OM-PSG (1-5) : l’œil du coach

Le football a l’air simple et ne l’est pas toujours, mais pour vous, notre spécialiste décortique les matchs de l’OM. Suivez le guide !

Des paroles… et des actes ?

Faute d’avoir vu onze guerriers sur le terrain, la soirée de dimanche a surtout mis en lumière la leçon infligée par Unai Emery à un Rudi Garcia bien trop naïf.

Deux oppositions de style avec, côté Marseillais, une équipe sans grandes surprises, quand le PSG présentait deux titulaires inattendus, à savoir Pastore et Lucas (Draxler et Di Maria prenant place sur le banc).

D’aucuns pensaient sûrement que le coach parisien cherchait à préserver ses cadres pour les échéances à venir, mais dès les premières minutes, ce que beaucoup avaient pris pour un coup de poker, s’est révélé être une stratégie savamment orchestrée.

Emery avait tout prévu. Connaissant la tactique marseillaise sur le bout des doigts, devinant chacune de nos intentions, il a avancé ses pions tel un joueur d’échecs ayant toujours deux coups d’avance.

Une leçon de football !

Le plan des Parisiens était millimétré : pilonner le côté gauche marseillais en misant sur les débordements de Meunier et sur l’explosivité d’un Lucas en pleine confiance, afin de mettre « Tonton Pat » au supplice.

Au bord de l’apoplexie dès le premier rush parisien, Evra était fautif sur le premier but, laissant deux mètres d’avance à un Marquinhos qui n’en demandait pas tant.

Une action pourtant initiée côté droit et consécutive à un coup de pied arrêté intelligemment joué par Verratti.

Au passage, nous avons félicité Dimitri Payet pour ses largesses et son immobilisme au marquage de Thiago Silva, sans lesquels ce but n’aurait pas eu la même saveur… de rance !

Sur le but du 1-0, Evra est en retard sur Marquinhos avant même la réception de Silva.

Très vite, Paris déroulait, laissant place à Pastore – l’intermittent du spectacle – dont la présence densifiait le milieu de terrain et permettait aux Parisiens de se retrouver systématiquement en supériorité numérique. Un élément déterminant qui annihilera le fameux pressing tout-terrain cher à Garcia.

À ce moment du match (vingt minutes de jeu), les Olympiens semblaient déjà perdus sur le terrain, ne sachant pas s’il fallait attaquer, défendre, presser ou attendre.

Assommés par la maîtrise et le réalisme parisien, nos joueurs erraient telles des âmes en peine, perdant toute notion de bloc équipe, de compensation, de replacement. Et comme souvent dans ces cas-là, lorsque l’on navigue à vue, on coule !

Pastore met hors de position une défense mal alignée pour le but du 0-2, le tout d’une simple déviation !

Une naïveté coupable ! 

Dans ce match où l’OM était clairement en position d’outsider, Rudi Garcia proposait une équipe et un plan de jeu similaires à ceux utilisés face à Rennes, s’offrant même le luxe de titulariser des joueurs à court de forme (accordons-lui tout de même le bénéfice du doute, tant les pépins physiques s’étaient accumulés dans la semaine).

Chacun sait que la vérité d’un match n’est jamais celle du prochain, surtout face à un adversaire d’un tel calibre. Il n’empêche qu’il était difficile de faire pire…

Incapables d’apporter une réponse à la supériorité – tant quantitative que qualitative – des joueurs d’Emery, les milieux défensifs olympiens jouaient plus bas afin de « cadrer » Pastore, avec pour conséquence une liberté totale, du champ et des espaces à profusion pour les milieux parisiens.

Quoi de mieux pour exploiter leurs qualités de passe et de circulation de balle nous direz-vous ? Inutile de préciser que Verratti and Co ne se faisaient pas prier pour en profiter et saisir chaque occasion de nous pourfendre.

Un parisien libre entre chaque ligne, un milieu de terrain abandonnant une défense aux abois… voilà l’action amenant le but du 0-3.

Paris circule, l’adversaire capitule

Face à une opposition sans repères et dont on se demande encore si elle avait reçu des consignes tactiques avant le match, le PSG n’a même pas donné l’impression de forcer son talent !

Garcia, bien placé pour savoir que Rome ne s’est pas faite en un jour (comme il l’avait fait remarquer en conférence de presse en début de saison), devrait s’inspirer de son président et penser en premier lieu aux fondations plutôt qu’aux ornements de façade.

En mettant en place un 4-3-3 classique, notre coach s’est entêté à vouloir imposer son style, alors qu’en l’occurrence il semblait plus judicieux de s’adapter à l’adversaire, d’autant plus qu’il nous était très supérieur dans le jeu !

Certains diraient qu’il faut avoir les moyens de ses ambitions et on ne peut leur donner tort…

Avec une équipe scindée en trois, un milieu à l’agonie – et un Lopez, aussi utile sans le ballon que des verres progressifs sur le nez de Gilbert Montagné – une animation défensive digne d’un Zubar au sommet de son art, et des attaquants invisibles, il était impossible de lutter dimanche soir.

Quand les lignes sont aussi étirées, le bloc équipe inexistant, il n’y a rien à espérer. Le 1-5 est anecdotique !

Gageons que notre staff technique aura retenu la leçon. Certes notre assise défensive est défaillante, certes la majorité des joueurs de l’effectif sont des reliquats de l’ère Labrune, mais à défaut d’être performants, ils n’ont pas le droit d’être ridicules.

Et dimanche soir, les 65 000 personnes qui ont enflammé le stade ont été déshonorées par un manque flagrant d’envie… à moins que cela n’ait été de la peur.

Analyse réalisée par Miass

 

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2 Réponses pour OM-PSG (1-5) : l’œil du coach

  1. Si LE format plaît, nous en ferons une chronique régulière !

  2. Analyse juste !
    Les images sont aussi très parlantes. Bravo