Valbuena, the winter soldier.

C’est désormais officiel : Mathieu Valbuena part pour Moscou. On ne peut que lui souhaiter d’y mener une campagne plus réussie que certains de ses prédécesseurs, tels M’Vila, Tremoulinas ou… Bonaparte !

Je sais, vous allez faire deux remarques, mais je vais y répondre avant que vous ne les fassiez.

À l’ombre des grands

Premièrement, Tremoulinas joue à Kiev, mais au train où vont les événements internationaux, Kiev sera bientôt une préfecture russe. De ce point de vue, je fais simplement preuve d’une certaine capacité d’anticipation, tout comme Valbuena… Effectivement, on a beau l’avoir critiqué régulièrement, Mathieu est un attaquant/ailier/meneur doté d’une solide vision du jeu. Placé sous la tutelle d’un véritable entraîneur (en ne tenant donc, pas compte de ses deux dernières années à l’OM), il est capable de recevoir un ballon, puis de décider rapidement entre la passe et le dribble. C’est d’ailleurs ce qui en fait un des meilleurs, si ce n’est le meilleur joueur en Équipe de France de ces dernières années.

Deuxièmement, vous allez me demander quel est le rapport entre des footeux passant leurs vacances à Ibiza entre des paires de seins siliconés, et l’un des derniers empereurs français ! Eh bien, outre une taille voisine, les deux hommes se sont battus contre tout le monde ! Napoléon a dû affronter l’Europe entière qui, ingrate, ne voulait pas de lui comme Empereur, et Valbuena, les dogmes de la DTN (Direction Technique Nationale), les préjugés absurdes et les opinions fabriquées par certains journalistes footballistiques.

La formation à la Française ne voulait en effet que des jeunes joueurs athlétiques, puissants et capables de courir vite : le veut-elle encore ? Car avec de tels critères de sélection, les qualités techniques devenaient secondaires, et du fait de sa petite taille Mathieu fut exclu, par principe, de tous les centres de France et de Navarre, ou presque (il aurait sûrement été accepté à Saint-Sébastien).

Il fut donc obligé de démarrer en National avant de pouvoir rejoindre l’élite et d’incarner, LE fait de gloire de José Anigo – et aussi sa caution « recruteur de talent » – à son arrivée à l’OM en 2006.

Sous le feu des projecteurs

Mathieu aura marqué 38 buts avec l’OM, et aura été de l’équipe sacrée en championnat après 17 années de disette, titre suivi de 5 coupes nationales sous l’ère Deschamps…* Sur le plan individuel, il aura inscrit deux buts historiques permettant à l’OM d’être à jamais le premier club français victorieux face à Liverpool et Dortmund, et gagné le très prestigieux et très envié titre du plus beau but de L1 pour la saison 2008. Par ailleurs, et malgré les jérémiades riolesques sur « son incapacité à sentir le jeu », il aura été le meilleur passeur de L1 en 2013, et l’un des meilleurs passeurs européens lors des dernières saisons…

Pas mal pour un petit bonhomme quand même. D’autant plus que son destin se conjugue maintenant avec celui de la sélection nationale après une Coupe du Monde au cours de laquelle il aura brillé une nouvelle fois, au grand dam de ses détracteurs.

Un petit pas pour l’OM, un grand pas pour Mathieu…

Nous ne t’oublierons pas, « Petit Vélo » !

Tu n’es pas parti comme un voleur aux derniers jours du mercato (hein, Mamad’ ?). Tu n’as jamais triché sous nos couleurs (les saisons Baup/Anigo ne sont pas celles de l’OM, mais celles du FCA, A comme amateur ou comme Anigo, à vous de choisir), contrairement à des joueurs qui ne se donnaient pas à fond quand on leur refusait une prolongation de contrat ou une augmentation… Tu n’as pas tourné la tête (contrairement à Lucho). Tu as su regagner ta place quand un grand entraîneur a décidé de te mettre sur le banc, avant de te faire définitivement confiance y compris en sélection. Tu étais anonyme et tu t’es fait un nom.

Malgré tout ça, nombreux sont ceux qui te reconnaissent pas ta juste valeur.

Qu’importe…

On continuera à penser à toi, même si l’on n’aura plus de raison de te défendre face aux esprits « ménèsorioloïsés » te critiquant systématiquement en dépit de tes performances. On ne te défendra plus, non, car on te connaît et contrairement aux apparences, tu es bien assez fort tout seul. Alors, tu te battras contre les mauvaises langues en bossant et en donnant tout sur le terrain, comme tu l’as toujours fait ; avec ou sans nous.

Tu le sais, tu es sûr de ta force et tu peux encaisser ces attaques de toute façon.

Tu n’étais pas le joueur qu’on voulait, mais celui qu’on méritait, et tu nous as mérités à ton tour. Tu étais notre attaquant silencieux, notre « pirouetteur protecteur », notre chevalier noir… Tu l’étais oui, et tu le resteras.

So long, Little Big Man

* on refera plus tard le débat sur l’opportunité d’appeler une victoire en Coupe de la Ligue ou au Trophée des Champions, un vrai titre…

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A propos de sillicate


Habite En Yourte ! Son Amour Laisse Univoquement Transi, Passant Ostensiblement Tout Obstacle. Caractère Amer Voir Acariâtre. Une Nouvelle Enquête Bientôt Intériorisera Nos Obsessions Utéro-Zygotiques Enflammées ?
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2 Réponses pour Valbuena, the winter soldier.

  1. Très bel hommage à p’tit vélo en effet ! Bravo et bon vent Mathieu !

  2. Chouette hommage ! 🙂