conforama sera notamment diffusée sur CCTV5, la chaîne dédiée au sport du grand réseau national CCTV, et sera donc accessible à plus d’un milliard de personnes en Chine. A partir de la saison 2018/2019, deux matchs seront diffusés en direct à chaque journée de championnat, et la Ligue 1 y a même réussi à prendre la place des rencontres de Série A.

Avec l’ensemble de ces éléments, on peut espérer voir le football français professionnel approcher les 1,3 milliards d’euros par an à l’horizon 2020 si les dernières négociations se passent bien.

De quoi réaliser les prédictions de Jean-Michel Aulas du 29 mai dernier (cf la video ci-dessus) sur une hausse de 50 millions par an pour des clubs comme Lyon ou Marseille ou les simulations de l’Equipe du 12 octobre 2017 ?

 

• Des attentes, justifiées (voir ci-dessus), mais à pondérer néanmoins ?

I. Un risque avec Mediapro ?

Alors que Mediapro a proposé 780 M€ pour remporter les principaux lots de l’appel d’offre Ligue 1, de nombreuses voix se sont élevées pour mettre en doute les garanties financières qu’apporterait cette société. D’une part, pour rentabiliser en France un tel montant via la création d’une chaine dédiée (même si le patron de Mediapro s’est montré confiant quant à sa capacité à attirer aux alentours de 3 millions d’abonnés avec une offre d’abonnement autour de 25 euros par mois).

D’autre part en raison de la situation italienne, ou Mediapro avait emporté l’appel d’offre 2018-2021 il y a quelques mois. Mais ces derniers ont vu l’annulation début Mai par la justice de l’appel d’offres de sous-licence organisé par Mediapro en Italie, l’entité espagnole n’a pas apporté suffisamment de garanties financières aux clubs, qui viennent de décider d’abandonner le deal de 1,05 milliards d’euros annuels.

Néanmoins, la situation pourrait être différente en France, étant donné que Mediapro souhaite être diffuseur. C’est aussi un acteur historique majeur du football espagnol, dont il détient les droits (8 matchs sur 10). Et la société vient de recevoir 1 milliard de capitaux chinois via l’investissement du fonds d’investissement Orient Hontai Capital, basé à Pékin. Enfin, contrairement à l’Italie, les clubs ne s’opposeraient pas à ce que Mediapro revende une partie de ses droits à Canal+.

II. Le risque de l’inflation des salaires et du coût des joueurs

Les clubs français bénéficiant d’une forte augmentation de leurs revenus pourraient générer une inflation des salaires. Les prix des joueurs augmenter rognant finalement tous les bienfaits de cette hausse des droits TV. Cela est à relativiser, car comme indiqué ci-dessus, la tendance dans les autres championnats est à une stagnation des droits domestiques. Néanmoins ces tendances seront à confirmer dans les années à venir.

III. La question compliquée et peu connue de la répartition entre clubs

Comment est redistribué l’argent actuellement ? En Ligue 1, il l’est en fonction de plusieurs critères : une part fixe (6,5 M€), la licence club (5,46 M€), le classement sportif de la saison écoulée, le classement sportif sur les cinq dernières saisons et la notoriété sur les cinq dernières saisons. Pour le dernier critère, on peut résumer ainsi : plus un club est diffusé à la télévision, plus il gagne d’argent (critère donc très favorable à l’OM). Cette répartition avait été obtenue de haute lutte par Christophe Bouchet, l’ancien Président de l’OM, soucieux à l’époque que l’OM récupère une part maximale des droits TV dont il était l’un des contributeurs principaux.

S’il faut prendre en compte les cinq dernières saisons et la notoriété, on comprend que terminer champion de France ne garantit donc pas forcément de toucher le plus gros pactole. Malgré son sacre, Monaco a récolté 41,9 M€ en 2016-2017, soit beaucoup moins que le PSG et ses 57,9 M. Mais c’est aussi derrière Lyon (47,2 M€) et l’OM (47 M€). Tout en bas, on retrouve Nancy avec 15,6 M€. Soit un écart de 1 à 3.7 (entre le club le plus rétribué, Paris, et le dernier Nancy).

Comme nous l’a fait remarquer fanduski sur twitter, la répartition des droits TV a été revue le 10 novembre 2016 par la LFP afin de mettre fin à la crise entre les présidents de Ligue 1 (on se souvient de la fronde anti Aulas à ce moment-là menée notamment par Bertrand Desplat le président de Guingamp).

