J 24 | OM-Toulouse : t’es fessé !

Quinze ! Voilà quinze matchs que l’OM n’a pas chuté. Du coup, un match nul est devenu un mauvais résultat pour les supporteurs. Pourtant, même s’il faut garder les pieds sur terre, en prenant trente points sur trente-six possibles depuis la défaite face au PSG, les Phocéens tiennent la barre haute : les poursuivants directs gardés à distance respectable et nos traditionnels adversaires pour le podium carrément largués. Alors, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

Toulouse, la ville morose.

Quand on y pense, on voit mal ce que le TFC pourrait venir réclamer lors de son séjour au Vélodrome, voyez plutôt :

  • Bon dernier de Ligue 1 avec treize points, à onze points de la dix-septième place.
  • Douze défaites sur ses treize dernières sorties en L1 (pour un petit nul contre Amiens lors de la vingt-deuxième journée, ce qui lui aura d’ailleurs empêché de battre le record de défaites consécutives en Championnat de France… pour une fois qu’un record leur tendait les bras…)
  • La pire défense de Ligue 1, et de loin, avec quarante huit buts encaissés, soit sept de plus qu’Amiens, pourtant pas reconnu pour sa rigueur défensive.
  • La seconde pire attaque du championnat derrière Dijon (mais qui, de son côté, à encaissé vingt-deux buts de moins…)

Bref, le TFC a tout du parfait relégable, surtout quand on sait que le maintien se valide, en moyenne, aux alentours des quarante-deux points inscrits en fin de saison. Toulouse devrait donc, pour valider son maintien, réussir à inscrire vingt-neuf points sur les quinze journées restantes, soit, excusez du peu, pratiquement deux points par match, ce qu’on qualifie habituellement de « rythme de champion ».

Or, c’est justement ce rythme que l’OM tient depuis le début de la saison, avec très exactement quarante-six points en vingt-trois journées. Sur le papier il n’y a donc pas match, d’autant plus que le Vélodrome est au diapason des performances de son équipe : grondant, vibrant, bouillant, insufflant un supplément d’âme à ses pensionnaires qui leur donne des ailes, même quand les événements leurs sont défavorables. Pour preuve, personne, à l’exception de Reims en ouverture de saison, n’est venu s’imposer dans l’enceinte du Boulevard Michelet cette saison, que ce soit en Championnat ou en Coupe.

Dès lors, que craindre d’une équipe qui ne s’est imposée que trois fois cette saison, qui plus est, uniquement à domicile ? Une équipe dont le meilleur résultat à l’extérieur consiste en un match nul. Ce qu’il y a à craindre justement, c’est que ces Toulousains, las de se faire fesser par tout ce que le football français compte d’équipe valide, viennent justement chercher le point du nul chez nous, en produisant une « masterclass » de non jeu propre à faire passer la tactique bordelaise pour du football champagne…

Marseille, le neuf morose.

Quand on pense à ce match, on imagine d’abord une fessée en bonne et due forme, une pluie de buts et une punition digne des plus grands chefs d’oeuvres du sado-masochisme (n’insistez pas je ne vous donnerai pas les titres !). Mais ce serait oublier un peu vite que l’attaque de l’OM n’est pas son secteur le plus performant. Pourtant, on se dit qu’avec un Dimitri Payet revenu à son meilleur niveau en dépit de ses presque trente-trois ans, un Radonjic qu’André (oui, je l’appelle toujours André !) a réussi à rendre performant, un milieu Sanson-Rongier-Kamara qui mange tout ce qu’on lui met sous la dent plus efficacement que les enzymes d’une lessive triple-action, finalement, ça devrait plutôt bien se passer…

Hélas, trois fois hélas, Dario Benedetto qui nous avait agréablement mis l’eau à la bouche en début de saison, à brusquement retiré l’assiette de la table, nous laissant avec les couverts dans les mains, les pointes tendues vers le ciel !

