À l’instar du match face au RC Lens début novembre, l’OM a de nouveau joué à se faire peur contre le FC Metz, alternant les mouvements de génie et les séquences de jeu complètement aberrantes… Éprouvant, avez-vous dit ?
Sueurs froides
Il fallait, en effet, prendre les trois points de la victoire coûte que coûte. D’abord en raison des succès de tous les rivaux réputés du club phocéen (Paris, Lyon, Saint-Étienne, Bordeaux), puis dans l’optique de poursuivre une bonne série de victoires consécutives à domicile (laquelle était portée à sept avant le match de dimanche), et enfin, pour conserver la place de leader !
Marcelo Bielsa avait encore aligné un 3-3-3-1 avec le seul Giannelli Imbula au milieu, laissant donc Alaixys Romao et Mario Lemina sur le banc. La défense centrale à trois éléments – composée de Fanni, Nkoulou et Morel – était de mise, puisque les Messins évoluaient avec une pointe à deux têtes, même si l’Argentin, Andrada, se positionnait davantage en neuf et demi qu’en avant-centre classique durant la rencontre. Les supporters marseillais avaient surtout le plaisir de revoir le trident offensif Thauvin – Payet – Ayew, le premier retrouvant l’aile droite suite au retour du Ghanéen à gauche.
L’ombre d’un doute
Le coup d’envoi est donné par les Marseillais, qui ne perdent pas de temps puisque dès la 3e minute, André Ayew effectue une jolie passe en profondeur pour André-Pierre Gignac. Le ballon est intercepté par les Lorrains. Puis c’est au tour de Dimitri Payet de percer dans l’axe et d’enrhumer Doukouré au passage, avant de buter sur Sylvain Marchal. Benjamin Mendy récupère et tente sa chance, mais sa frappe est trop écrasée et Johann Carrasso capte facilement le cuir (5e). À la neuvième minute, Florian Thauvin accélère et élimine Choplin, mais le portier messin sort dans les pieds de l’ancien Bastiais.
Les Olympiens exercent un pressing d’enfer durant l’entame, cependant, ils ne se créent pas d’occasions franches. Payet tente une roulette devant Choplin et obtient un coup franc plein axe à trente mètres de la cage de J.Carrasso (12e). Thauvin se charge de le tirer et décale Imbula, en vain, l’ancien guingampais loupant totalement sa frappe.
Puis, arrive une mauvaise nouvelle, après plus d’un quart d’heure de jeu : Imbula semble s’être blessé et va voir le staff médical marseillais. S’il boîte, « Gianni » reprend pourtant sa place sur la pelouse. Pendant ce temps, les Grenats se procurent la première grosse occasion du match, avec une frappe enroulée du gauche de Florent Malouda. Sa tentative est bien cadrée, mais aussi bien repoussée par Steve Mandanda (18e), lequel se loupe ensuite sur le corner ainsi obtenu par Metz et tiré côté droit par Lejeune : Marchal peut reprendre du plat du pied au second poteau et… manque le cadre ! C’est la première grosse frayeur pour les hommes d’El Loco.
L’OM continue toutefois d’être pressant avec Payet qui sert bien Thauvin côté droit, mais ce dernier est repris par Bussmann (21e). Quelques instants plus tard, le Réunionnais offre une belle accélération côté droit et tente de centrer (24e). Il se heurte néanmoins à l’expérimenté Marchal qui livre une très belle performance.
À l’approche de la demi-heure de jeu, Gignac semble marquer le pas à son tour, après un contact avec Lejeune. On envoie alors Batshuayi s’échauffer, mais APG reste finalement sur le terrain, et ce jusqu’au coup de sifflet final.Les Olympiens se font surtout avoir par une défense messine bien en place et se retrouvent régulièrement en position de hors-jeu. Dans le même temps, le FC Metz s’avère très dangereux sur ses contre-offensives. Cependant, Payet manque de peu d’ouvrir la marque à la 34e minute, et voit son tir passer de très peu au-dessus des buts lorrains !
L’étau
Les hommes d’Albert Cartier vont eux aussi, semer la terreur chez leur adversaire, Nkoulou se voyant obligé de tacler sèchement Malouda (36e). Quelques secondes s’écoulent et alors que Thauvin vient de centrer sur l’Homme invisible au second poteau dans le camp adverse, les mosellans investissent la moitié de terrain marseillaise. Sur un coup franc lointain tiré par Lejeune, la défense de l’OM cafouille quelque peu et Andrada tente une reprise acrobatique détournée en corner (38e). L’action qui suit ne donne rien et les Phocéens se dégagent. Metz repart malgré tout en contre avec Malouda qui fixe Nkoulou et tire du gauche à ras de terre. El Fenómeno repousse du pied, mais la pression messine est de plus en plus évidente. Puis c’est au tour d’Andrada de faire des misères aux défenseurs provençaux en décochant un tir du droit, repoussé cette fois, par Jérémy Morel (41e).
