Un match que les Olympiennes devaient absolument gagner. Elles l’ont perdu. Une furieuse impression de déjà vue en écrivant ces lignes… Face à l’ASJ Soyaux et alors qu’elles menaient 1-0 au repos et jusqu’à l’heure de jeu, les filles de l’OM se sont écroulées, encaissant deux buts en moins de cinq minutes, puis un troisième dans le temps additionnel. Une défaite (1-3) de plus. Une défaite de trop.
Soyaux dominait le début de match, mais Marseille ouvrait le score sur sa première véritable attaque. On trouvait au départ de l’action Sarah Huchet, puis un relais de la Turque Selen Altunkulak (qui aura enfin joué sous le maillot blanc) qui lui remettait le ballon pour une légère déviation vers Cindy Caputo. L’ailière de l’OM enroulait parfaitement sa frappe et trouvait le coin opposé des buts de Romane Munich (29e, 1-0).
L’OM menait à la pause, mais inquiétait par ses errements défensifs et son déficit technique. Soyaux prenait la direction des opérations en mains et égalisait logiquement au bout d’un cafouillage dans la surface olympienne qui profitait finalement à Aurélie Rougé, entrée en jeu quelques instants plus tôt (57e, 1-1).
Combien de buts l’OM a-t-il encaissés cette saison suite à son incapacité à dégager proprement un ballon de sa surface ?
Cinq minutes plus tard, consécutivement à une énième faute olympienne, Soyaux obtenait un coup franc à 30 mètres dans l’axe. Sarah Cambot expédiait un superbe missile dans la lucarne de Blandine Joly (66e, 1-2).
L’OM était incapable de réagir, de mettre le bleu de chauffe – comme presque toujours cette saison dans les mêmes conditions – et se faisait encore punir en bout de rencontre lorsqu’une belle passe en profondeur de Clérac trouvait Cambot sans la surface. Un contrôle, un dribble sur Joly et le cuir au fond (90e+4, 1-3).
Après 3 défaites et 6 matchs sans succès, Soyaux renoue avec la victoire, gagne deux places au classement (8e), et met 7 points entre lui et la ligne rouge. De quoi recevoir Fleury avec décontraction.
Pour l’OM, la déprime devrait s’inviter aux agapes de fin d’année. En subissant une 6e défaite de suite (la 9e en 11 matchs), les Olympiennes ne cessent de glisser sur une pente de plus en plus savonneuse. L’OM terminera l’année relégable, quoi qu’il arrive lors de la dernière journée avant la trêve. Mais les choses pourraient bien – devraient, hélas et en toute logique – s’aggraver très vite, puisque les deux prochains rendez-vous, le dernier de décembre et le premier de janvier seront face à Bordeaux, puis au PSG…
On peut s’étonner (ou pas) des propos d’après-match de Christophe Parra :
« On est déçu. Nous avons fait une mi-temps un peu plus à la hauteur de l’importance de ce match-là. C’était pour moi le match de l’année 2019. Sur la deuxième période, il faut faire preuve de plus de caractère. Cela reste des matchs particuliers. C’est dommage. Soyaux a relevé le défi sur la deuxième mi-temps avec des filles de caractère, ce c’est qu’il nous a manqué. On prend un but sur un cafouillage. Comment lutter contre l’adversité ? Ce sont des ballons qu’il faut arriver à sortir. Le troisième est anecdotique. On recule, on est moins efficace sur les coups de pied arrêtés. Il fallait avoir plus de caractère, on a essayé de mettre du sang neuf en faisant des changements. »
On constate l’absence de toute remise en question personnelle. Pourtant, qui a recruté ces joueuses manquant de caractère ? Qui a cru qu’il suffisait de remplir son effectif de très jeunes joueuses tombées du nid ou presque ? Que ne pas recruter des joueuses d’expérience et de haut niveau suffirait à tenir son rôle dans une D1 qui ne cesse de progresser ? Qui est responsable de l’organisation défensive d’une équipe multipliant à chaque match les cafouillages et les « sauve-qui-peut » en mode panique dans la surface ? Qui joue sans la moindre joueuse créatrice, car il n’en a pas recruté ?
Comment admettre tout cela, lorsque l’on sait que l’OM possède le 4e ou 5e budget de D1 et n’en fait strictement rien dès qu’il est question de recrutement ? Si trop de joueuses ne sont pas à la hauteur des enjeux, elles ne sont pas les premières fautives. Elles sont comme elles sont. Elles ne se sélectionnent pas elles-mêmes dans l’équipe et sont les premières victimes d’une politique et d’une gestion que plus personne ne comprend depuis maintenant deux ans et demi.
Un œil au banc de ce samedi montre comme un symbole à quel point la mission était impossible, tant l’expérience manque dans cette équipe. La plus âgée avait 22 ans, les autres 20, 19, 18, 17 et 16. On est en D1, pas en DH… Les absences dans le groupe étaient très nombreuses, de Coton-Pélagie à Zahot, en passant par Palacin et Ali Nadjim. Toutes blessées ? Écartées ? La communication du club sur ses féminines étant comme d’habitude égale au néant absolu, on ne sait pas.
Observateurs et supporters se posent la question : jusqu’à quand cette farce va-t-elle durer ?
Buts : Cindy Caputo (29e) / Aurélie Rougé (61e), Sarah Cambot (66e et 90e+4).
Spectateurs : 193
Joly
Coudon
Pizzala (c)
Blanc
Laplacette
Gherbi
Sumo
Altunkulak
Cardia
Huchet
Caputo