Depuis le début de l’année 2015, les protégés de Marcelo Bielsa avaient commencé à inquiéter leur monde, à tel point que certains prédisaient déjà la fin et l’échec de la méthode « El loco ». Vendredi soir, cependant, on a enfin retrouvé le visage séduisant de l’OM qu’on a tellement aimé en début de saison. La réussite est de nouveau de notre côté !
Une entame parfaite
Le déplacement au stadium de Toulouse avait tout du traquenard. Même si l’adversaire du soir n’était pas en forme, ces dernières semaines, les Olympiens donnaient l’impression de pouvoir perdre contre n’importe qui… surtout contre n’importe qui en fait. En revanche, cette fois, et pour reprendre l’expression popularisée par Nadine de Rothschild, « ils se sont enfin sort les doigts du cul » ! La mise sur le banc de Thauvin et Gignac y est peut-être pour quelque chose…
Comme souvent depuis le début de l’ère Bielsa, le match démarre sur les chapeaux de roues, et contrairement au précédent duel contre Caen, ça paie. Michy Batshuayi, l’attaquant belge de l’OM, réalise un enchaînement parfait avec un contrôle orienté suivi d’une frappe à l’entrée de la surface du pied gauche. Le tableau d’affichage n’indique pas encore deux minutes, mais déjà un à zéro pour l’OM.
À la septième minute, sur un coup franc mal repoussé par la défense toulousaine, Aloé, le minot qui a dû essuyer beaucoup de critiques ces dernières semaines, marque son premier but en Ligue 1 : 2-0.
Quelques instants plus tard (20e), Imbula décide de montrer l’étendue de son talent : après avoir récupéré la balle au niveau rond central, il offre un bijou de passe en profondeur à Ayew dont le centre au cordeau est contré par un défenseur toulousain dans ses propres filets alors qu’Ocampos était en embuscade… 3-0. L’équipe de l’entraîneur argentin ne veut pas en rester là, et à peine quelques minutes plus tard, Ayew voit sa frappe détournée sur le poteau, et sa tête fuir le cadre alors que le gardien était battu…
Irrésistibles devant, à la rue derrière !
Malgré leur festival offensif, les visiteurs ne sont pas sereins, notamment Lemina et Romao, qui s’échinent en vain à ressortir proprement le ballon et font des cadeaux aux attaquants de Toulouse. Heureusement, la maladresse de Pesic n’a rien à envier à celle de Gignac en ce moment. Mandanda est même sauvé par son poteau, histoire de bien nous rappeler la fébrilité d’une défense orpheline de N’Koulou.
Mandanda, toujours lui, est même à deux doigts – du cul ? -de rejoindre les vestiaires prématurément en voulant gagner du temps à la 35e minute de jeu et à trois à zéro pour son équipe… Encore une preuve de l’intelligence du groupe, et notamment de son « capitaine courage »… Juste avant la mi-temps, Payet, réalise à son tour une action de grande classe. Il récupère un ballon dans son camp, amorce un « rush » d’une cinquantaine de mètres, élimine un défenseur sur un magistral petit pont, sert Ocampos en profondeur lequel remet en retrait pour Batshuayi. Le Belge se défait tranquillement du gardien et d’un défenseur toulousain à l’issue d’un élégant crochet, puis frappe sereinement dans le but vide : 4-0 ! Et que de beaux buts s’il vous plaît ! Pas sûr que Gignac l’aurait mise celle-là…
Un match fou…
Au retour de la pause, les deux équipes continuent d’attaquer, et c’est Toulouse qui se montre le plus efficace, en réduisant le score sur une frappe de Ben Yedder entre les jambes de Mandanda (ça fait mal, 77e). L’OM a décidément le chic pour réveiller les morts-vivants… Les Marseillais reprennent cependant le fil du match et étouffent peu à peu le TFC, précipitant la fin des débats et, vraisemblablement, le sort du club d’Alain Casanova vers la Ligue 2.
Dès la remise en jeu, André Ayew y va ainsi de son but après une activité débordante et une énième erreur de la défense toulousaine. Enfin, peu avant l’issue du temps réglementaire, Gignac qui a remplacé Batshuayi à l’heure de jeu nous sert sa spéciale : je déborde sur l’aile gauche sans clignotant, je repique au centre, je fais un crochet, j’envoie une patate de forain et je marque mon 97e but en L1 (89e). Classique, mais imparable, nous voilà à six à un pour l’OM : jeu set et match !
Ne pas s’enflammer
L’OM s’est-il relancé dans la course au titre ? À chaud, on aurait envie de le croire. En y regardant de plus près, on ne peut que se féliciter de la pluie de buts et de la fluidité du jeu offensif prôné par Marcelo Bielsa. En défense, par contre, l’impression est tout autre. La victoire est amplement méritée, mais le score aurait pu être bien moins flatteur si les attaquants toulousains ne s’étaient pas montrés aussi maladroits ! Il faudra attendre le résultat du prochain match à domicile contre Lyon pour savoir si Marseille est enfin de retour ou pas.
Il faut être fair : l’OM ce soir à été exceptionnel et cette victoire va compter dans le sprint final ! Bravo à DD Gignac et M Bielsa !
— Jean-Michel AULAS (@JM_Aulas) 6 Mars 2015