(F) Portes ouvertes pour la défense des Olympiennes

À chaque match joué par les Olympiennes cette saison ou presque, la même réflexion concernant la prestation défensive de l’équipe : « Mais ce n’est pas possible ! » Car à chaque fois, l’impression têtue de revivre toujours les mêmes bévues nous assaille. Dernier exemple en date face au MHSC (0-3). Décryptage des buts encaissés…

1er but – Valérie Gauvin (29e)

1 a

L’Autrichienne du MHSC Sarah Puntingam a le ballon dans le rond central. Outre les 5 Montpelliéraines visibles dans le camp olympien, il faut ajouter Valérie Gauvin hors champ à gauche. 7 Olympiennes sont visibles, plus Maud Antoine, elle aussi hors champ à gauche, au marquage de Gauvin (la vidéo ne permet pas de les voir au départ de l’action). On remarque les trois milieux de terrain olympiennes ne servant à rien, ne marquant personne. Du coup, si l’on compte bien, nous avons 5 attaquantes du MHSC (les 4 visibles + Gauvin) pour 4 Marseillaises.

1 b

Le ballon de Puntingam est parti en direction de Gauvin, à gauche. Antoine, qui la marquait, la laisse partir volontairement, croyant au hors-jeu, oubliant qu’elle n’est pas arbitre et qu’on DOIT continuer à jouer tant que l’arbitre n’a pas sifflé ! Naïveté et manque d’expérience flagrante chez la jeune défenseure olympienne (elle aura 21 ans fin janvier prochain, est titulaire à tous les matchs, et disputait là le 10e match de sa carrière en D1). Mais si elle ne le sait pas, c’est aussi peut-être parce que son coach ne le lui a pas enseigné.

1 c

Gauvin a laissé sur place Antoine (2e joueuse blanche à partir de la gauche), lui prenant 10 mètres en… 15 mètres de course, alors que l’avant-centre de l’Équipe de France est loin d’être considérée comme une attaquante rapide. Elle entre dans la surface, sans aucune défenseure à moins de 3 mètres.

1 d

Gauvin est tellement seule au monde, qu’elle a le temps de se remettre sur son pied droit pour ouvrir celui-ci et battre la gardienne olympienne Blandine Joly… Tranquille comme Baptiste. Pardon, comme Valérie.

Conclusion : une fois de plus – car un schéma récurrent pour la défense olympienne –, les défenseures olympiennes se font prendre dans le dos, par inexpérience. Quand on ne sait pas jouer la ligne, on ne la joue pas.

Bonus 1

On reprend les mêmes et on recommence…

Nouvelle balle dans le dos de la défense olympienne à destination de Gauvin, lâchée une fois de plus au marquage par Antoine (juste derrière elle). La Pailladine se retrouve seule à l’entrée de la surface devant Joly qui anticipe…

Heureusement pour l’OM, Gauvin ripe sa reprise qui va dans les gants de Joly. À noter que si la gardienne avait repoussé le ballon sur sa gauche, une deuxième Montpelliéraine était absolument seule face au but vide, lâchée à son tour au marquage par Pizzala, obligée de venir compenser sur Gauvin la défection d’Antoine…

2e but – Lena Petermann (48e)

2 a

Sakina Karchaoui, en possession de la balle, va chercher dans les pieds Clarisse Le Bihan (?) entre deux Olympiennes (juste derrière l’arbitre).

2 b

Sur son simple contrôle en pivot, la joueuse du MHSC élimine Tess Laplacette. Devant elle, Antoine est au marquage de Gauvin qui, pour ne pas changer (pourquoi changer ?), part dans son dos, anticipant l’ouverture en profondeur de sa coéquipière.

2 c

Antoine, obnubilée par le ballon, est restée scotchée sur place, et Gauvin récupérant la passe de Le Bihan file dans la surface…

2 d

Gauvin a tout le temps de pousser jusqu’à la ligne de but sans être attaquée, de lever la tête, et de centrer. Deux Montpelliéraines sont dans la surface. Petermann sur la ligne des 5,50 m, et Mondésir, désaxée à hauteur du point de pénalty, marquée par Coudon. Quatre (4 !) autres Olympiennes sont dans la surface, outre la gardienne, et AUCUNE n’est au marquage de Petermann, Amandine Blanc lui laissant un vrai espace.

