Au hasard de nos pérégrinations d’internautes consacrées à l’Olympique de Marseille, nous avons récemment échangé avec un célèbre journaliste sportif. Ou plutôt avons-nous essayé de le faire… Un dialogue de sourds ? Même pas, malheureusement…
L’histoire pourrait prêter à sourire si elle ne reflétait pas une triste réalité. En effet, comme dans tout corps de métier, il semble exister au sein du mass-media, un certain mépris pour les sites indépendants ou amateurs.
L’idée simple, mais solidement ancrée et un rien effrayante que sans carte de presse ou notoriété publique, s’exprimer librement serait une forme d’hérésie… Une idée que nous rejetons en bloc !
À l’heure où les réseaux sociaux font tenir le monde sur un écran sans frontières ni contraintes au risque de laisser libre cours à certains discours nauséabonds, il devient de plus en plus facile d’interpeller ceux qui ont habituellement voix au chapitre, afin de faire valoir sa propre opinion, qu’elle soit pertinente ou pas.
L’effet pervers de cette accessibilité, réside dans le fait de pouvoir déverser des flots d’injures, de débiter des propos incohérents ou simplement, de diffamer gratuitement. Il n’est donc pas rare de voir certains journalistes confirmés, bloquer leurs interlocuteurs – à juste titre ! – ou ignorer des propos rendant tout débat stérile.
Internet est devenu un café du commerce international, un univers libertaire et parfois aussi liberticide, où distinguer la véritable information de l’intox’ destinée à faire le buzz devient difficile, même pour ceux dont c’est le métier.
Or, contrairement aux idées reçues, on ne s’improvise pas journaliste.
La maîtrise de diverses techniques, le travail d’investigation, le décorticage des données et le temps passé à rédiger un article ou réaliser un reportage doivent être respectés et reconnus à leur juste valeur.
Au reste, cette reconnaissance est généralement synonyme d’indépendance vis-à-vis du pouvoir politique, des médias ou des puissances de l’argent. Une notion souvent incomprise au sein des communautés virtuelles, bercées depuis toujours par le fantasme du « tout gratuit » comme garant absolu d’un monde numérique libre de toute entrave (et exempt de toute responsabilité)…
Il est cependant des journalistes qui, de leur côté, ne tolèrent pas plus la contradiction que la critique. Des personnes dont l’orgueil et la toute-puissance transparaissent à fleur de plume ou de micro et qui, au mépris de leur public, s’insurgent contre le simple fait qu’un « amateur » puisse avoir un avis personnel et le dénigrent avant même qu’il puisse argumenter !
Un comble pour une profession censée défendre la liberté d’expression…
Évidemment, nous tairons ici le nom de l’intéressé, car il ne s’agit pas d’un procès d’intention, mais plutôt de dénoncer une pratique courante sur les réseaux sociaux où l’anonyme doit courber l’échine devant la vedette accréditée et apprendre à « rester à sa place »…
C’est en substance, le contenu des propos tenus par ce professionnel face au relatif scepticisme que nous manifestions à l’égard d’une de ses conclusions et qui, pour toute réponse, nous accusait de nous cacher derrière un écran.
Après lui avoir transmis nos coordonnées en guise de bonne foi et lui avoir surtout fait comprendre que nos intentions étaient pacifiques et nos convictions solides, il a accepté de nous parler au téléphone.
L’idée initiale était au minimum d’avoir un débat ou de dissiper un éventuel malentendu.
De débat il n’y eut point, puisqu’après avoir exposé son opinion dans une logorrhée peu audible, il raccrocha brutalement, au prétexte « qu’il perdait son temps », sans laisser place à nos propres arguments.
D’après lui, nous étions « des trolls qui cherchent à exister en dénigrant les autres…
Précisons que notre démarche se voulait courtoise et que ce journaliste n’a lui-même proféré aucune insulte à notre égard, malgré un débit et un ton qui laissaient poindre un agacement certain (pour ne pas dire plus) !
Le but n’était évidemment pas d’être blessant et si nos propos ont manqué de tact, nous nous en excusons sincèrement. Toutefois, nous pensons qu’une personnalité publique devrait savoir garder son sang-froid et que la science infuse n’est qu’une vue de l’esprit…
Après analyse de la situation à tête reposée, il semble assez clair que la contradiction a heurté l’homme plus que le professionnel. Là où une information a été remise en question, lui y a vu une attaque en règle de sa corporation ainsi qu’un dénigrement de ses qualités et de son travail.
Cette réaction inattendue s’ajoute d’ailleurs aux maux qui, depuis quelques années maintenant, affaiblissent les médias traditionnels face à Internet : dictat de l’audimat ou des chiffres de vente, importance accordée aux réseaux sociaux, dogmatisme éditorial, manque d’impartialité et prosélytisme sous-jacent, refus des remises en cause, manque de rigueur et d’exigence, erreurs récurrentes…
Notre analyse peut sembler sévère, mais souvenez-vous qu’il y a peu, une autre grande institution de la presse sportive spécialisée nous donnait une info exclusive, sûre, vérifiée et incontestable : http://www.francefootball.fr/news/Gerard-lopez-et-marcelo-bielsa-a-l-olympique-de-marseille-c-est-fait/719953
La suite ? Nous la connaissons tous…
Enfin, sachez que nous ne faisons pas de généralités et que des journalistes reconnus, compétents et surtout ouverts d’esprit n’hésitent pas à débattre avec nous. Par leur pédagogie ou leurs connaissances, ils nous démontrent occasionnellement nos torts sans nous dénigrer pour autant.
Nous les en remercions !
Belle ouvrage. Chapeau bas.
Quand tu vois que le gars donne des leçons de répartie sur les réseaux sociaux et qu’ils bégaye au téléphone en déversant un flot de paroles, puis raccroche sans te laisser parler 😌 ! Bref
Voilà qui en dit long sur l’état d’esprit de la presse spécialisée… 😐
Super article, merci ! 😉