Un 1/32 de finale de Coupe de France, c’est un peu comme un repas du dimanche avec les beaux-parents. On s’ennuie souvent, on aurait mieux à faire avant de s’infliger une nouvelle semaine, et la seule chose un peu animée susceptible d’arriver est que le week-end se termine sur une embrouille déplaisante. Pourtant, si vous ne regardez pas ce match, vous louperez peut-être de spectaculaires rebondissements. On vous explique pourquoi.
Le retour de Jordan
De Michael Jordan à Jordan Amavi il n’y a qu’un pas, ou presque. Non content de porter comme prénom le patronyme associé au plus grand basketteur de tous les temps, le latéral gauche que l’Europe entière convoitait avant qu’il ne foire sa visite médicale à Séville pourrait bien suivre les traces de la légende des Chicago Bulls. Comme Jordan, Amavi sait être décisif avec ses membres supérieurs, il l’a prouvé contre Strasbourg avant la trêve.
Comme Jordan, Amavi a mis sa carrière entre parenthèses : la star américaine avait un temps quitté la NBA pour s’essayer au baseball, avant de signer un come-back fracassant sur les parquets, tandis que la légende d’Aston Villa s’est de son côté retiré du football professionnel depuis un an maintenant. Pour connaître un retour triomphal en 2019 ?
On se souvient en tout cas que le début du passage à vide d’Amavi remonte pile-poil à un 1/32 de finale de Coupe de France l’an dernier contre VA, au cours duquel il avait d’ailleurs marqué. Il ne lui est plus rien arrivé de bon après cette rencontre. Comme s’il était littéralement tombé dans un trou sur le terrain.
C’est précisément ce qui est arrivé à Jordan, téléporté au milieu des toons de la Warner Bros dans le film Space Jam en 1997. Tout cela n’est donc peut-être qu’une mauvaise blague, une année de malédiction. Espérons qu’elle prenne fin à Geoffroy Guichard.
Dans Space Jam 2, Jordan Amavi découvrira un monde imaginaire totalement déjanté, où tout ce qui aurait pu ne pas se passer selon les conférences de presse de Rudi Garcia ne se passe vraiment pas.
Un match pour Mitroglou
Il n’est ni rapide, ni physique, ni technique. Son manque d’efficacité n’est pas compensé par une quelconque participation au jeu. Certains disent même avoir déjà vu l’attaquant grec savourer un sandwich de la même nationalité que lui au beau lieu d’un centre idéal de Dimitri Payet. En un mot comme en cent, Kostas Mitroglou combine l’adresse d’Ibrahima Bakayoko avec la vivacité de Christian Giménez après être arrivé à l’Olympique de Marseille dans des conditions aussi ridicules qu’André-Pierre Gignac.
Un vrai Hall Of Fame à lui tout seul ! Ce fiasco se traduit évidemment au niveau statistique, puisque l’homme à la truculente barbichette n’a inscrit que trois buts en une demi-saison de L1, soit autant qu’en… un seul petit match de Coupe de France la saison dernière, puisqu’il avait planté un triplé contre Bourg-en-Bresse. C’est que ce type d’adversaires, c’est-à dire des équipes nulles, correspond parfaitement à ce qui convient tactiquement aux qualités de celui qui fut à l’époque désigné comme la pire recrue de l’Histoire de Fullham (c’était avant les 30 millions pour Zambo-Anguissa).
Méfiance cependant : contrairement au goleador hellénique, aux supporteurs de l’OM avant ce match, ou à votre partenaire lorsque vous essayez de vous inspirer de cette position sexuelle peu académique que vous avez aperçu sur un dessin griffonné dans les transports en commun, les joueurs d’Andrézieux seront surmotivés. Mais il suffirait de peu de choses pour que Kostas reprenne confiance et relance la machine.
Si ça se trouve, Andrézieu est vraiment nul. Si ça se trouve, ce mec qu’on a envie de défendre essentiellement parce que ça fait chier de donner raison à Stéphane Guy va à nouveau planter un triplé dimanche. Si ça se trouve ça va arriver sur trois centres réussis d’Amavi. Si ça se trouve, le dessin dans les transports en commun, c’était Scarlett Johansson.
Déçu par le rendement de ses attaquants, Jacques-Henri Eyraud est en pleines négociations avec Mino Raiola et Mario Balotelli. Encore.
Two clubs, one cup
Avec dix coupes de France à son actif, dont la dernière remonte à juste avant la chute du mur de Berlin, l’OM a longtemps été le recordman de victoires de l’épreuve. Le PSG lui a repris ce leadership, et compte actuellement deux longueurs d’avance après cinq titres consécutifs. On passera sur l’ironie de la situation : après tout, voir ce qui est devenu l’ambassade du Qatar à Paris dominer le palmarès de l’épreuve historique du football français, c’est très « nouveau monde », comme on dit. Il n’empêche que la perspective de pouvoir regagner du terrain dans ce duel à distance est un objectif motivant dans une saison plus qu’incertaine en championnat et terminée dans les autres compétitions.
Rudi Garcia et Claude Fichaux comptent sur la Coupe nationale pour redorer la saison de l’OM
Ce match de Coupe, dont tout le monde se contrefiche actuellement, marque peut-être le début d’une histoire qui va finalement émoustiller tout le monde. Inversement, en cas d’élimination prématurée contre un club de National 2, au delà de la honte, la saison peut rapidement devenir très longue. Et sans doute plus ennuyeuse et morose, si les Marseillais se plantent aussi en Ligue 1, qu’un match… de Coupe de France contre Andrézieux un dimanche après-midi entre le formage et le dessert.
D’où l’importance de bien commencer l’année pour insuffler une dynamique positive, remettre l’OM sur de bons rails, redonner le moral à tout le monde voire accélérer la guérison de Grégory Sertic, qui s’est sans doute fracturé la mâchoire en dégustant une bûche de Noël. Alors allez l’OM, bordel !
Sympa ce petit AM. Allez Kostas !
Super retour de boodream qui a sacrifié ses réveillons avec la belle-famille pour s’ escrimer à nous donner de l’ appétit pour ce match végan arrosé à l’ eau tiède du robinet , merci du fond du coeur