2 e

Le centre de Gauvin est parti vers le 2e poteau. Petermann lit bien la trajectoire de la balle en reculant de deux pas, mais pas Amandine Blanc qui AVANCE vers son but de deux pas, mais sans se déplacer latéralement pour se rapprocher de Petermann.

2 f

Et bim ! Petermann n’a plus qu’à pousser le ballon au fond de la tête… Facile, Basile. Pardon, facile Lena !

Conclusion : on ne compte plus les buts encaissés ainsi par les Olympiennes cette saison : un centre et une reprise victorieuse au second poteau. Il faudrait peut-être se pencher sur le problème, non ?

3e but – Valérie Gauvin (68e)

3 a

Jamais deux sans trois… La Montpelliéraine Mondésir (centre, premier plan) lance Petermann, marquée par Blanc…

3 b

Bien que la passe ait été faite du côté de Blanc, celle-ci est restée dans les starting-blocks, Petermann l’a débordée, a récupéré le ballon et fille sur la droite de la surface… À gauche, on voit Pizzala revenir et sur sa gauche on aperçoit Gauvin.

3 c

Blanc n’est pas revenue, et Petermann centre tendu, perpendiculairement à sa course. On voit que Gauvin – une fois de plus – échappe au marquage d’Antoine…

3 d

Gauvin reprend le centre de Petermann sans contrôle. Ni Pizzala, ni Antoine n’ont été d’aucune utilité. Joly est resté dans ses 5,50. C’est le doublé pour la Montpelliéraine…

Conclusion : elle s’impose d’elle-même, non ?

Bonus 2

Balle en profondeur pour Marie-Charlotte Léger (entrée à la 78e) qui part derrière Maud Antoine…

En moins de 5 mètres, Léger est passée devant Antoine et a récupéré le ballon, tandis que Joly a anticipé et est sortie hors de sa surface…

Lancée à pleine vitesse, Léger élimine Joly et va s’excentrer…

… Sa frappe croisée au premier poteau trouve Joly, bien revenue et qui contre le tir en corner, tandis qu’Antoine était venue fermer le poteau. Une action pour une fois bien terminée par les Olympiennes (mais bien mal commencée…)

CONCLUSION GÉNÉRALE

Si Christophe Parra, l’entraîneur et patron de la section féminine, considère qu’« Il y a du positif« , il aura du mal à nous prouver qu’il s’agit du domaine défensif. Car si l’on reprend tous les buts encaissés par son équipe depuis le début de saison, ce sont toujours les mêmes erreurs de marquage, la même naïveté, les mêmes départs des adversaires dans le dos. Alors, il nous affirme que le positif se trouve au niveau du bloc équipe et de sa faculté à avoir évolué avec deux systèmes de jeu différents face au MHSC (déclaration d’après match). Mais comment peut-on se satisfaire de ces deux éléments à la simple vue des trois buts encaissés (plus les deux occasions très nettes présentées ici) ?

L’OM joue avec la même défense (gardienne exceptée) qu’en D2. Qu’elle soit à 3 ou à 5, il est évident qu’elle n’est pas à la hauteur des enjeux. Mais elle n’est bien sûr pas seule en cause. Car si les attaquantes adverses peuvent être si facilement lancées dans le dos de la défense olympienne, c’est bien aussi parce que le milieu de terrain est dépassé, trop passif. Et sans doute aussi, car les attaquantes ne produisent pas les efforts défensifs nécessaires. Le football est un jeu collectif, un tout. Un rouage fonctionnant bien peut en rattraper un défaillant. Mais quand des rouages sont défectueux dans toutes les lignes, ça devient très problématique…

 

 

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A propos de Philippe Serve


Supporter de l'OM depuis sa finale victorieuse en Coupe de France en 1969. Tombé amoureux du foot féminin, un peu d'abord en 2007 et 2008, définitivement en 2011. Ai suivi pendant 4 ans au plus près l'OM féminin via mon site Olympiennes et Marseillaises. Assume complètement d'être supporter à la fois de l'OM ET de l'OGCN, club de ma ville natale ! Informe au quotidien sur tout le foot féminin, mais aussi sur l'actualité la plus diverse via mon compte perso Twitter @Olympiennes
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