Une fois de plus et pour la sixième fois de la saison, un joueur a été victime d’un jet de projectile. Je vais m’efforcer de ne citer aucun nom, ni aucun club pour tenter de m’exprimer dans l’objectivité la plus absolue. Je vais ôter ma tenue de supporteur de l’OM l’espace de quelques lignes.
Une bouteille à la Mosson, une autre à l’Allianz Riviera et un envahissement de terrain et un début de bagarre générale, des supporteurs qui veulent traverser un terrain pour en découdre avec d’autres, des bagarres à la fin d’un match, un supporteur qui parcourt la moitié d’un stade en courant, une nouvelle bouteille qui atteint un joueur, des jets de fumigènes sur un terrain…savez-vous quels sont les points communs à toutes ces faits ?
La façon qu’on eu tous les dirigeants sans exceptions pour défendre l’indéfendable ! Tous ces dirigeants sont devenus totalement irresponsables et le traitement médiatique l’est tout autant. Quand j’entends ou lit des soi-disant journalistes faire l’amalgame entre ces jets de projectiles et les groupes de supporteurs, ça me dégoute. Ces personnes qui ne sont sans doute jamais allés dans les virages d’un stade et qui ne fréquentent sans doute jamais les stades.
Quand je lis un ancien joueur mettre en doute la parole d’un ancien arbitre sur ce qui s’est sans doute passé hier lors de la prise de décision de Ruddy Buquet… qu’on a bien laissé seul au monde dimanche soir.
Quand je lis, le soir même, les autorités compétentes se renvoyer la balle sur les responsabilités sans même s’enquérir de la santé du joueur, ou s’inquiéter pour tous ces gens qui ont attendu presque deux heures pour rien.
Quand j’entends les présidents de clubs, responsables de la sécurité dans leur stade minimiser ces évènements alors même que leurs voix devraient être unanimes pour dénoncer ce qui ne devrait jamais arriver dans un premier temps et prendre des mesures drastiques dans un second, je suis perplexe quant à l’arrivée d’une issue à cet engrenage infernal.
Quand j’apprends que malgré toute cette soirée odieuse, des personnes, dont le cerveau a été remplacé par le vide intersidéral, sont allés caillasser un bus.
Quand j’entends que la fameuse commission de discipline prononce encore un huis clos total de tout un stade alors qu’on sait pertinemment que ça ne sert à rien et surtout que ça punit des innocents et une majorité de supporteurs qui aiment leur club.
Quand j’entends que pour calmer l’opinion publique et la tempête médiatique, que le Ministre de l’intérieur s’en mêle se positionnant en sauveur de la patrie alors même que son préfet, la veille, a tenté de mettre un arbitre dans une situation inextricable et dont le rôle est d’arbitrer un match de foot.
Toutes ces choses m’interrogent et me font me penser qu’en réalité il va falloir attendre un mort pour que tous ces gens décident d’enfin retrouver la raison et le bon sens ? Faut-il que nous en arrivions là ? Et les responsables dans tout ça ?
Alors certains diront que les seuls responsables sont ceux qui jettent ou ceux qui insultent. Mais pas seulement en réalité.
Pour commencer, il faudrait faire en sorte qu’aucune bouteille ne rentre dans le stade. Lors de mon dernier match, j’ai voulu acheter une bouteille d’eau à l’une des buvettes du stade Vélodrome. Et là on m’a servi un gobelet plein d’eau. Je ne sais pas si je suis naïf mais si c’est la règle, comment vous faites pour faire rentrer des bouteilles en virages ? Les fumigènes, je sais comment ça se passe et jusqu’à preuve du contraire ils n’ont blessé personne, si ce n’est que j’insiste sur le besoin de former et identifier les personnes qui les allumeront à chaque match.
Donc faire des vraies fouilles et si le supporteur ne veut pas se conformer aux règles, il reste dehors. Même si on sait que 99% des gens ne feront rien de mal et que leur seul objectif est de venir voir un match de foot, d’y prendre du plaisir et se vider la tête.
Ensuite je reprends un peu le refrain de mon article précédent, mais si l’enjeu des matches de foot est devenu si capital pour les clubs, ce n’est de la faute que des clubs eux-mêmes ! Ce sont eux qui ont accepté des salaires mirobolants, eux aussi qui acceptent des transferts dépassant des sommes indécentes. Ce sont eux encore qui construisent l’économie de leur sport professionnel. Et finalement les enjeux deviennent tels qu’en définitive le bon sens et la raison a quitté nos dirigeants lorsqu’ils prennent la parole. Défendre son club, oui, contre la folie et le bon sens, non.
Minimiser les actes inacceptables c’est quelque part les accepter. C’est un peu comme lorsqu’on dit à un joueur de couleur qui reçoit des cris de singe qui veut arrêter de jouer et à qui on dit : joue !
NON NE JOUE PAS ! Car ce n’est pas acceptable.
Et je vais même vous dire, rétrospectivement, on a perdu la tête lorsqu’un soir de finale de coupe d’Europe, on a quand même joué un match alors que quelques instants auparavant on évacuait des morts et des blessés.
Minimiser l’inacceptable c’est l’accepter. Ne pas dire STOP lorsqu’il faut dire STOP c’est le début de l’impunité qui gangrène tous les étages de notre société. Un joueur qui refuse de reprendre le jeu a tout compris à l’attitude qui devrait être la règle de tous. Ce n’est pas parce qu’il est la minorité qu’il a tort.
À bon entendeur…