Plus les matchs passent, plus Benedetto semble tirer la langue, à un point tel que lors du match face à Saint-Etienne en milieu de semaine, on l’a vu tout rater : des caviars en profondeurs de Payet, à ses frappes, en passant par des déviations ou des gestes simples ! Chaque match qui s’égrène le fait de plus en plus ressembler à ces jouets de nos enfances qui fonctionnaient sur batteries, et dont le ralentissement ridiculement perceptible indiquait une charge trop basse : ses accélérations et ses prises d’appuis sont hésitantes, et il ne pèse plus sur les défenses. Il y a encore quelques semaines de cela, on se disait qu’en dépit de son inefficacité, sa présence offrait bien plus de possibilités que celle d’un Germain. Ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui, tant on l’impression de pratiquement jouer à dix avec Dario sur le terrain.

Toutefois sa baisse de niveau n’a rien à voir avec une quelconque baisse de motivation ou avec une chute inexplicable de son niveau technique. Depuis plusieurs matchs, on le voit boitiller, grimacer parfois, et sa présence sur la feuille de match est souvent sujette à caution. Il n’y a pas vraiment de doute possible : il traîne une pathologie qui limite ses capacités (tendon d’achille). Villas-Boas a annoncé ce jour qu’il n’était pas à 80 % de ses capacités et que, ressentant une douleur, il serait laissé au repos face à Toulouse.

« Va chercher La Crampe »

Autant vous le dire tout de suite, malgré notre problème de neuf, il est absolument hors de question que Toulouse et son équipe boiteuse puisse servir à autre chose qu’à parfaire notre différence de but ! Une formation qui, depuis le début de saison, encaisse en moyenne deux buts par matchs (et encore, je ne compte pas les matchs de coupe, comme quoi, je me préoccupe de la dignité de chacun en ce monde…) ne doit pas en encaisser moins lors de sa visite à Marseille. Il serait même de bon ton qu’elle en encaisse plus, bien plus, le regretté Claude Nougaro dusse-t-il en pleurer dans son paradis rose !

Déjà, parce que ça fait plaisir, quand on suit le match depuis les tribunes ou depuis son canapé, de voir nos protégés éclater proprement son adversaire, mais aussi et surtout, parce que ce match, vu les autres oppositions du week-end, pourrait nous permettre de creuser un peu plus l’écart avec nos potentiels concurrents pour le podium, et notamment Lyon.

En effet, ces derniers affronteront le PSG, qui plus est à l’extérieur, et compte tenu de leurs performances récentes (sans compter la présence de l’illustre Rudi Garcia sur leur banc) il n’y a aucune raison logique pour qu’ils repartent de Paris autrement que Fanny ! Si ce scénario (hautement probable, mais n’enterrons quand même pas les Lyonnais trop vite) se vérifiait, et que dans le même temps nous avions la bonne idée d’habiller les Toulousains de latex moulant et de les fouetter comme il se doit, nous repousserions les troupes du détestable Aulas à seize points, soit un écart pratiquement impossible à combler sur les quatorze journées restantes.

Qui aurait pu croire qu’un match face à Toulouse aurait pu constituer un tel tournant il y a encore trois mois de cela ? Assurément pas grand monde ! Et c’est justement pour ça qu’il faut, sans pour autant manquer d’afficher une confiance digne d’un prétendant à la qualification en Champions League, rester méfiant quant au match qui nous attend. Beaucoup de choses peuvent se gagner ou se perdre pendant ces quatre-vingt dix minutes, et il faudra faire le nécessaire pour tirer, encore, les marrons du feu, non sans en profiter pour mettre, au passage, un coup de massue bien senti sur les caboches de nos poursuivants !

Massilia egibus suis semper fidelis  !*

Allez l’OM !

 

 *Marseille toujours fidèle à ses rois !

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A propos de Ragnarok


Juriste de raison, confiseur de métier, ancien habitant du bassin parisien repenti en Marseillais pur sucre qui n'a toujours vibré que pour l'OM. Joueur occasionnel au Z5 (option « pieds carrés et contrôles aléatoires » incluse), et désormais fier rédacteur de MassaliaLive !
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