SM Caen (1-3) OM : onze Marseillais pas encore abattus

Face à la bande à Bazile, l’OM a cessé de faire la chenille pour devenir un papillon, léger, virevoltant, aérien… Et revient à un point de son adversaire du soir. Oui, cet adversaire apathique, incapable de faire plus de trois passes d’affilée, et jouant le contre à domicile est sixième de L1. On peut donc espérer ou désespérer.

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Face à l’adversaire du soir, l’OM a dominé les débats. Trois à un est un score large, mais une victoire encore plus large n’aurait pas été volée : Dja Djédjé tire deux fois hors cadre, Batshuayi décide plusieurs fois que le foot c’est plus amusant sans ses coéquipiers, et Nkoudou rate lui aussi une occasion avant de se rattraper.

Ce qui fait peur quand on se dit que l’on vient de dominer le sixième du classement.

Si l’on prend le match de ce soir comme référence et en supposant que nos joueurs gardent leur concentration jusqu’au terme de la saison, on peut clairement espérer finir sur le podium.

Cependant, voir cette équipe de Caen, composée principalement de colosses qui tiennent plus du joueur de première ligne de foot US que des fils spirituels de Gourvennec, LeRoy ou Savidan (pensez à la suite de ces noms à n’importe quel joueur de club honnête des années 1990-2000), a de quoi vous dégoûter : comment la L1 peut-elle être aussi minable, et comment l’OM a pu l’être encore plus au point se retrouver à un point derrière Caen au classement ?

Messieurs Thiriez et Labrune, vous avez trois heures pour nous rédiger une réponse argumentée. Non, présentez plutôt directement votre démission !

 

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Barrada 4/6  

Difficile dans ce match de voir un Marseillais ressortir vraiment du lot. Tireur désigné des coups-francs et corners, il s’est bien acquitté de sa tâche (à l’exception des deux premiers coups de pied arrêtés).

En comparaison des autres attaquants olympiens, il sait bien se placer entre les lignes, ce qui lui permet de recevoir des ballons, et d’avoir le temps de lever la tête avant de décider s’il doit faire une passe ou partir dans des dribbles.

Et cerise sur le gâteau, malgré sa maladie des os de verre, il se bat : sur le premier but, il réussit quand même à passer le ballon à Batshuayi, malgré le retour du défenseur et sa chute. Il a aussi aidé Diarra et Isla dans la récupération, et il est l’auteur de plusieurs tacles bien sentis. En espérant que « l’autre malade », Diaby, en prenne de la graine.

Dja Djédjé 1/6  

Comme pour le MVP, il n’y a pas eu de joueur foncièrement en dessous de ses camarades. Pourquoi donc voir rouge pour Dja Djédjé ? Ceux qui ont vu le match pourraient dire qu’il n’a pas été pas mauvais, et qu’il s’est maintenu au niveau de ses coéquipiers.

À mon goût, sa grosse activité, ses allers-retours incessants entre l’attaque et la défense ne suffisent pas à couvrir son absence d’intelligence footballisque.

Vous voulez des preuves ?

Il couvre trois Caennais sur leur première occasion de but. Il laisse les ballons sortir en touche près de nos buts alors qu’aucun adversaire ne le presse. Il cherche tout le temps à obtenir une faute quand un attaquant le presse, ce qui fonctionne régulièrement avec les  trompettistes de la bande à Bazile, mais en l’occurrence leur a aussi permis d’avoir deux chances d’essayer d’attaquer. Et enfin il tente des frappes au but sans savoir cadrer…

Ça fait beaucoup pour un seul joueur. Désolé Brice.

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Mandanda 3/6  

Il aura trois ballons à jouer dans le match. Un face-à-face sur un contre de Rodelin, qu’il sort du pied. Puis sur une perte de balle de Nkoudou, les Caennais centrent, et il repousse le ballon du bout des poings malgré une détente d’asthmatique.

La même détente lui vaut quelques minutes plus tard de se rater complètement sur le but de Rodelin (encore lui !). À sa décharge, ce dernier était tout seul, sans marquage.

