Lyon sur la voie royale d’un 14e titre après que le PSG se soit fait accrocher par le MHSC. L’OM qui perd – encore – le match qu’il ne fallait pas à la maison et s’enfonce. Bordeaux progresse encore et vient souffler sur la nuque du PSG. Le derby essonnien, avec sa fin de folie qui tourne à l’avantage du PFC. Guingamp et Dijon qui ne peuvent se départager. Une dernière journée de phase aller qui ne comptera pas pour rien…
Samedi 07 décembre
Bordeaux 2-0 Reims
Fleury 2–3 Paris FC
Guingamp 1-1 Dijon
Marseille 1-3 Soyaux
PSG 1-1 Montpellier
Dimanche 08 décembre
Lyon 6–0 Metz
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BORDEAUX 2 – 0 REIMS
Bordeaux craignait l’efficacité affichée cette saison à plusieurs reprises par Reims hors de ses bases. Mais sans sa jeune pépite Naomie Feller, suspendue et partie jouer un tournoi aux USA avec l’épique de France U20, les Champenoises, bien que fidèles à leur volonté de toujours produire du jeu, n’ont pu inquiéter de solides Girondines, emmenées par une intenable Viviane Asseyi. Avec Kadisha Shaw sur le banc, l’ancienne Pailladine et Olympienne prit ses responsabilités, ouvrant le score très rapidement.
Lardez centrait de la droite à destination de Sarr dans l’axe qui ne pouvait que dévier le ballon sur Asseyi, laquelle contrôlait tranquillement aux 20 mètres avant d’ajuster Tullis-Joyce d’une frappe bien placée (5e, 1-0).
Reims ne baissait pas les bras, loin de là, mais ne parvenait pas à inquiéter outre mesure Romane Bruneau. Et constatait que les débuts de période ne lui convenaient décidément pas ce samedi, puisque l’équipe concédait un pénalty (assez douteux) peu après la reprise. L’arbitre jugeait que la gardienne Tullis-Joyce avait fauché Ouleymata Sarr en possession du ballon dans la surface. Vivi Asseyi ne se posait pas de questions et transformait la sentence suprême, inscrivant du même coup un doublé et son 8e but de la saison (49e, 2-0).
Les Champenoises ne cédaient toujours pas et repartaient de l’avant, trouvant deux fois les montants et obligeant Bruneau à quelques parades décisives. Efforts non récompensés.
Bordeaux confirme sa 3e place et se rapproche du PSG et de son objectif, l’Europe. Le FCGB ira en conquérant la semaine prochaine à Marseille.
Reims rétrograde premier relégable, mais avec l’assurance de ne pas descendre d’un cran supplémentaire avant la trêve. Et à Guingamp, les Rémoises auront un coup à jouer. Une victoire associée à une défaite de l’OM pourrait les mettre à 8 points de la ligne rouge en guise de cadeau de Noël. Mais ce sera toujours sans Fuller…
Buts : Viviane Asseyi (5e et 49e s.p.)
Spectateurs : 561
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FLEURY 2 – 3 PARIS FC
Match complètement fou à Fleury où le derby de l’Essonne a offert un spectacle à suspense assez incroyable. Une rencontre qui semblait définitivement pliée à cinq minutes de la fin, puis plus, puis à nouveau, avant un rebondissement final…
Il ne fallait pas être en retard au match puisque le coup d’envoi à peine donné, le PFC ouvrait le score de manière un peu gaguesque. Clara Matéo, servie par Camille Catala, frappait de l’entrée de la surface. Le ballon heurtait la tête de la Finlandaise Linda Sällström qui déviait bien involontairement le ballon dans les filets adverses (1re, 0-1).
Après que les Floriacumoises eurent raté de peu l’égalisation, Stine Larsen trouvant le poteau de Pecharman, le PFC faisait le break dix minutes avant la mi-temps. Ce fut à nouveau par l’intermédiaire de Sällström, parfaitement lancée en profondeur et qui venait remporter son duel avec la gardienne du FCF91 Laetitia Philippe (35e, 0-2).
Assommé, Fleury ne parvenait guère à réagir en seconde période. À l’inverse, le PFC multipliait les occasions, sans parvenir à creuser davantage l’écart. À quatre minutes de la fin et 2-0 au tableau d’affichage, on ne voyait pas ce qui pouvait arriver aux visiteuses…
On avait tort ! Ce fut d’abord Stine Larsen qui fut victime d’une faute de la gardienne Camille Pecharman, obtenant un pénalty que Rachel Corboz transforma sans problème (86e, 1-2).
