EL 1/4 | OM-RB Leipzig : marquer l’époque

Battus jeudi dernier sur le plus petit des scores sur la pelouse allemande, les hommes de Rudi Garcia doivent impérativement s’imposer ce soir s’ils espèrent se qualifier pour les demi-finales de l’Europa League. Ce qui n’est plus arrivé depuis 2004. Face à une équipe habile et très rapide en contre, ils n’auront d’autre choix que de faire le jeu et d’être plus efficaces qu’au match aller, sous peine de passer à la trappe.


Une défaite, des regrets et de l’espoir

 Jeudi 5 Avril 2018, 23h00 : l’OM quitte la RedBull Arena de Leipzig avec une défaite (et un but à remonter au match retour), ce qui, compte tenu des nombreux absents, semble être un moindre mal pour le clan phocéen. Sauf que le tir sur la barre transversale de Bouna Sarr et les nombreux échecs marseillais face au but de Péter Gulàcsi provoquent une foule de regrets… et fort heureusement quelques raisons d’espérer.

En effet avec une équipe expérimentale, amputée de quatre tauliers, l’OM a fait plus que jeu égal avec les Allemands, et avec un peu plus de réussite aurait même pu l’emporter. Dès que les Olympiens ont ajouté de l’impact et de l’intensité dans leur jeu, ils ont mis en difficulté une jeune équipe lipsienne talentueuse, mais ayant du mal à répondre au défi physique en début de match.
Dès lors, comment ne pas imaginer une soirée magique, où plus de soixante mille supporteurs attendus au vélodrome (probable record battu en Europa League) porteront aux nues une équipe transcendée par l’événement ainsi que par le retour d’un Thauvin, qui devrait bonifier une animation offensive orpheline de son stratège ces dernières semaines.
Si les Olympiens y mettent les ingrédients nécessaires, ce quart de finale a toutes les chances de basculer en notre faveur, et de faire vivre à tous les marseillais un moment inoubliable dont seules les soirées européennes ont le secret.

Attention toutefois, car Leipzig se rendra à Marseille dans l’intention d’y faire un résultat, jouant sur ses points forts que sont les contres et la vitesse de ses attaquants.
Ils laisseront très probablement le ballon aux Olympiens, qui, obnubilés par l’idée de marquer rapidement, laisseront des espaces qui seront à n’en pas douter immédiatement exploités par l’adversaire. L’OM n’ayant pas marqué à l’extérieur, un but adverse pourrait rapidement instaurer un silence de cathédrale au Vélodrome, et forcer les Phocéens à se découvrir. Il faudra donc du sang froid, de la patience, un brin de réussite devant le but et beaucoup de détermination.

Si l’OM entend écrire un nouveau chapitre de sa légende, il aura besoin de toutes ses forces vives, mais aussi de tous ceux qui ont fait partie de l’aventure cette saison et qui pourraient apporter ce supplément d’âme même en ne jouant pas.


Stress et Payet ?

À chacune de ses sorties, on se pose toujours la même question : que nous réserve Dimitri Payet ce soir ? Verra-t-on le maestro, monstre technique à la vision du jeu chirurgicale, capable de gagner le match à lui seul ? Les plus radicaux vous répondrons sûrement que dans les grands matchs, c’est plutôt la version de Dimitri Payet allégée, pataude et sans saveur qui nous est offerte !

Certains se demandent même ce qu’il est venu chercher chez nous, à part une place en équipe de France ! Nous leur répondrons que la sélection d’un joueur dépend toujours de ses performances en club. Dimitri aime sans aucun doute l’OM, et il est probablement très motivé à l’idée de remplir enfin une armoire à trophées qui sonne aussi creux que la tête de certains joueurs que nous ne nommerons pas. Il s’est peut-être secrètement imaginé dans un coin du vestiaire, soulevant la coupe d’Europe et la remplissant d’un breuvage à bulles dont raffolent certains les soirs de triomphe… mais est-ce vraiment possible ?

Ayant débuté la saison avec un certain embonpoint, ses prestations en dent de scie ainsi que ses pépins physiques ont déçu tous ceux qui attendaient son retour comme celui du messie. Le Payet de 2018 affiche en revanche des statistiques plus qu’ honorables avec huit passes décisives et six buts marquées ( contre  quatre passes décisives et deux buts en première partie de saison ). Son retour au premier plan coïncide bizarrement avec une meilleure condition physique, une perte de poids et un repositionnement plus libre en numéro dix.

Quelques gestes techniques ont également régalé tous les fans du Réunionnais. La « feinte ligamentaire » face au gardien Strasbourgeois, les belles échappées balle au pied comme à ses plus grandes heures, ou encore ses énormes prestations ( agrémentées d’une magnifique reprise de volée ) au tour précédent face à Bilbao.
Qu’on le veuille ou non, l’OM est dépendant de lui offensivement et chacun sait que sur un geste de génie il peut décider du sort d’un match. De ce fait et compte tenu des espoirs placés en lui, il n’a d’autres choix que d’assumer ses responsabilités de capitaine… et nous conduire à la victoire !


Le professeur Adil

S’il l’a déjà gagnée avec Séville en 2016, Adil Rami dit lui-même que « ce serait un rêve de pouvoir l’emporter avec son club de cœur ». Absent du groupe car insuffisamment remis de sa blessure au mollet, sa présence au stade devrait rassurer tout le groupe, et nul doute qu’il saura distiller des conseils avisés à chacun de ses coéquipiers, ainsi que des encouragements dont il a le secret. On l’imagine dès lors dans la peau d’un adjoint ou d’un préparateur mental, tel un Cristiano Ronaldo en finale de l’Euro, complément idéal de son coach. Chacun doit profiter de son expérience et qui sait… Zambo Anguissa marquera peut-être le but de la qualification, d’un formidable ciseau retourné sur une passe décisive de Yohann Pelé.


