En convalescence face à Konyaspor puis à Amiens, l’OM profite d’une semaine pour recharger les batteries avant de recevoir Toulouse. On ignore encore tout de l’accueil qui sera réservé aux joueurs pour leur retour au Vélodrome. Le changement de système et la rotation de l’effectif auront-ils permis de tempérer les ardeurs des supporters marseillais ? Rien n’est moins sûr…
Un contexte houleux
Dix jours après leur dernier match à domicile, les Olympiens vont retrouver leur antre. Un territoire qui peut se montrer hostile pour les visiteurs comme pour les locaux. Tout dépend du contexte et de l’attitude affichée par les joueurs.
En l’occurrence, les supporteurs ont manifesté clairement leur mécontentement en désertant les tribunes latérales, pour les plus blasés, et en déployant dans les virages des banderoles sans équivoque, pour les plus énervés.
Ces réactions viscérales ont sanctionné les défaites outrageantes contre l’AS Monaco et le Stade Rennais. Elles stigmatisent la fébrilité défensive de l’OM depuis le début de saison, la difficulté du milieu de terrain à ressortir proprement le ballon et le manque d’inspiration de l’animation offensive.
Paroles, paroles, paroles…
Pour les fans, l’entraîneur et le président ont leur part de responsabilité dans ce marasme et déplorent les choix tactiques de l’un autant que l’incapacité de l’autre à faire vivre une politique sportive : « Dire, c’est faire rire. Faire, c’est faire taire. »
L’inaptitude de Jacques-Henri Eyraud à confesser publiquement les lacunes de son équipe et son habileté à se réfugier derrière l’absence de défaites alors que l’OM n’avait affronté aucun adversaire d’envergure a même fait voler en éclats sa crédibilité et achevé d’agacer des supporteurs déjà déçus par un mercato bancal.
Pour couronner le tout, trois jours avant la mémorable déculottée reçue au stade Louis-II, il se fendait d’une imprudente déclaration :
« Les supporteurs ont montré à quel point ils étaient derrière cette équipe, il y avait quand même 48 000 personnes ce soir. Je les remercie. Cette saison qui démarre est pleine de promesses. »
Des changements inévitables
Additionnée à la grogne du public, la déliquescence soudaine du jeu marseillais et des résultats a cependant obligé à Rudi Garcia à repenser son système et à revoir le choix de ses titulaires.
Conspués par la plèbe après leur performance à domicile face à Rennes, Patrice Evra et Grégory Sertic ont depuis disparu des radars. Le fameux 4-3-3 qui ne semblait guère correspondre au profil des joueurs a été jeté aux oubliettes. Jordan Amavi a été incorporé dans le onze titulaire et Dimitri Payet replacé en 10, au cœur du jeu.
Comme quoi quand on veut, on peut…
Ainsi remanié, l’OM l’a emporté contre Konyaspor avant de retrouver le goût de la victoire en championnat à Amiens, sans briller, mais sans trembler ni encaisser de buts
Retour en grâce
Est-ce dû aux quelques changements opérés par le coach ou par la bonne étoile de Yohan Pelé ? Difficile de se montrer affirmatif, mais l’albatros qui a remplacé le panda blessé a confirmé que lorsqu’il était titulaire, le ballon refusait de franchir sa ligne de but !
En outre, les choix de Garcia semblent avoir permis à l’équipe de retrouver une certaine solidité défensive. Il ne reste plus qu’à ajouter un soupçon d’efficacité et d’imagination dans la construction des attaques et le tour sera joué !
La reconquête du public pourra alors éventuellement s’accomplir. En attendant, tous les points sont bons à prendre.
Un peu de folie, que diable !
Face à Toulouse, un club plus réputé pour son football fermé et rugueux que pour son allant, il faudra redoubler d’audace et faire naître l’étincelle pour se réapproprier le soutien inconditionnel et majoritaire des habitués de l’arène du boulevard Michelet.
Ce sera difficile, car l’équipe est fébrile et blessée dans son orgueil, mais le salut dépendra autant des résultats que de la capacité des Marseillais à nouer une complicité technique et tactique sur le terrain.
65 000 supporters marseillais à séduire pour sauver « Adilou » ? Préparez la musique.
Dans cette optique, associer Kostas Mitroglou à Valère Germain ne pourrait qu’être bénéfique, tant les deux joueurs semblent complémentaires. Malheureusement, les pépins physiques récurrents de l’avant-centre grec risquent de pénaliser également l’ancien Monégasque qui n’a pas encore marqué en championnat alors que le meilleur buteur de l’OM se trouve être Clinton Njie (cinq réalisations).
Une présence qui pourrait d’ailleurs obliger l’entraîneur à repenser son système de départ, sachant que Rudi Garcia ne pourra pas compter sur Morgan Sanson, suspendu.
Où garer le bus ?
Si les Occitans parviennent à imposer leur plan de jeu avec autant d’efficacité qu’à Paris, les Marseillais pourront peut-être parvenir à mettre le feu dans la surface adverse. À ce propos, rappelons la stratégie dévoilée dans les médias par l’inénarrable Pascal Dupraz avant d’encaisser six buts (dont quatre alors que les Pitchouns se trouvaient en supériorité numérique) :
« On va placer le bus devant notre but plutôt que derrière le but des Parisiens, cela me paraît logique. »
Au reste, depuis qu’il supervise les joueurs du TFC, ces derniers peinent à se montrer dangereux offensivement et cherchent surtout à protéger leur jeune gardien, Alban Laffont. Ce rôle est notamment dévolu à une bonne charnière centrale composée de Christopher Jullien et d’Issa Diop.
Cependant, les Violets ont inscrit quatre buts en trois matches à l’extérieur, dont deux à Monaco et deux à Paris.
Par ailleurs, le suédois Jimmy Durmaz n’est pas dénué de qualités et risque d’être confronté à Hiroki Sakai, un combat qui pourrait s’avérer déterminant au cours de la rencontre. Notons également que Gianelli Imbula – un joueur susceptible d’apporter une plus-value technique et physique à l’entrejeu toulousain – retrouvera le stade Vélodrome plus de deux ans après l’avoir quitté.
Le duel dans le match
Nombreux sont les membres de @MassaliaLive à se demander quel sera le premier entraîneur à ne pas « doser » Rudi Garcia. Inversons la question si vous le voulez bien : qui sera le premier à être terrassé par Rudi Garcia ?
Rudi : » Le grand frère, si vous voulez pas prendre de buts, restez dans les vestiaires ! «
Pascal : » Hé, pompompero, si tu veux pas finir dans le Vieux Port, oublie ton 433 ! «
Si Pascal Dupraz continue sur sa voie de parking, alors il se pourrait que l’ancien technicien de la Roma puisse enfin imposer sa suprématie à l’un de ses concurrents. A priori, malgré six buts encaissés par son équipe au Parc, l’entraîneur toulousain n’aurait pas renoncé à sa tactique favorite.
Six buts encaissés en une seule rencontre et aucune vraie remise en question, voilà deux points communs entre les deux hommes ! Qui l’emportera ? Nul ne le sait, mais bondées ou désertes, les travées du Vélodrome ne dormiront pas. Attention au réveil Messieurs !
Les compositions possibles :
Pelé — Sakai, Rami, Rolando, Amavi – Kamara, Gustavo — Thauvin, Payet, Njie — Germain
Lafont — Amian Adou, Diop, Jullien, Moubandjé — Jean, Somalia, Imbula, Durmaz — Toivonen, Delort
Oui, tout dépendra de l’ attitude des joueurs ,absolument, merci et bravo