ASSE – OM : mettre le feu aux verts

Suite à la lourde défaite face à Monaco – où l’OM a été dominé de bout en bout – les Marseillais enchaînent un deuxième déplacement périlleux dans le Forez pour y affronter l’A.S Saint-Étienne, actuel huitième de Ligue 1. Une victoire phocéenne permettrait de revenir à un point de l’adversaire du soir et d’offrir aux supporteurs un premier succès à l’extérieur cette saison.

Après Monaco, un nouveau duel se profile face à un rival historique . Relativement en difficulté cette saison, l’ASSE reste pourtant un club phare de notre championnat de par son passé et sa régularité depuis 2009 et l’intronisation en Christophe Galtier en tant qu’entraîneur.

Vivre de son glorieux passé

Fondé en 1919 par le groupe Casino, le club stéphanois peut se vanter d’avoir remporté dix titres de champion de France, six coupes de France et une Coupe de la Ligue, date du dernier titre remporté en 2013.

Néanmoins, cette vitrine a principalement été garnie entre la période 1960-1980, durant laquelle les verts remportèrent huit titres de champion de France. Ils auraient même pu y ajouter la plus belle des coupes, celle aux grandes oreilles en 1976, lors de la finale malheureuse face aux Allemands du Bayern Munich. Un match entré dans la légende du football français, et surtout, dans celle du club.

Quand le rêve se brise…

Nous sommes le 12 mai 1976, les Stéphanois affrontent les Munichois à Hampden Park (Glasgow), lors de la finale de Coupe d’Europe des Clubs Champions.

Sur le point de remporter le Championnat de France cette saison-là, les Ligériens ont également la possibilité d’entrer définitivement dans l’histoire du football français s’ils parviennent à vaincre le Bayern. Saint-Étienne est en effet le second club français à accéder à la finale de la compétition après le Stade de Reims (1956 et 1959).

Toute la France est acquise à la cause des Stéphanois, donnés grands favoris de cette confrontation. Du reste, ils dominent tellement les débats que la victoire semble ne pouvoir leur échapper. Hélas, personne n’imagine la cruauté du scénario qui se dessine peu à peu.

À deux reprises, suite à un tir de Bathenay et une tête de Jacques Santini, le ballon heurte les poteaux et la barre transversale du gardien allemand Sepp Maier. Des poteaux carrés qui scellent le destin de l’ASSE. En effet, l’équipe de Jean-Michel Larqué s’incline sur le score de 1-0. Un but marqué par un joueur qu’on ne présente plus : Gerd Müller.

Dans les têtes de tous les amoureux de ballon rond, un seul constat s’impose : si ces foutus poteaux avaient été ronds, une de ces occasions aurait fini au fond des filets !

Ce « match des poteaux carrés » marquera énormément le club, orphelin de son rêve.

C’est la fin de la grande époque des verts malgré un nouveau titre de champion de D1 et une victoire en Coupe de France en 1978. Une longue traversée du désert commence en 1982 avec l’affaire des caisses noires qui provoque l’exil de meilleurs éléments de l’époque (Platini, Lopez…) et amenant le club vers les bas-fonds de la D1 (source : L’affaire des caisses noires).

Pour couronner le tout, dans le paysage industriel stéphanois, Manufrance, une multinationale qui emploie alors 4000 salariés et fait la fierté de toute une région, dépose son bilan en 1980.

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… et vire au cauchemar

Roger Rocher, président de l’ASSE à l’origine de l’affaire des caisses noires.

Le supplice va durer vingt ans, de 1984 à 2004, période pendant laquelle Sainté fait l’ascenseur entre la D1 et la D2, frôlant même la relégation en National à deux reprises (saisons 1996-1997 et 1997-1998).

Pourtant en 1999, année de remontée, les dirigeants semblent se donner les moyens de réussir au plus haut niveau, en pariant sur des joueurs peu connus du grand public (souvenez-vous de José Aloisio et d’Alex). Cela semble fonctionner, car les résultats sont immédiats.

L’équipe termine sixième du championnat, se qualifiant ainsi pour la « grande » coupe Intertoto (que l’OM a déjà gagné) et s’ouvrant les portes du gotha européen, un retour tant attendu par les supporters. Pour la petite histoire, le président de cette époque Alain Bompard refuse de participer à cette compétition, préférant  un retour en Europe « par la grande porte ». Belle modestie.

Malheureusement, l’embellie ne dure pas. Comme Marseille, Saint-Étienne semble avoir une attirance particulière pour les affaires extrasportives. En 2001, éclate le scandale des faux passeports : Aloisio, Alex et le gardien Ukrainien Levytsky ont utilisé de faux papiers, permettant aux dirigeants de recruter plus de trois joueurs extracommunautaires (source: affaire des faux passeports).

Ce nouveau scandale va ébranler le club, pénalisé de sept points et qui termine dix-septième, une place synonyme de nouvelle relégation à l’échelon inférieur… Les verts finissent tant bien que mal par remonter en 2004 et réussissent enfin à s’installer durablement en Ligue 1.

Curieusement, plus nous narrons l’histoire stéphanoise, plus il est facile de trouver des points communs avec l’OM. La fin justifie les moyens, mais n’excuse rien.

Alex, à l’origine de la célébration dite de la «panthère».

Le futur ne peut qu’être meilleur

Cet intertitre ferait un slogan pour l’ASSE (comme pour l’Olympique de Marseille d’ailleurs) !