Manquillo 3/6  

Placé à gauche de la défense, ce qui n’est pas son poste de formation, il a surtout cherché à bien défendre : une ou deux montées en première période, guère plus en deuxième. Cela ne l’a pas empêché d’obtenir un coup franc, et d’apporter un peu de danger.

Il a couru jusqu’à la fin comme en témoigne son retour à toute allure dans les arrêts de jeu. Cependant, la faiblesse offensive caennaise l’a aidé : par exemple, sur une de leurs actions, il vient soutenir Rolando pour arrêter Delort, laissant un Caennais sans marquage sur son côté. Heureusement le Gignac du pauvre s’est fait tatouer les coins des yeux et ne voit pas plus loin que le bout de ses crampons.

Autre élément à sa décharge, il a été assez fou pour essayer de jouer en une-deux avec Romao !

Rolando 2/6  

Il a eu peu à faire : juste contenir Delort.

Pour comprendre la difficulté de la tâche, se référer aux commentaires faits dans la notation de Manquillo qui détaillent succinctement ses supposées qualités de footballeur…

Il est l’auteur d’une tête parfaitement cadrée sur un corner de Barrada. Mais cadrer une tête comme il faut et ne pas marquer quand c’est Vercoutre dans les cages, ça vous fait perdre au moins une demi-étoile ! Et une autre demi-étoile pour ses dégagements de bourrin lorsque Mandanda lui gueule dans les oreilles « LAIIIIIIIIISSSSSSEEEEE !!!!! ». À moins qu’il ne soit sourd… Dans ce cas, je n’excuse auprès de lui.

N'Koulou 2/6  

En première période, il a bien défendu, il a bloqué plus d’une fois Ferret. Toutefois, le but caennais est aux trois quarts pour lui : il fait faute sur Delort, et sur le coup-franc, il se fait emmener par Bazile et laisse Rodelin seul dans son dos.

Diarra 4/6  

On sent qu’il a du mal depuis quelques semaines. Il est toujours partout à la récupération, à gratter un nombre impressionnant de ballons, mais ses transversales ne sont plus précises comme en début de saison, et parfois, il reperd le ballon après l’avoir chipé à l’adversaire.

Isla 3/6  

Très discret par rapport à Diarra, il est malgré tout actif dans son rôle de plaque tournante de l’équipe. Il est coupable en partie sur le but caennais, car il ne marque personne laissant ainsi Rodelin sauter tranquillement devant lui pour marquer.

Nkoudou 3/6  

Sur notre premier but, c’est lui qui trouve Barrada dans l’espace entre les défenseurs. Il marque aussi sur une passe de Batshuayi qui avait fixé la défense.

Il est volontaire, et couvre toute la largeur du terrain. Voilà pour le bon côté de son match.

Le mauvais apparaît quelques minutes avant qu’il n’aggrave le score : il rate le même but pratiquement sur la même passe de Batshuayi…

Il a également tenté de faire des passes. Cependant, trop souvent encore, il entreprend de dribbler toute la défense adverse seul. Quand il ne perd pas bêtement le ballon en essayant d’attaquer, il en perd deux en position défensive au hasard de passes improbables (ironique quand on lui reproche de trop dribbler la tête baissée) !

Cette dernière faculté étonnante a d’ailleurs permis aux Caennais de bénéficier de deux occasions de but inespérées…

Il a été remplacé par Romao (82e).

Sarr 3/6  

Peut-être le plus mauvais offensif en première période : il a raté presque tous ses contrôles, presque toutes ses passes, et lorsqu’il s’est retrouvé en un-contre-un, il a perdu le ballon et fait faute ensuite !

Cela étant, il a des circonstances atténuantes.  Sarr face à un défenseur de L1, c’est comme si vous opposiez le cycliste Schelck au basketteur Shaquille O’Neal : vu la différence de physique, n’importe qui assumerait qu’il ne joue pas au même sport.

Il a réussi trois belles actions avant la mi-temps : un mouvement avec Isla et Dja Djédjé, et surtout, sur un malentendu, une récupération pour offrir une occasion à Batshuayi. Ce dernier la met à côté. La chose se reproduit encore. Sans succès.