Paradoxalement, c’est à cet instant précis que se produit le premier miracle marseillais : à la 43e minute, Payet parvient à centrer côté gauche pour Gignac qui place une bonne tête décroisée aux six mètres. La défense messine ne réagit pas et Marseille ouvre le score tandis que le Vélodrome exulte une première fois dans un match, par ailleurs, bien terne. Les hommes de Marcelo Bielsa regagnent ainsi les vestiaires avec cet avantage en poche, alors que le FC Metz s’est procuré les occasions les plus nettes à l’issue des actions les plus abouties…
Les oiseaux
Romao remplace Imbula poste pour poste, tandis que les visiteurs lancent la seconde période sur les chapeaux de roues. Dès la première action, Juan Falcón effectue, dos aux buts, une remise inspirée pour Malouda qui frappe plein axe et de son mauvais pied – le droit – aux abords de la surface marseillaise. Le portier olympien est pris à contre-pied, car le ballon malencontreusement dévié par Nkoulou. Metz vient d’égaliser à la surprise générale !
Les Olympiens sont-ils traumatisés par des événements qui auraient eu lieu dans le vestiaire (une altercation supposée entre Marcelo Bielsa et Florian Thauvin) ? Ils semblent en tout cas piqués au vif par ce but égalisateur, puisqu’ils vont attaquer ferme durant la dizaine de minutes qui arrivent. Tout d’abord avec un centre de Rod Fanni pour Mendy qui tente de remettre devant, avant que les Messins ne repoussent le cuir (51e). Il y a ensuite un tir de Gignac dans la minute qui suit ; contré lui aussi. Soixante secondes plus tard, c’est Mendy qui fonce jusqu’à la ligne de but adverse et devance Carrasso : sans succès. Ensuite, un corner tiré côté gauche par Payet oblige le gardien lorrain à repousser le danger des deux poings, mais la balle revient sur Romao qui frappe dans l’axe aux vingt-cinq mètres. De nouveau les Grenats dégagent en corner…
Le jardin du plaisir
Les efforts marseillais vont pourtant finir par payer. Sur un nouveau corner, tiré par Thauvin (59e), Payet hérite du ballon sur le côté gauche et transmet à Romao qui frappe de l’intérieur du pied droit, mais ne trouve que le poteau. C’était sans compter sur Ayew, qui rôdait dans les parages et qui marque un vrai but de renard des surfaces, en contrôlant et poussant du pied droit dans les filets de Johann Carrasso (2-1). Superbe !
Le retour du fils aîné d’Abedi Pelé fait énormément de bien à l’OM. Absent depuis le quinze novembre dernier (blessure), il marque dès son retour inscrivant ainsi son troisième but en Ligue 1 cette saison… superbe, tout simplement !
Psychose
Curieusement, le dernier tiers du match voit Metz dominer largement le jeu et se créer quelques bonnes occasions. C’est le cas de figure classique où l’OM ne mène que par un but d’écart, tremble, et fait trembler ses supporters jusqu’au coup de sifflet final. Bon nombre d’entre eux, en tribunes ou devant la télévision réclament d’ailleurs une densification du milieu de terrain avec l’entrée de Mario Lemina, si possible à la place de Thauvin, guère inspiré ce soir…
Et ils ont raison.
Quelques minutes s’écoulent, puis Malouda, trouve Marchal au second poteau sur un coup franc. Le défenseur lorrain est fort heureusement repris par la patrouille, mais le danger se précise (65e). Albert Cartier, l’entraîneur messin, opère son premier changement : Falcón sort et c’est N’Gbakoto qui le remplace. Ce dernier ne perd pas de temps puisque deux minutes plus tard, à la suite d’une longue touche côté droit jouée par Métanire, il reprend le ballon sans contrôle et oblige Steve Mandanda à déployer une magnifique parade (à l’issue de la rencontre, elle vaudra deux points voire plus).
Très vite, un nouveau coup franc tiré par Lejeune trouve encore Marchal au second poteau. Celui-ci reprend de la tête, mais rate le cadre (68e). Une minute plus tard, Malouda tente sa chance d’une frappe en demi-volée du pied gauche (le bon cette fois) ! Bien placé, le gardien phocéen se couche et capte le ballon sans problème, puis il intercepte un centre de Lejeune sur corner (70e).