Le match était-il relancé ? Oh que oui ! Une minute dans le temps additionnel, l’impensable arrivait… Une énorme toile de Pecharman qui relâchait dans son but un tir de Melvine Malard qu’elle semblait devoir bloquer au pied de son poteau, offrant un partage des points inespéré aux joueuses locales (90e+1, 2-2).
Fleury revenait de loin ! Mais spectateurs et joueuses n’étaient pas au bout de leurs émotions… Le temps de remettre en jeu et le PFC se lançait dans un contre. Gaétane Thiney, mise sur orbite, se présentait dans la surface devant Philippe à qui elle ne laissait aucune chance (90e+2, 2-3) ! Le soulagement des Parisiennes se traduisait par une pyramide humaine recouvrant le corps de la buteuse…
En s’inclinant sur sa pelouse, Fleury a raté l’occasion de prendre ses distances sur le PFC, se faisant au contraire rejoindre au classement par son adversaire du jour. Un coup d’arrêt pour les Floriacumoises, et un joli rebondissement pour un PFC qui n’était pas au mieux ces derniers temps.
Fleury ira terminer l’année à Soyaux, tandis qu’un autre derby – encore plus compliqué – attend le PFC, qui accueillera le PSG…
Buts : Rachel Corboz (86e s.p.), Melvine Malard (90e+1) / Linda Sällström (1re et 35e), Gaétane Thiney (90e+2).
Spectateurs : 222
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GUINGAMP 1 – 1 DIJON
L’EAG et le DFCO, deux équipes à la dynamique porteuse ces derniers temps s’affrontaient avec deux objectifs différents : se hisser en tête du « 2e championnat » (hors Top 4) pour le premier, s’éloigner de la zone de relégation pour le deuxième. À l’arrivée, le partage des points constitue un résultat mi-figue mi-raisin pour les deux équipes, même si, finalement, ce n’est pas si mal lorsqu’on regarde le nouveau classement.
Le match se sera joué dans le premier quart d’heure. Ce furent d’abord les Bretonnes qui ouvrirent le score par leur buteuse patentée, Désirée Oparanozie, qui reprenait au second poteau de la tête un corner de Tyryshkina (9e, 1-0). L’attaquante internationale nigériane, après cinq premiers matchs sans but, inscrivait là sa 3e réalisation en 3 matchs.
Moins de dix minutes plus tard, Dijon égalisait. Un centre d’Élise Bonet, parti de la gauche, était malencontreusement dévié dans ses propres filets par la Danoise Luna Gevitz (16e, 1-1).
Plus rien ne devait être inscrit dans les 75 minutes restantes, malgré les efforts des deux équipes et pas mal d’occasions, les plus franches étant à mettre cependant au crédit des Dijonnaises.
Guingamp se retrouve à la 5e place espérée avant de recevoir Reims, tandis que Dijon prend un point de plus sur l’OM, premier relégable, grâce à son 7e match consécutif sans défaite. La ligne rouge est désormais à 5 longueurs. Les Bourguignonnes termineront l’année 2019 à Lyon…
Buts : Désiré Oparanozie (9e) / Luna Gevitz (16e, csc)
Spectateurs : 349
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OM 1 – 3 SOYAUX
[Lire l’article dédié ICI]
Buts : Cindy Caputo (29e) / Aurélie Rougé (61e), Sarah Cambot (66e et 90e+4).
Spectateurs : 193
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PSG 1 – 1 MHSC
Je l’écrivais dans l’article de présentation de cette ultime journée de phase aller, le PSG n’avait plus droit au moindre joker, condamné à gagner désormais ses 12 matchs restants, dont celui face à Lyon le 14 mars prochain. Sans même attendre cette rencontre au sommet, on peut avancer que les carottes semblent déjà bien cuites pour les Parisiennes. L’incapacité à dompter une intéressante équipe du MHSC aura donc sérieusement plombé l’avenir du PSG.
Avec Katoto sur le banc au coup d’envoi (elle n’entra en jeu qu’après l’égalisation montpelliéraine) au profit de la jeune Canadienne Jordyn Huitema, le PSG eut beaucoup de mal à entrer dans son match. La faute à un un MHSC très bien organisé, volontaire et défendant haut. Et c’est donc presque contre le cours du jeu que les Parisiennes ouvraient le score juste avant que l’arbitre renvoie les deux équipes au vestiaire.
La Danoise Nadia Nadim centrait de la droite au second poteau pour la tête d’Ashley Lawrence, qui avait remplacé quelques minutes plus tôt la meneuse de jeu allemande Sara Däbritz, sérieusement touchée au ménisque. La tête de la Canadienne lobait Cindy Perrault et se fichait sous sa barre (45e+2, 1-0).