Le 25 novembre 2016, Bernard Caiazzo le président de St Etienne expliquait :

« Il y avait trois problèmes à résoudre : trouver une répartition des droits télés plus juste et plus équilibrée (..). Après des semaines de discussion, nous sommes parvenus à mettre d’accord tout le monde sur une nouvelle répartition. Avant, le premier recevait une somme de droits télés 4 fois supérieure au dernier. Le coefficient va passer à 3,6 pour la saison prochaine, à 3,2 à partir de 2018-19 puis à 2,5 à partir de 2020 si les droits augmentent. Pour donner des chiffres, s’il est champion, le PSG recevra 60 millions et le dernier 17 millions la saison prochaine alors que l’ASSE recevra entre 34 et 38 millions selon son classement. Le but est que le premier reçoive 60 et le dernier 20 environ car les droits TV augmenteront de 20 millions en 2018, qui iront exclusivement aux 12 clubs les moins bien classés. »

Même si la répartition semble devenir moins inégalitaire sur le papier (et un ratio de 2.5 serait le plus bas d’Europe hors Premier League), on voit selon les dires de Bernard Caiazzo que les droits continuent à augmenter, et cela s’est vérifié dès la saison dernière ou Paris a reçu 57,9 M€ (60 cette saison ?), la ou les années précédentes personne ne dépassait les 45 M€ environ. A l’OM d’en profiter en cumulant bon classement sportif et en continuant à jouer les leaders des diffusions.

Qu’en est-il de ce ratio de répartition chez nos voisins ? le ratio entre le dernier et le premier du classement est de 1 à 1,6 en Angleterre (151 millions de livres pour Chelsea contre 94 pour Sunderland), de 1 à 3,2 en Allemagne (74 M€ pour le Bayern contre 23 pour Leipzig), de 1 à 5 en Espagne (140 M€ pour le Real contre 27 M€ pour Las Palmas l’an dernier). En Italie la saison dernière ce ratio était de 4.7 (108 M€ pour la Juventus contre 22 M€ pour Carpi)

Ce nouveau ratio est-il gravé dans le marbre ? Sans doute pas comme Claude Michy l’a mentionné juste après l’appel d’offre ou comme Jean-Michel Aulas le disait en janvier 2018 dans l’Equipe :

« Ça mérite une réflexion en profondeur et un consensus de tous les clubs de L 2 et de L 1 sur la répartition postérieure. Car il ne faut pas que l’appel d’offres soit pollué par cela (…) On est face à un vrai choix d’orientation. Soit on veut une démocratie comptable, avec une répartition à parts égales. Soit on suit le sens de ce qui, de tout temps, a été l’évolution des Ligues professionnelles en Europe. Certes, les uns sont mieux lotis que d’autres, mais à terme, même les petits et moyens clubs finissent par en tirer de meilleurs profits. Pour cela, il faut des clubs forts et compétitifs au plan européen. On a la chance d’avoir le PSG, avec ses investisseurs qataris, Monaco avec son investisseur russe, Marseille qui voit arriver un investisseur américain, et Lyon, qui propose un modèle reconnu partout en Europe ».

Quel rôle peut jouer l’OM dans tout cela ? Tout d’abord profiter de cette nouvelle manne financière pour continuer à faire grandir le projet. C’était l’une des pistes que nous évoquions dans notre article sur les comptes et perspectives de l’OM « OM Financial Project : le dessous des cartes ». Etant donné l’importance de l’augmentation, cela va permettre à l’OM de revenir à la hauteur de ce que certains de ses concurrents européens (hors Angleterre) touchent actuellement.  Jacques-Henri Eyraud s’en est d’ailleurs félicité juste après l’appel d’offres au micro de l’Equipe TV :

Mais pour l’OM, les nouvelles règles de répartition et leur renégociation éventuelle sont un vrai défi pour les mois à venir. En effet, Christophe Bouchet avait bataillé (et gagné des avantages considérables pour l’OM), allant même jusqu’à assigner la Ligue et la Fédération devant le tribunal de grande instance de Paris. Il dénonçait alors « un abus de droit et un abus de dépendance de la LFP à l’encontre de l’OM » et avait aussi déposé une plainte contre la LFP auprès du Conseil de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes pour « abus de position dominante ». Il déclarait à l’époque :

« Quand je suis arrivé, j’ai mis un coup de pied dans la fourmilière parce que les droits télé étaient égalitaires. Il a fallu se battre avec Jean-Michel Aulas pour faire adopter la répartition telle qu’on la connaît actuellement (i.e. entre 2004 et 2018). Il n’était pas d’accord. Il redoutait beaucoup, à juste raison, le critère notoriété. Ça a été dur, âpre ».

À Jacques-Henri Eyraud de reprendre le flambeau de Christophe Bouchet sur le cheval de bataille de la répartition des droits audiovisuels. Surtout quand on sait que l’OM est de loin le club le plus diffusé avec le PSG et que, comme le club de la capitale, il booste les audiences (+20 à 30% cette année pour Canal+ dont un OM-PSG record à 2,6 millions de téléspectateurs en octobre dernier, deuxième plus forte audience européenne sur les championnats domestique à ce moment de la saison).  A la direction de se battre pour renverser la vapeur sur le sujet de la répartition entre gros et petits clubs, notamment sur le critère de la notoriété (comme cela se fait en Espagne ou en Italie).

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A propos de Dragan


Rédacteur et dénicheur d'infos pour @MassaliaLive, analyste financier à ses heures perdues
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