Dans le cadre de cette trente-septième journée, L’OM se rendait au stade Pierre Mauroy de Lille avec l’obligation de gagner afin de conserver ses chances pour une hypothétique qualification en Ligue des Champions.
Prologue
Relancés par une victoire aux forceps la semaine précédente contre Monaco, les Phocéens abordaient cette rencontre avec confiance. Face à des Lillois bien plus en jambes qu’en début de saison, il était cependant difficile de croire que l’OM pourrait s’imposer facilement dans le Nord.
Du reste, Dimitri Payet avait expliqué en conférence de presse que contrairement à ce qu’une partie des journalistes avançait, le groupe n’avait pas abandonné son entraîneur et se battrait jusqu’au coup de sifflet final du championnat.
Il faut croire qu’il avait raison : l’Olympique de Marseille devait lancer un signal fort au troisième de la Ligue 1, c’est chose faite. À telle enseigne d’ailleurs que Les dogues n’avaient plus perdu par quatre buts d’écart depuis dix-huit ans. Une performance prouvant à l’envi la très bonne partition jouée par les hommes de Marcelo Bielsa, à l’image du meneur de jeu de l’OM, tout feu tout flamme samedi soir, et directement impliqué dans les quatre buts marqués par son équipe.
Premier acte : strass et Payet
La première mèche est allumée par le Réunionnais dès la deuxième minute. Suite à une frappe des vingt-cinq mètres, le ballon difficilement repoussé par Vincent Eneyama atterrit dans les pieds de Gignac qui n’a plus qu’à pousser le cuir au fond des filets et marquer ainsi son vingt et unième but de la saison (le cent deuxième de sa carrière en L1).
On pense alors que l’OM fidèle à ses fâcheuses habitudes de deuxième partie de saison va avoir tendance à reculer et laisser le jeu aux Lillois, mais ce sont bien les sudistes qui continuent à imposer leur jeu et leur pressing haut.
Après une alerte sur corner et une tête de Kjaer sauvée sur sa ligne par Alessandrini, les Phocéens creusent l’écart au score à la vingt-sixième minute : Fanni transperce la niche du gardien nigérian sur une tête puissante à l’issue d’un coup de pied de coin tiré par Dimitri Payet, auteur de sa seizième passe décisive de la saison (à une unité du record détenu par Marvin Martin depuis l’exercice 2010/2011).
Les quarante-cinq premières minutes ressemblent à un récital pour Marseille qui se contente de contenir les rares offensives lilloises, très, voire trop peu dangereuses pour inquiéter un Mandanda plutôt serein.
L’OM maîtrise les débats face à des ch’tis étouffés et totalement absents. M. Chapron met fin à la première période et au calvaire des joueurs adverses.
Second acte : les dogues aboient, Payet les muselle
Le LOSC veut refaire son retard et attaque cette seconde mi-temps tambour battant. En toute logique, il ne faut pas plus de trois minutes pour que le premier vrai danger survienne dans la surface de réparation marseillaise. Sidibé, le latéral gauche du LOSC offre une balle en retrait à Lopes qui place une frappe à bout portant obligeant le gardien marseillais à déployer une magnifique parade instinctive. Sur le corner qui suit, les nordistes sont tout près de réduire la marque, mais manquent à nouveau de réalisme.
Ces quinze premières minutes de la seconde période sont très compliquées pour les Phocéens ainsi que pour Marcelo Bielsa qui fait les cent pas devant son banc de touche comme à son habitude lorsque Marseille est en difficulté. Emmenée par un Nkoulou impérial ce samedi soir, la défense tient néanmoins le coup. Le roc semble être de retour. Dommage que la saison prenne fin, car l’équipe serait certainement mieux classée aujourd’hui avec un ou deux autres vrais défenseurs centraux de métier. N’est-ce pas Monsieur Labrune ?
Néanmoins après ce temps fort lillois, Payet décide de faire rentrer les toutous au bercail. Sur une magnifique passe de l’extérieur du pied dont il a le secret, il lance Ayew lance en profondeur; lequel relaie immédiatement pour Alesandrini qui se retrouve seul face au gardien et remporte son duel non sans une certaine réussite.
La messe est dite, l’OM mène 3-0 à vingt minutes de la fin, on ne voit pas comment les nordistes pourraient être en mesure de revenir au score avec une telle pauvreté dans le jeu.
Masochistes et courageux, les supporters Lillois continuent néanmoins à chanter et à pousser leur équipe en train de boire la tasse. Face à son ancien club, Dimitri Payet prend, quant à lui, un malin plaisir à les faire taire : il lance idéalement Imbula qui en profite et prolonge sur Ayew. Enyeama sort à temps, mais le magnifique – bien qu’improbable – piqué extérieur pied droit du Ghanéen ne lui laisse aucune chance.
Les deux équipes se séparent tandis que le panneau d’affichage indique quatre à zéro pour l’OM. Un beau week-end en somme !
Pour son dernier match au Stade Pierre Mauroy de Lille, Girard est resté sagement assis.
Les satisfactions
• Les trois buteurs en fin de contrat nous permettent de garder le mince espoir de retrouver la C1 l’année prochaine. Spéciale dédicace à Gignac, Fanni et Ayew et à ceux qui auraient pu douter de leur professionnalisme et implications.
• L’excellent match des Marseillais avec un niveau de jeu à la hauteur des six premiers mois.
• La branlée mise à René Girard. Il l’a bien méritée et comprendra ainsi qu’il est possible de mettre plus d’un but par match.
• La future prolongation de Fanni grâce à son but.
• La meilleure attaque de l’OM depuis plus de vingt-cinq ans avec soixante et onze buts actuellement.
Les regrets
• Le jeu personnel de Batshuayi qui aurait pu servir idéalement Thauvin, mais qui a préféré « la jouer solo ».
• On risque de perdre énormément si Marcelo Bielsa dirigeait son dernier match le prochain week-end…
• L’annonce du départ probable d’André Ayew ; sa hargne et sa rage manqueront aux supporters !
Épilogue
Marseille finit le match en patron avec le sourire aux lèvres. Les hommes de l’entraîneur à la glacière ont conscience d’avoir assuré l’essentiel, c’est-à-dire s’imposer pour continuer à espérer une place sur le podium, malgré la victoire monégasque sur Metz dans le même temps.
Il en faudra plus pour atteindre une éventuelle troisième place lors de la trente-huitième journée. Il faudra un faux pas de l’escouade de Leornado Jardim à Lorient et une nouvelle performance de l’OM au Vélodrome face à Bastia (déjà assuré du maintien). De la combativité et de la chance donc, mais l’espoir subsiste.
Le contrat est donc rempli pour les Marseillais qui s’imposent facilement sur un joli score offrant ainsi un dernier match à distance palpitant avant le terme de la saison. Les joueurs marseillais ont réussi à surprendre leurs supporters avec la manière et sur un score sans appel s’il vous plaît ! Quelle joie de retrouver une équipe jouant de nouveau avec de l’impact, du pressing et de l’envie ! De fait, ce fichu passage difficile en février est encore plus regrettable…
Allez L’OM !
C’est qui ce « Strass » ? Un joueur de la CFA ?
c’est le futur remplaçant de Gignac. 🙂
À ne pas confondre avec « Strasse » un joueur allemand qui fait rien qu’à péter dans la soie en pleine rue ! ➡