Depuis 2009, le club stéphanois semble cependant avoir pris une meilleure trajectoire avec la nomination d’un ancien marseillais au poste d’entraîneur : Christophe Galtier.

Après avoir fait ses classes, principalement en tant qu’entraîneur adjoint dans différents clubs français – dont l’OM – ou à l’étranger, les co-présidents stéphanois Romeyer et Caïazzo, lui confient les rênes de l’équipe en remplacement d’Alain Perrin.

L’ancien joueur marseillais ne met pas longtemps à prouver que ses dirigeants ont fait un choix judicieux Après une première année d’adaptation où son équipe termine dixième (2010), il assure une constante progression faisant de Saint-Étienne un des poids lourds de la L1.

Septième lors de la saison 2012, cinquième en 2013, quatrième en 2014, cinquième en 2015 et sixième en 2016, l’ASSE est un exemple de constance dont l’Olympique de Marseille ferait bien de s’inspirer. Une régularité qui offre l’opportunité de jouer régulièrement l’Europa League.

Pour cela, l’entraîneur des verts a dû et su s’adapter à la qualité de son équipe, quitte à renoncer le plus souvent à la beauté du jeu pour obtenir des résultats ! Savoir faire avec les moyens du bord tout en gardant une certaine lucidité sur le niveau de ses joueur, voilà sa marque de fabrique !

Une philosophie qui lui permet de coacher le même club depuis sept ans, ce qui constitue un record de longévité en Ligue 1 (depuis Guy Roux et Christian Gourcuff).

En plus de cette capacité d’adaptation, il fédère et sait mener ses hommes.

Interviewé en juillet 2016, il fait la déclaration suivante :

« Le terrain a évidemment la priorité, mais on ne doit pas oublier toutes les personnes qui œuvrent pour le bon fonctionnement de l’équipe dans l’organisation des déplacements, la qualité des terrains, etc. Pour fédérer, il faut donner de la considération. L’humain, c’est le cœur du travail et il ne faut pas le perdre de vue. »

Ses méthodes ont fait leurs preuves et il se débrouille pour que l’objectif individuel corresponde à l’objectif collectif.

Ce mercredi soir, l’homme fort des verts rencontrera son ancien club. Un match qui lui tient à cœur et pour lequel, il mettra toutes les chances de son côté afin de l’emporter, et tant pis pour le spectacle offert au public !

Le huitième contre le douzième, un superbe match en perspective…

La rencontre de ce soir

À quoi peut-on s’attendre quand le huitième et le douzième de L1 s’affrontent ?

Il est vrai qu’en s’arrêtant au classement des deux équipes, ce match a peu de chance de déplacer les foules. Malgré tout, les Phocéens peuvent s’attendre à une soirée en enfer dans le stade de Geoffroy-Guichard surchauffé par ses supporteurs.

Ravis de leur qualification en seizièmes de finale d’Europa league (cela n’était plus arrivé depuis 2009), les Verts semblent remonter la pente ces derniers temps. En témoigne leur victoire à Angers le week-end dernier, un adversaire toujours très compliqué à manœuvrer lorsqu’il évolue à domicile.

Avant cette remontée, les parcours des deux clubs étaient relativement similaires, à savoir des résultats en dents de scie, des défenses solides, et des attaquants pas vraiment – voire pas du tout – en réussite. Au classement, les deux équipes sont proches puisque seulement quatre points les séparent.

Par conséquent, cette affiche du mercredi soir se révèle être d’une grande importance pour les Phocéens, puisque l’objectif sera double : remonter dans la première partie du classement, mais aussi éviter de se faire distancer par un concurrent direct.

Néanmoins, ce challenge s’annonce délicat pour le groupe marseillais dont on connait les limites dans le jeu. De plus, la lourde défaite en terre monégasque a certainement touché mentalement les joueurs qui vont devoir prouver leur capacité à rebondir très rapidement.

Au chapitre des signes positifs, les Marseillais ont cependant l’habitude de bien s’en sortir face à Saint-Étienne, et même de s’incliner rarement dans le Chaudron. En effet, sur les dix dernières années, l’Olympique de Marseille n’a été vaincu qu’à trois reprises sur un total de douze matchs, pour quatre succès.

Le bilan est donc plutôt flatteur pour les Olympiens et ce serait le moment idoine pour offrir à des supporteurs méritants une première victoire à l’extérieur. Il serait également temps que Rudi Garcia justifie sa réputation d’excellent entraîneur, car pour l’heure, les résultats ne sont pas à la hauteur de son statut ni des objectifs fixés par la nouvelle direction olympienne.

Depuis qu’il a repris les rênes de l’équipe l’OM n’a remporté que cinq points sur quinze possibles… C’est trop peu pour espérer une qualification en coupe d’Europe à la fin de l’année.

Coach, joueurs, il est temps de se réveiller et de rendre sa fierté au peuple marseillais !

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« Bien sûr qu’on va jouer l’offensive ! »

Allez l’OM !


hommage

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A propos de jeanfred


Footeux du dimanche pour la gagne et la troisième mi-temps, mais aussi passionné de l'OM au quotidien, il trempe sa plume dans le vitriol des stats et fait saigner WordPress pratiquement sans assistance. Le plus tendre de tous et donc le plus féroce aussi ! Plutôt aboyant que mordant.
Article lu 2338 fois, écrit le par jeanfred Cet article a été posté dans Avant-match et taggé , , . Sauvegarder le lien.

Une Réponse pour ASSE – OM : mettre le feu aux verts

  1. Chouette petit avant-match. 🙂