En cette période d’halloween nos joueurs ont bien respecté la tradition de la fête américaine dimanche dernier, onze fantômes errant sur la pelouse pour nous effrayer et nous proposant un jeu monstrueusement pathétique. La fête est finie, enlevez vos masques et remettez vos têtes sur les épaules, il est temps de se remettre à jouer.
En très mauvaise passe
Il faut être clairs, avec les trois points de la victoire, l’OM ne rentrerait pas à la maison avec leur destin entre les pieds. Même en gagnant les matchs restants de la phase de groupe d’Europa League, les Olympiens ne seraient pas garantis d’une qualification pour le tour suivant. La faute au parcours de ce début de compétition. Calamiteux.
L’élimination frappe à notre porte puisque Francfort premier du classement n’a besoin que d’une victoire pour s’assurer définitivement la qualification. La Lazio, seconde du groupe, pourrait , même en perdant face à l’OM jeudi, se qualifier avec une victoire et un match nul. Sauf si nous les battons par trois buts d’écarts ou si nous gagnons par deux buts d’écarts au délà de quatre buts. Autant dire qu’au vu du match aller ces hypothèses semblent peu probables. Aux joueurs de Rudi Garcia de tout donner sur le terrain et déjouer les pronostiques afin de redonner un peu d’espoir à leurs supporteurs. Ces derniers sont d’ailleurs privés de déplacement dans la capitale italienne, ce qui n’avait pas été le cas pour les supporteurs romains. Triste.
Il faudrait une victoire pour survivre et offrir de l’intérêt aux deux dernières journées européennes. Pour cela il va falloir se sortir d’une situation complexe et pénible autant pour les yeux que pour que pour les cœurs marseillais.
Contre Paris les joueurs étaient pourtant concentrés et appliqués, mais il leur manquait l’esprit conquérant et ambitieux (qui a dit de buteur ?). Contre Montpellier nous n’avions ni l’un ni l’autre. Même au complet, l’équipe n’arrive plus à reproduire les performances, non sans défaut, mais avec panache du précédent exercice européen.
Nous avons déjà concédé autant de défaites que l’an passé en deux tiers de temps de moins passé sur les pelouses de Ligue 1. Pire au lieu de monter en puissance l’équipe semble s’enfoncer de plus en plus dans la médiocrité. La régression dans le nombre de buts puis d’actions créées et même du nombre de tirs qui s’amenuisent, montrent qu’il est plus que temps de tirer sur la sonnette d’alarme. D’autant plus que le nombre de buts encaissés reste très élevé : c’est inquiétant.
Les hommes de Rudi Garcia ont les têtes qui tournent et forcément quand celles-ci ne suivent pas, les jambes font de même. Un problème d’état d’esprit dont le coach tout fraîchement prolongé va devoir résoudre au plus vite. La récente tentative de 4-3-3 de l’entraîneur marseillais ne semble pas s’adapter aux joueurs disponibles, ni avec Payet à gauche, ni le numéro 9 (quand il y en a), ne répondent aux attentes. La stabilité défensive ne s’est également pas améliorée, c’est même le contraire… le coach risque donc de revenir à ses premiers amours tactiques.
Lueurs d’espoir dans la tempête
Alors, existent-ils ? (je ne parle pas de petits hommes verts) c’est la question que l’on se pose concernant nos espoirs européens. De l’optimisme, il en faut pour continuer d’écrire des articles sans sombrer dans la dépression et ne pas être insultant sur nos dernières prestations. L’avantage est que je n’ai pas besoin de présenter les dangers de l’adversaire romain, nos joueurs l’ont fait à ma place au match aller et nous avons vu à quel point les laziales pouvaient se montrer cohérents et efficaces face à une équipe qui ne concrétise pas.
Jouer collectif, en bloc et avec agressivité technique, les olympiens peuvent-ils le faire ? Oui, puisqu’ils l’ont déjà fait dans un passé pas si lointain (à Monaco et à Nice notamment), et c’est ce qui est le plus frustrant pour les supporteurs, car on les connait meilleurs, même si contre les grosses cylindrées l’OM a toujours eu du mal dernièrement. Sur le papier, il y a assurément mieux à faire. Tellement mieux.
Voilà pourquoi dans cet horizon obscurci, une victoire contre un adversaire coriace et s’allumerait une petite lueur, une flamme, qui pourrait relancer un groupe moribond. C’est dans l’adversité qu’un groupe solidaire se forme nous dira t-on. L’Olympique de Marseille en a bien besoin.
Et si…
Certains diront qu’une élimination en Coupe d’Europe pourrait être un mal pour un bien en vue de nos objectifs. Compte tenu des performances déjà chaotiques en championnat et d’un effectif qui montre ses limites dès que le niveau s’élève en face. Mais la fierté marseillaise, déjà tellement ébranlée, acceptera déjà de voir un match avec des joueurs impliqués et qui ne lâchent rien sur le terrain. Donnez tout, et vous serez pardonnés.
Reste à savoir quelle équipe sera alignée. Et là, c’est l’inconnu. En tout cas Rudi Garcia nous a promis du changement à la sortie du stade de la Mosson et c’est bien cela que nous attendons ! Et ce, dès ce jeudi ! Sinon le changement pourrait bien avoir lieu dans les tribunes dont l’ambiance plutôt clémente jusqu’à présent pourrait vite changer. Et le feu qui pourrait faire bouillonner l’eau ne sera certainement pas pour se préparer une tisane.
Allez l’OM !