En deuxième période, il s’est révélé bien meilleur, car les golgoths d’en face on fini par être gagnés par la fatigue à force de lui courir après. Par conséquent, c’est lui qui a récupèré le ballon sur l’action amenant le but de Nkoudou.

Plus tard, il a d’abord exécuté une frappe magnifique presque sans élan qui est allée mourir sur l’extérieur de l’équerre des buts caennais. Puis, il a inscrit un but : Romao devait peut-être essayer de faire un jongle, et au lieu de ça, il fait une passe latérale qui a lobe la défense. Sarr a repris le cuir de volée tout en cadrant le centre des buts. Évidemment, face à Vercoutre, ça a fait but.

Il est sorti au profit de Silva juste avant la fin du temps réglementaire.

Batshuayi 2/6  

Il avait bien commencé son match : dans les dix premières minutes, il revenait chercher le ballon, le passait à ses coéquipiers. Bref, il jouait au foot.

Soudain, sur une passe de Barrada, il a marqué tel un Inzaghi hebdomadaire, avant de rater le cadre sur une offrande de Sarr, à l’instar d’un… Bakayoko des grands soirs. Puis, tel un Gignac des mauvais soirs, il a tiré plusieurs fois alors que des coéquipiers étaient seuls et démarqués. Enfin, tel un Pagis des soirées mitigées et par deux fois, il est allé dribbler deux défenseurs, permettant ainsi à Nkoudou d’être seul et démarqué, et -accrochez-vous – il lui a fait une passe (si, si c’est vrai) ! Malheureusement, Nkoudou n’étant pas Niang, il a échoué par deux fois également.

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Romao : fait marquant, il n’a pas commis de faute ni pris de carton débile ! Et sur son premier ballon, il a offert une passe décisive à Sarr. On connait un Président qui se frotte les mains en pensant aux centaines de milliers d’Euros qu’il va pouvoir demander en plus aux Saoudiens pour son joueur !

Cabella : il n’aura pas beaucoup joué, juste le temps de faire quelques ouvertures pour un Batshuayi têtu et maladroit.

Silva : je n’ai rien de méchant à dire sur lui aujourd’hui, sans doute parce que lorsqu’il est entré en jeu, le score était scellé et le temps réglementaire pratiquement écoulé…

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SM Caen 0/6  

Il n’y a quasiment rien a sauver dans cette équipe. À part courir, faire des chandelles, et attendre une passe de Ferret, les dix bûcherons restant sont inutiles. Finalement, le « SM » fait surement plus référence aux pulsions des supporters abonnés à Malherbes qu’à un club d’activité sportive imitant le football.

Michel (non noté) : Difficile de noter un coach sur son coaching quand il n’a pas la possibilité de choisir son équipe en raison des nombreuses blessures. Et vu l’insipidité de Caen, il faudra attendre un autre adversaire, disons Lyon par exemple, pour savoir si le jeu et les mouvements entrevus ce dimanche sont le fait de ses séances d’entrainement ou de la vacuité intersidérale de l’adversaire du jour.

L'arbitre 2/6  

Il ne siffle pas pénalty lorsque Dja Djédjé s’effondre dans la surface : vu du canapé, il semble avoir raison. Il siffle hors-jeu sur le but de Bazile. Toujours vu du canapé, il a clairement tort. À part ça, il a bien géré son match, donnant quelques cartons. Il est vrai que le peu d’agressivité des Caennais face aux allants offensifs marseillais l’ont aidé.

Ce dimanche, l’OM a fait le travail et a enfin remporté une victoire logique. Alors, certes, les marseillais auraient dû marquer plus, car Caen était terriblement faible et apathique. De même, le classement de l’équipe est toujours mauvais (septième), et le prochain match opposera l’OM à à l’OL… Pour autant, il y a eu tellement de déception, de colère et de rage devant le spectacle certains soirs récents, qu’on ne va pas bouder notre plaisir d’une victoire large et méritée. Allez l’OM !