Un avenir sous condition ?

Le futur de Thauvin sous le maillot ciel et blanc est plus qu’incertain, thèse accréditée par sa récente arrivée dans l’écurie de Jean-pierre Bernès, ainsi que par les différentes rumeurs de transfert qui commencent à poindre (le Bayern Munich notamment). Bien qu’il soit le chouchou du vélodrome et qu’il ait maintes fois prouvé son attachement club, son départ n’aurait rien de surprenant. D’abord parce qu’il est probablement celui qui a la plus forte valeur marchande de l’effectif, ensuite parce qu’un joueur de sa qualité se doit de disputer régulièrement la C1 s’il entend progresser et postuler à une place de titulaire en sélection. Si l’OM accroche le wagon de la Ligue des Champions, nul doute que Florian voudra jouer cette compétition avec son club de cœur, ce qui serait l’aboutissement d’une histoire dont seul le football à le secret. Dans le cas contraire, il y a fort à parier qu’en cas de belle proposition, la direction ne s’oppose pas à son départ.

Son absence sur blessure a fortement handicapé le secteur offensif marseillais ces dernières semaines, et son retour semble être une bouffée d’oxygène pour tous les supporteurs, même s’il faut s’attendre à ce qu’il soit en manque de rythme et qu’il ne dispute pas l’intégralité de la rencontre. On attend surtout de lui qu’il nous emmène là où d’autre n’ont pas su nous conduire et qu’il marque enfin de son empreinte l’histoire olympienne.


La révélation Kamara

L’Europa League, c’est d’abord une belle histoire pour lui. Titulaire dans un quart de finale de coupe d’Europe, en défense centrale, pour la première fois de sa carrière, ce dernier a su rendre la confiance que lui a accordé le coach, et de fort belle manière. Solide dans les duels, souvent bien placé, il fait surtout preuve d’une qualité technique déconcertante pour un défenseur, ce qui paradoxalement est aussi un de ses gros défaut. Il a parfois perdu des ballons chauds, la faute à une trop grande « facilité » dans le maniement du ballon, ce qui à son poste peut se payer comptant ! S’il est pris par la feinte de Werner sur le but de Leipzig, il n’y est malgré tout pas pour grand chose, ses coéquipiers ayant eu l’occasion de stopper l’action en amont à maintes reprises… et nous ne parlerons même pas du plongeon de Pelé !

Il a fourni pour le reste du match, une prestation plutôt convaincante, confirmée en championnat face à Montpellier. La blessure de Rolando, la faiblesse d’Abdenour et de Sertic l’ont certainement fait grimper dans la hiérarchie des défenseurs centraux.
Il pourrait être la révélation de cette fin de saison. Marseillais de naissance, il avait quatre ans lors de la dernière demi-finale Européenne de l’OM. Il a l’occasion, à dix-huit ans, d’en jouer une à son tour, une grande fierté pour lui, mais aussi pour nous.


Le douzième homme

Comme constaté lors du tour précédent, l’engouement populaire autour de l’Europa League ne cesse de prendre de l’ampleur, avec pour conséquence une rencontre  qui se jouera presque à guichets fermés.

Avec un but de retard, un stade bouillant et tout acquis à la cause des olympiens  ne sera pas de trop face aux Allemands , surtout qu’un accueil tout particulier attend certainement leur buteur Timo Werner. Comment ne pas parler du match de Leipzig face aux Turcs du Besiktas au Vodafone Park d’Istanbul ! Ce soir là, Werner avait demandé des bouchons d’oreille en raison de l’ambiance assourdissante venue des tribunes, puis a été remplacé pour cause de vertiges avant la pause. Ces images ont fait le tour du monde, et chacun sait désormais que l’avant-centre souffre d’acouphènes qui l’handicapent dès que les décibels montent en flèche.

Les joueurs allemands connaissent très bien la réputation du Vélodrome, et sans vouloir de mal à qui que ce soit, nous espérons leur faire vivre un enfer. Un Vélodrome en fusion, un but dès le début du match, soixante-deux mille personnes qui hurlent… Werner risque de finir le match dans les vestiaires !

Ce soir, le public répondra présent, régulier dans la performance, et ce depuis plus de cent ans. Ce soir c’est à vous de faire en sorte que dans les années à venir on ne parle plus seulement de 1991, 1993, 1999 ou encore 2004…

Déjà quatorze ans ! Didier Drogba martyrisait les défenses d’Europe sous la tunique bleue et blanche, l’OM vivant à cette époque une des plus belles épopées continentales de son histoire, malheureusement achevée dans la douleur par la défaite face au FC Valence (2-0). L’histoire, il y a ceux qui l’écrivent, et ceux qui la racontent, voilà pourquoi la nouvelle génération de supporteurs attend désespérément de vivre ce genre de soirée magique, afin de pouvoir à son tour transmettre ces moments d’émotion aux générations futures et parler avec fierté de 2018 !

Allez l’OM !

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A propos de florent.b


Gastronome et supporter de l'OM, je n'aime rien tant que les combinaisons qui en mettent plein les papilles et les yeux. À table et bon match !
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  1. Merci pour ce bon moment , bravo