L’OM tente aussi de forcer la décision, notamment grâce à un corner obtenu à gauche et joué par Payet (encore). Étincelant depuis plusieurs matches, le maître à jouer de l’OM joue sur APG au premier poteau. Las, le Martégal décroise trop sa tête et le ballon flirte avec montant gauche de Carrasso (72e) ! Les Olympiens obtiendront cependant un autre corner deux minutes plus tard, cette fois-ci côté droit. Florian Thauvin est à la manœuvre, mais Malouda repousse le ballon au premier poteau. Le match est intense à défaut d’être passionnant.
La Mort aux trousses
Les Messins prennent alors un nouvel élan et se mettent à pousser aussi fort que possible pour tenter de revenir au score. Bussmann déboule sur son flanc gauche et délivre un centre fuyant, cependant que N’Koulou parvient à dégager en taclant devant Andrada (75e). Puis Métanire centre à son tour (76e), mais Mandanda capte le cuir. Les Lorrains effectuent leur deuxième changement, avec Krivets qui remplace Lejeune (77e). Marcelo Bielsa fait également le second remplacement pour l’OM (78e), avec… Lemina qui supplée Thauvin (78e) ! Les connaisseurs avaient vu juste ! Le changement tant espéré arrive enfin et l’apport de l’ancien merlu dans le jeu marseillais est immédiat.
Cela étant, l’arbitrage de monsieur Bien déçoit. L’homme siffle surtout les fautes marseillaises, moins nombreuses que celles de Metz. Comme à la quatre-vingtième minute, où Marchal retient NKoulou par le bras, alors que le Camerounais allait initier un contre pour l’OM. Cela aurait aisément mérité le carton jaune, mais la logique de l’arbitrage français est décidément impénétrable…
Les Olympiens ne sont pas en reste et continuent eux aussi d’attaquer, à l’image de Romao qui parvient à trouver Dja Djédjé côté droit. L’Ivoirien centre, mais sa tentative est repoussée par l’incontournable Marchal (81e). Deux minutes plus tard, c’est un joli une-deux entre Gignac et Lemina. L’avant-centre fait une feinte de frappe et tire fort du pied droit. En vain, car Carrasso est sur la trajectoire et veille au grain.
Les Marseillais vont toutefois se faire une petite frayeur. Sur un centre en cloche de Doukouré depuis l’aile droite, Mandanda rate sa sortie… Fort heureusement, la balle rebondit sur le torse de Krivets avant de sortir (84e).
Numéro 17
Les Olympiens repartent à l’attaque et ça sent bigrement le KO en cette fin de match. Dimitri Payet délivre encore un caviar en servant idéalement Gignac dans la surface messine. Ce dernier est cependant maîtrisé par Marchal et le gardien lorrain s’empare du ballon (86e). Ayew, quant à lui, part en contre dans la minute qui suit et termine sa course sur N’Dow qui le bouscule. Monsieur Bien daigne enfin sortir une biscotte pour le joueur mosellan. L’arbitre fait d’ailleurs bien rire tout le monde en accordant une minute plus tard un coup franc pour Metz, après un duel entre Marchal et Ayew, alors que c’est le défenseur grenat qui retient ostensiblement le Ghanéen !
Nous sommes à la fin du temps réglementaire et les deux équipes paraissent émoussées après trois matches successifs en une semaine. Nonobstant, les Marseillais trouvent un dernier souffle, une sorte de supplément d’âme, au cours de ces derniers instants indécis. Dans la première minute du temps additionnel, Gignac lance ainsi Ayew sur un contre, et le second frappe du gauche en bout de course : Carrasso repousse d’une jolie parade du pied.
Ce n’est que partie remise, car dans la minute suivante, Fanni se démène et chipe le ballon aux Messins à l’entrée des dix-huit mètres adverses. Il décale ensuite Payet sur sa droite qui trompe le goal lorrain d’un superbe ballon piqué du droit (3-1). Le Vélodrome explose, El Loco compris ! Aloé remplace Ayew pour les dernières secondes de la rencontre, puis l’arbitre siffle la fin du match.
L’OM a tremblé, mais l’OM a gagné. Et « comme dirait l’autre, l’important c’est les trois points ! » Avec ce succès obtenu dans la douleur, les Marseillais s’offrent une huitième victoire de rang à domicile et demeurent, surtout, les leaders de ce championnat version 2014/15, avec un point d’avance sur Paris, le meilleur passeur du championnat (Payet), et la meilleure attaque (36 buts). De quoi se rendre en principauté dimanche prochain avec de belles ambitions !