Circulez, y a rien à voir…

Les dernières ambitions de l’OM en terre girondine et dans la course au titre se sont envolées ce dimanche face à l’équipe de Willy Sagnol. Outre les trente-huit années de disette — définitive — à Chaban-Delmas, le club phocéen quitte le podium qu’il occupait depuis vingt-sept journées et voit désormais son horizon s’obscurcir. Il y a des soirées comme ça… 

Very bad trip

Des soirées où l’on a rien à dire du match parce que ça ne sort même plus… Du dégoût ? De la colère ? Un sentiment d’injustice renforcé par le consensus mou des médias accusant systématiquement l’OM de se poser en victime ? Oui, sans doute un peu de tout ça et puis un constat amer devant une Ligue 1 de plus en plus faible, insipide, et prévisible.

À l’heure de devoir rédiger ces quelques lignes que les plus lucides d’entre vous — c’est-à-dire l’immense majorité — ne prendront pas la peine de parcourir, ma plume s’étiole, se vide, se sclérose et renonce même au courroux ou au mépris pour s’exprimer. À quoi bon de toute façon ?

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Don Quichotte de la pelota

Autant garder notre dignité, comme le fait Marcelo Bielsa en toute circonstance.

Face à ses joueurs, d’abord.

Trop fragiles mentalement pour retourner des situations difficiles, trop dépendants du staff, trop attachés à leurs petits lauriers, trop faibles techniquement pour s’imposer dans les moments clés, les Olympiens ont une part importante de responsabilité dans cette série d’échecs. Ce n’est pas tant le match d’hier qu’il faut regretter qu’un mois de février catastrophique sur le plan des résultats, Messieurs !

FOOTBALL : Marseille vs Benfica - Amical - 23/07/2014

Face aux arbitres, ensuite.

Comment rester de marbre vis-à-vis d’un corps arbitral affligeant d’incompétence, de manque de discernement, d’absence de sang-froid, incapable de respecter les règles élémentaires qu’il est censé appliquer, et pour couronner le tout, hermétique à toute remise en cause ? Marcelo a une recette simple, mais extraordinairement difficile à suivre : il prend sur lui, encourage ses joueurs et continue à croire en ses principes et sa vision du beau jeu à tous égards contre vents et marées ! Il incarne parfaitement ce qu’on définissait autrefois comme un honnête homme. Admirable, mais sans doute vain.

https://www.om.net/videos/173142/dix-erreurs-qui-coutent-cher-lom

 

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Face aux médias, enfin.

Trop peu professionnels pour poser des questions dignes d’intérêt, pour amener des réflexions approfondies dans les débats relatifs au sport, ou populariser, expliquer et valoriser le jeu et son esprit, les « experts » et « consultants » se complaisent dans la fange, l’indigence grammaticale — en direct s’il vous plaît — l’à-peu-près journalistique et le supporterisme déguisé bien que viscéral.

C’est bien simple, quand ils ne transforment pas en moralistes de la chose footballistique (ou de la société en général pour les plus téméraires), ou qu’ils délaissent d’improbables robes de procureurs d’opérette, l’essentiel de leur activité se résume à s’aplatir devant la Statue du Commandeur Aulas, dédaigner le Barça, minimiser le Real, moquer le Bayern, se gausser de Manchester United, fustiger la Juventus, pavoiser des heures durant sur les vertus du modèle Qatari et dévoiler, sans pudeur, un fantasme puéril et onaniste de domination de la planète football depuis la case PSG…

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De son côté, Marcelo n’a pas de temps à perdre avec ces ignares, mais à travers les médias, il veut expliquer clairement et précisément le jeu qu’il souhaite proposer. C’est une question de respect vis-à-vis des joueurs marseillais, des autres équipes et des supporters. Une notion que les journalistes ne connaissent vraisemblablement pas plus que les entraîneurs de Ligue 1 qui ont rapidement fait de l’entraîneur argentin la cible privilégiée de leurs attaques les plus minables. On serre la main de son homologue, sourire de faisan collé aux lèvres pendant le protocole des confrontations directes, et on tire régulièrement sous la ceinture dans les médias. N’est-ce pas Roland ?

Y a-t-il un président dans le club ?

