À l’heure où les chaînes de télévision nous abreuvent d’images aussi insoutenables qu’émouvantes, le football – la Ligue 1 surtout – semble devenu anecdotique. Trouver la force d’écrire un article dans ces conditions requiert des ressources insoupçonnées, mais comme disait feu Thierry Rolland : «Il faut bien vivre ! »
Soyons honnêtes, on en aurait presque oublié qu’un match se jouait dimanche soir… et quel match ! Saint-Étienne contre Marseille, la cinquantième, ça se fête non ? Les deux mastodontes du football français (des « années twist »), un jeu chatoyant, enlevé, le « football total » dans toute sa splendeur… Notre aide ne sera pas de trop pour permettre à Canal + de faire décemment la promo de son affiche dominicale qui semble vouée à rester dans les mémoires comme un flop retentissant en matière d’audimat (et ça ce serait vraiment affreux).
Du caviar aux rillettes
Dans l’optique de nous refourguer sa came, la chaîne cryptée se trouve doublement handicapée. Tout d’abord, il est évident que le supporter lambda a totalement décroché du championnat. En effet, au sein cette compétition dont l’issue semble déjà scellée jusqu’en 2020, seule la lutte pour le podium peut avoir un quelconque intérêt.
Par conséquent, une affiche, opposant le sixième au treizième, a toutes les chances d’accoucher d’une purge exceptionnelle made in L1 : l’OM et son jeu à la sauce barcelonaise (qualité technique, talent et intelligence de jeu en moins), des verts pourvus d’une défense en carton, deux équipes qui viennent de se faire marcher dessus lors de leurs rencontres précédentes… on a connu plus engageant.
Ensuite, un petit match de quartier, sans prétention, suivi par à peine quatre cents millions de personnes à travers le monde, s’est déroulé hier soir : le Clasico… le vrai ! Passer de l’intensité d’un Real-Barça au rythme languissant de la L1, c’est un peu comme passer de Drive à Taxi 4 ou de Scarlett Johansson à Susan Boyle : ça pique !
En fait le seul véritable intérêt de cette rencontre sera de pouvoir comparer deux entraîneurs au morphotype et au maniement de la langue de Molière assez proches.
Juste une mise au point…
Les sites spécialisés n’ont d’ailleurs pas manqué de souligner les progrès spectaculaires de Michel en français, le comparant au méchant Bielsa qui n’a jamais fait le moindre effort pour s’intégrer, le tout à grands coups de vidéos de propagande, laissant espérer des lendemains qui (dé)chantent. Le rédacteur, taquin et caustique se fait donc la réflexion suivante : «Aujourd’hui une vidéo sur les progrès en français, demain sur les progrès en coaching ? ». À titre de comparatif, puisque Bielsa est encore dans toute les têtes, il semble intéressant de noter que l’an dernier à la même époque, nous étions premiers avec trente et un points, soit le double de ce que nous possédons actuellement ! Bielsa était fou, irrespectueux, il ne parlait pas français, mais ses équipes gagnaient des matchs…
Beaucoup ont crié à qui voulait bien l’entendre que perdre Imbula, Gignac, Ayew, Morel n’était pas grave. Les spécialistes du football ont même osé dire que l’équipe actuelle est celle qu’El Loco avait en tête. Nous dirons que c’est plutôt la perspective de voir débarquer un troupeau de quiches lorraines, recrutées par le président Labrune qui a incité l’Argentin à prendre la poudre d’escampette, mais là n’est pas le débat.
Michel s’est fait élargir… le champ de compétences !
N’y voyez là aucune allusion scabreuse ou autre métaphore sphinctérienne, mais il semblerait qu’au cours d’une réunion au sommet le père Michel ait enfin exposé ses doléances. Dans un premier temps, il l’aurait joué fine en demandant que l’on intègre un physiothérapeute à son staff ce qui peut sembler pertinent… pour Abou Diaby !
Là où le fol ibère gère, c’est qu’il a demandé à participer activement au mercato hivernal. C’est Vincent Labrune qui va être triste, lui qui se voyait déjà en haut de l’affiche, dans la peau du Jorge Mendes bis. Sortez les kleenex, nous n’aurons peut-être plus la chance d’avoir des recrues du calibre de Rolando ou De Ceglie, la fin d’une époque !
Pendant ce temps dans l’Hexagone…
Après avoir assisté à un contrôle orienté réussi de Gignac et une phrase sujet-verbe-complément de Thauvin, nous pensions avoir fait le tour au niveau de l’insolite, mais c’était sans compter sur la vague de solidarité nationale qui a déferlé sur la France depuis une semaine. Même nos amis Ultras s’y sont mis avec une banderole qui laisse à penser que le bon sens l’emporte y compris chez les plus réfractaires. Avouons tout de même avoir abusé des anti-nauséeux : « Nous sommes Paris », c’est dur à avaler (et pourtant avec l’Orléanais on en bouffe) !
Des rumeurs circulent d’ailleurs au sujet de cette banderole, la plus émouvante étant celle concernant Paris Hilton qui, en deuil après la perte de Tinkerbell (son chihuahua), a remercié le peuple marseillais pour son soutien dans cette dure épreuve : #Pray For Paris’s Brain.
Vous l’aurez compris, parler de football cette semaine aura été compliqué, et le parcours de l’OM cette saison n’est pas fait pour nous aider à nous motiver. Ce qui est sûr c’est que le hold-up à la nantaise ne se reproduira pas chaque semaine. Faute d’y mettre les ingrédients nécessaires, le spectre de la septième défaite risque de se matérialiser rapidement, notre qualité de jeu et notre solidité défensive n’étant pas gage d’assurance tout risque.
Cet article au « ruban noir » est à la mémoire de toutes les victimes des attentats du 13 novembre à Paris ainsi qu’à leurs familles. Une attention particulière pour les habitants de la rue de Charonne, car vous êtes le cœur du réacteur du rédacteur.
A voté. 🙂
Très bon article , surtout en ce période sombre. Pas forcément facile d’avoir de l’inspiration.
Un jeu de mots est à trouver dans le texte. Le premier qui trouve, le donne en commentaire !
Je peux jouer 😜😜 ??
merci 😉
Excellent ! 🙂