Ce but donnait confiance aux Parisiennes qui entamaient mieux leur deuxième période. Mais avec des attaquantes assez peu inspirées, elles ne parvenaient pas à doubler la mise. Les Montpelliéraines se remettaient en selle et parvenaient à égaliser à vingt minutes de la fin. Sakina Karchaoui – auteur d’un grand match – percutait une fois de plus plein axe comme elle sait si bien le faire, avant de servir son attaquante allemande Lena Petermann, laquelle taclait le ballon devant Endler sortie dans ses pieds. Un coup de billard se produisait, le ballon contré par la gardienne touchant Grace Geyoro, venue au coude à coude avec Petermann, et qui poussait involontairement le ballon dans ses propres filets (69e csc, 1-1).
Le PSG, le dos au mur, poussait ensuite de plus en plus, jusqu’à acculer son adversaire sur son but dans les derniers instants de la rencontre. La gardienne chilienne Christiane Endler, montée sur le dernier corner, fut même à quelques centimètres de donner la victoire à sa formation d’un joli coup de tête.
Paris laisse donc filer Lyon et voit Bordeaux le menacer pour la seconde place « européenne ». Nouveau faux pas interdit la semaine prochaine sur la pelouse du PFC…
Le MHSC reste de son côté à 5 points du PSG, et désormais à 3 de Bordeaux. Mais le point pris est précieux. Prochain match chez la lanterne rouge, Metz…
Buts : Ashley Lawrence (45e+2) / Garce Geyoro (69e, csc).
Spectateurs : 3 280
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LYON 6 – 0 METZ
Ne vous y trompez pas : le massacre craint entre les intouchables Lyonnaises et les dernières de la classe sans la moindre victoire cette saison… n’a pas eu lieu. Car, vu les rapports de force, 6-0 n’est que le tarif syndical habituel. Sans plus. Mais l’OL n’a pas vraiment besoin de marquer davantage. Cette large victoire lui donne 5 points d’avance sur le PSG et – ne soyons pas mesquins – 95% de chances d’étrenner un 14e titre national consécutif le 30 mai prochain. Car ainsi va la D1…
De manière tout de même surprenante pour un match plié d’avance, Jean-Luc Vasseur n’avait pas fait tourner son 11 de départ, alignant une formation en mode finale de Ligue des Championnes. Je me demande ce que doivent en penser des internationales rivées au banc, les Christiansen, Buchanan, Cayman. Ou la gardienne Weiss.
Je ne saurais juger le match dans son ensemble, ne l’ayant pas vu, en dehors des six buts inscrits. Sans rien vouloir enlever au mérite des Fenottes – de toute façon au-dessus du lot dans ce championnat –, il faut bien avouer que la dernière place de Metz (et la relégation promise à 99%), s’explique assez largement par l’incroyable passivité de sa défense. Alors, oui, il est difficile de défendre contre l’une des meilleures équipes de club au monde – qui pourrait raisonnablement prétendre le contraire ? –, mais les absences de marquage (surtout quand on connait justement la dangerosité des joueuses en face), de réactivité, de placement étaient tout de même assez abyssales sur la plupart des buts encaissés dimanche.
Le match a suivi le déroulé classique pour un match des Lyonnaises contre une équipe plus faible (la plupart, donc) : un but rapide, trois en 10 minutes juste avant le repos, et un 4-0 à la pause. Le reste, un 5e pion à l’heure de jeu et un 6e à un quart d’heure de la fin n’étant que littérature… Bref, du cousu main.
La Norvégienne Ada Hegerberg, en réussissant un triplé, a pris le large au classement des buteuses, reléguant sa dauphine Khadija Shaw (qui n’a pas marqué) à cinq longueurs. La défenseure des Bleues Griedge M’Bock s’est fendue d’un joli doublé en l’espace de 3 minutes, et l’Anglaise Nikita Parris a participé à la fête avec un but.
Lyon plane, et souhaitera tirer un nouveau feu d’artifice pour les fêtes. En accueillant Dijon, les Lyonnaises voudront certainement se venger du crime de lèse-majesté du match aller, où les Bourguignonnes avaient héroïquement résisté (0-0) faisant perdre du coup à l’OL la tête du classement au profit du PSG…
Pour Metz, la réception du MHSC sera sans doute encore un autre difficile moment à passer…
Buts : Ada Hegerberg (12e, 45e+1, 75e), Griedge M’Bock (35e, 38e), Nikita Parris (61e).
Spectateurs : 932
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Crédit photo :
Crédit vidéo : FFF