De sa tour d’ivoire, Vincent Labrune contemple ses troupes qu’il flagorne à l’occasion en immortalisant un maillot somme toute anoodin afin de faciliter un départ en retraite anticipée vers Nice sous les yeux ahuris de Skoblar, Bonnel, Magnusson, Papin, Di Meco, Boli, Waddle, Pelé, Mozer ou Amoros, tout en défendant l’idée de « patrimoine » du club…

Côté sportif, il n’a rien à faire puisque l’homme à la glacière s’occupe de tout. Les résultats sont bons, du moins, l’étaient jusqu’à présent et il peut désormais gérer le club comme il l’entend.

http://sport24.lefigaro.fr/le-scan-sport/buzz/2014/11/07/27002-20141107ARTFIG00145-omar-sy-desamour-bielsa-les-confidences-de-labrune-avant-psg-om.php

Ouais, sauf que dans ce cas, il doit être atteint de surdité précoce.

Entre les dossiers « Stade Vélodrome », « Dòria », « Fanni », « Cheyrou » et « Amalfitano » par exemple, ou la guéguerre de pacotille avec Jean-Michel Aulas dont il tente de dénoncer secrètement les agissements coupables auprès de la ligue, il ne fait rien à bon escient ni au bon moment et multiplie les échecs médiatiques… Et quand il prend enfin une bonne décision, comme celles de recruter Marcelo Bielsa ou de boycotter les antennes de Canal +, il fracasse instantanément le mercato désiré par son nouveau salarié ou se fait griller la politesse par le PSG arc-bouté à Bein, alors qu’il était l’instigateur de la manœuvre ! Lui, l’homme de communication ! On croit rêver… Et c’est d’autant plus désolant que ça empire d’année en année. On ne peut même plus lui en vouloir, car de toute évidence et à ce niveau-là, ça relève plus de l’incompétence à l’état pur que du crétinisme mondain !

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Pourtant, l’homme a réussi à assainir le budget du club, à équilibrer les comptes et juguler la masse salariale grâce à de jeunes joueurs bon marché et prometteurs… ou pas. C’est le fameux « Projet Dortmund » destiné à densifier le parcours du club en championnat et dans les joutes européennes.

On a vu ça en Ligue des Champions l’année dernière effectivement…

Mais enfin Monsieur le Président, à quoi rime tout ce cirque ? Pourquoi avoir dépensé autant pour Florian Thauvin ? Pourquoi avoir recruté Dja Djédjé alors que Corchia sensiblement plus polyvalent et technique était sur le marché pratiquement au même prix ? Pourquoi avoir imposé Matheus Dòria à Marcelo Bielsa alors que pour six millions d’euros, des défenseurs centraux expérimentés et performants étaient disponibles un peu partout dans le monde ? Pourquoi être allé chercher Barrada aux Émirats arabes unis et pour une fortune, alors qu’on avait surtout besoin d’un numéro six ? Comment se contenter d’un seul véritable latéral gauche – et encore hein – et espérer aller loin en championnat dans ces conditions ? Grâce au génie de Bielsa ? Évidemment…  D’ailleurs ça y était presque, mais le génie à ses limites et les erreurs de gestion aussi. Hier soir le destin s’appelait Varela, demain il risque de s’appeler Monaco ou Nantes…

The (wo)man who sold the world

Alors bien sûr, Vincent Labrune n’est pas le seul fautif dans cette histoire.

Hier soir, après avoir involontairement snobé Florian Thauvin, Margarita Louis-Dreyfus est venue assister exceptionnellement au match opposant Marseille à Bordeaux, ou plus exactement Marseille à Bordeaux, à Jean-Michel Aulas, à la LFP, à la presse française, à Canal +, à RMC  et à Monsieur Bartolomeu Varela ! Pas forcément très équitable tout ça, même si l’OM est encore quatrième (attendu que par moments cela relève plus du miracle que de la logique sportive). Il faut croire qu’elle a sacrément bien choisi son jour…

Et qu’en a-t-elle pensé ? Qu’il serait peut-être temps de passer la main ?

Il faut l’espérer, car si les supporters sont des ingrats ayant souvent manqué du plus élémentaire respect envers l’actionnaire principal du club, aujourd’hui, Bielsa ou pas, l’OM est dans une impasse : financière, médiatique, politique et sportive. À moins de vouloir jouer le milieu de tableau de la Ligue 1, évidemment…

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3 Réponses pour Circulez, y a rien à voir…

  1. Merci, ô cher public !

  2. avatar De selfmade footix le 14 avril 2015 à 20h48

    Parfaitement exprimé. Bravo.

  3. Bravo Mr Toti. Toujours aussi agréable de te lire.